Antisémitisme: plusieurs cadres LFI rassemblés à Strasbourg
François Ruffin a justifié le choix de marcher à Strasbourg par un appel de la Licra à se rassembler contre l'antisémitisme et que "les forces d'extrême droite n'y étaient pas les bienvenues, donc ça nous a paru être le meilleur endroit pour manifester"
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche matin à Strasbourg pour une marche contre l’antisémitisme et pour la République, dont plusieurs députés LFI venus de Paris, a constaté un journaliste de l’AFP.
Sur une « idée » lancée par François Ruffin ou Alexis Corbière, plusieurs élus insoumis comme Clémentine Autain ou Raquel Garrido ont convergé vers Strasbourg, pour répondre à l’appel du député LFI de Strasbourg Emmanuel Fernandes, qui était partie prenante de cette initiative à Strasbourg.
« On est là pour dire ‘non' » à l’antisémitisme », a expliqué à des journalistes le député de la Somme François Ruffin. Il a justifié le choix de marcher à Strasbourg par un appel de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) dans le département à se rassembler contre l’antisémitisme et que « les forces d’extrême droite n’y étaient pas les bienvenues, donc ça nous a paru être le meilleur endroit pour manifester ».
Il demande à être dans un « moment de dignité, de gravité » et de laisser de côté « au moins pendant 24 heures, toutes les polémiques ».
« Il faut manifester aujourd’hui, (…) l’unité nationale va être présente dans différents endroits » de France, a déclaré Alexis Corbière. « Il y a de l’antisémitisme aujourd’hui. (…) Il faut dire non », sans « ambiguïté ». Selon le député insoumis de Seine-Saint-Denis, qui a manifesté samedi pour le cessez-le-feu à Gaza, « rien ne s’oppose ».
Clémentine Autain a souhaité « pouvoir exprimer (sa) solidarité, (son) empathie », disant que l’exprimer à Strasbourg et non à Paris permet de « résoudre l’équation qui est difficile », avec un appel clair à Strasbourg. « Les initiateurs parisiens auraient dû avoir un discours de concorde », selon la députée de Seine-Saint-Denis. « Imaginer que l’on puisse manifester contre l’antisémitisme avec des gens qui sont encore aujourd’hui porteurs du rejet de l’autre » n’était pas possible pour elle.
« Je n’ai pas voulu que l’on m’empêche de dire ma réprobation totale vis à vis de l’antisémitisme », a déclaré à des journalistes l’insoumise de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido. « Je ne crois pas que les personnes qui sont ici aujourd’hui nuisent à l’unité nationale. »
Après plusieurs prises de parole, les manifestants strasbourgeois ont brièvement défilé dans le calme. Ils ont entonné La Marseillaise à deux reprises.
A Paris, le dépôt de gerbe organisé par le parti de gauche radicale près de l’emplacement de l’ancien Vel d’Hiv a été perturbé par un groupe de contre-manifestants arborant des pancartes « Touche pas à la mémoire », aux cris de « collabos ». L’œuvre d' »une dizaine d’excités », a réagi la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot.
Un rassemblement plus important prévu par LFI avait été interdit par la Préfecture de police de Paris, mais le dépôt de fleurs avait été autorisé.