Arbel Yehud, Agam Berger et un 3e otage seront libérés jeudi
Trois autres seront relâchés samedi ; selon le bureau du Premier ministre, le Hamas a envoyé le nombre de captifs susceptibles d'être libérés dans la première phase qui sont encore en vie

Israël a annoncé dimanche soir que le différend apparu dans la mise en vigueur de l’accord de cessez-le-feu – un accord conclu avec le Hamas qui a ouvert la porte à la remise en liberté des otages – avait été résolu. Le groupe terroriste libèrera ainsi six otages en deux fois cette semaine, notamment une civile, Arbel Yehud, et une soldate, Agam Berger.
Jérusalem a aussi fait remarquer que le Hamas avait finalement envoyé une liste détaillant l’état des captifs qui se trouvent encore dans la bande et qui doivent être relâchés au cours de la première phase de 42 jours du cessez-le-feu – première phase qui a débuté le 19 janvier. Cette liste n’avait pas été transmise samedi, comme l’accord le prévoyait et de surcroît, le Hamas n’avait pas libéré Yehud, une civile, comme c’était aussi programmé, l’accord stipulant que les otages civiles devaient être remises en liberté avant les soldates. Au vu de ces deux manquements, Israël avait dénoncé des violations de l’accord conclu avec le groupe terroriste.
Ces questions étant résolues, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé que l’armée autoriserait des centaines de milliers de personnes déplacées de Gaza à retourner dans le nord de l’enclave côtière en empruntant le corridor de Netzarim à partir de lundi matin.
Le bureau de Netanyahu a noté qu’Israël était parvenu à conclure l’accord de cessez-le-feu avec le groupe terroriste « après des négociations fortes qui ont été menées avec détermination » et il a affirmé que le pays « ne tolérera aucune violation de l’accord ».
Cette déclaration a été faite peu après que le ministère des Affaires étrangères du Qatar a fait part d’informations similaires. Les États-Unis se sont félicités de cette évolution de la situation, saluant le gouvernement israélien.
Selon les dispositions de l’arrangement qui a été trouvé entre les deux parties, Yehud, Berger et un troisième otage dont le nom n’a pas été révélé seront relâchés jeudi. Trois autres captifs seront libérés samedi, comme c’était initialement prévu.
NBC News a signalé que Keith Siegel, âgé 65 ans, originaire des États-Unis, serait relâché dans la semaine – une information qui n’a pas été confirmée et il est difficile de dire s’il sera remis en liberté jeudi ou samedi.

En échange des otages, Israël libérera les prisonniers incarcérés pour atteinte à la sécurité nationale en Israël – trente détenus palestiniens en échange de chaque civil, et cinquante prisonniers palestiniens en échange de Berger, dont trente terroristes qui avaient été condamnés à perpétuité.
Le sort de Yehud était devenu un point de friction majeur dans la mise en œuvre de l’accord, Israël bloquant le retour des Palestiniens dans le nord de Gaza après que le Hamas a libéré quatre soldates dans la journée de samedi. Conformément aux dispositions de l’accord de cessez-le-feu, qui a ouvert la porte à la remise en liberté des otages, le groupe terroriste devait relâcher en priorité les femmes civiles.
Yehud est détenue par le Jihad islamique palestinien – qui avait annoncé, à tort, qu’elle était une soldate et qui avait exigé, semble-t-il, que d’autres prisonniers palestiniens soient remis en liberté lorsqu’elle serait libérée. Selon la chaîne publique Kan, le Jihad islamique palestinien a finalement accepté de la considérer comme une civile, ce qui a permis de résoudre la crise.
Le Hamas a indiqué dimanche qu’il avait donné des garanties montrant que Yehud était encore bien en vie et en sécurité et qu’elle serait bientôt libérée.

Autre initiative ayant permis de surmonter les difficultés, le bureau du Premier ministre a indiqué dimanche en fin de journée qu’il avait reçu un document du Hamas précisant si les captifs dont la libération est programmée dans le cadre de la première phase de l’accord sont encore en vie.
Selon les médias israéliens, qui ont cité les propos tenus par des responsables qui ont témoigné sous couvert d’anonymat, la liste du Hamas s’est contentée de donner le nombre global des otages encore en vie – un chiffre qui n’est accompagné d’aucune précision.
Toutefois, les sources ont estimé que le chiffre avancé correspondait aux renseignements dont dispose Israël et qu’il n’y avait pas de « surprise ».
Des informations avaient précédemment laissé entendre que selon Israël, 25 des 33 otages appelés à être libérés dans le cadre de la première phase de l’accord étaient bien vivants. Alors que sept captifs ont d’ores et déjà été rapatriés au sein de l’État juif, la semaine dernière, en vie, cela pourrait signifier que 18 des 26 otages restants sont en vie et que huit sont morts.
Yehud, 28 ans, et son petit ami Ariel Cunio, 26 ans, avaient été kidnappés au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023, quand des milliers de terroristes du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël et qu’ils y avaient commis un pogrom. Ils avaient massacré plus de 1 200 personnes et ils avaient pris 251 otages, déclenchant la guerre à Gaza.
Le frère aîné de Cunio, David, est également prisonnier du Hamas. Ni l’un ni l’autre ne devrait être libéré au cours de la première phase de l’accord – première phase qui devrait permettre à 33 femmes, enfants, hommes de plus de 50 ans et personnes considérées comme particulièrement malades d’être rapatriées en Israël, en échange d’approximativement 1 904 prisonniers de sécurité palestiniens.

Avec la libération samedi des soldates Naama Levy, Karina Ariev, Daniella Gilboa et Liri Albag, trois femmes israéliennes restent aujourd’hui retenues en captivité à Gaza : Agam Berger, une soldate, et Yehud et Shiri Bibas, des civils.
Les civiles devaient être libérées en même temps que les deux enfants encore en captivité. Les proches de la famille Bibas ont déclaré samedi que « leur monde s’est écroulé » lorsque le Hamas a annoncé qu’il ne relâcherait pas Shiri, Ariel et Kfir au cours du week-end.
Yarden Bibas, le mari de Shiri Bibas, qui est le père des petits garçons, figure sur la liste des hommes en mauvaise santé qui doivent être libérés à la fin de la première phase de l’accord. Dans la journée de samedi, Tsahal a annoncé qu’Israël était « très préoccupé par le sort de la famille Bibas ».

Les Gazaouis devraient être autorisés à retourner dans le nord de la bande
L’annonce d’un feu vert imminent donné pour le retour des habitants de Gaza, dans le nord de la bande, est intervenue après que des dizaines de milliers de personnes se sont amassées sur une route côtière dans le centre de Gaza, près du corridor de Netzarim, dans la journée de dimanche – une zone tenue par les soldats israéliens qui sépare le nord de la bande de Gaza du sud.
L’armée a fait savoir que des coups de semonce avaient été tirés sur des individus qui s’approchaient des forces israéliennes, « constituant une menace ». De plus, les militaires ont indiqué qu’ils avaient éliminé un membre appartenant à l’unité chargée des roquettes au sein du Jihad islamique palestinien qui représentait, lui aussi, « une menace ».
Sous les termes de l’accord de cessez-le-feu, l’armée israélienne devait permettre aux Palestiniens de retourner dans le nord de la bande de Gaza par la route al-Rashid à partir de samedi. Les soldats devaient se retirer d’une partie du corridor de Netzarim, le long de cette route, dimanche.
Toutefois, Israël a maintenu le passage fermé, déclarant que les habitants ne seraient pas autorisés à retourner dans le nord de Gaza tant que Yehud ne serait pas rapatriée sur le sol israélien.

Une fois les difficultés surmontées, le porte-parole arabophone de Tsahal a écrit sur le réseau social X que les résidents seraient autorisés à retourner à pied vers le nord, par la route de Netzarim et par la rue Rashid – sur la côte – dès lundi à sept heures du matin.
Les véhicules seront autorisés à passer via la route Salah a-Din, à l’Est, après une inspection de sécurité à partir de 9 heures du matin, a ajouté Avichay Adraee.
Adraee a également lancé une série d’avertissements aux habitants de Gaza – les sommant notamment de ne pas transporter des membres appartenant à des groupes terroristes ou des armes vers le nord de Gaza, de ne pas s’approcher des positions occupées par les soldats à Gaza et en territoire israélien, de ne pas s’approcher du poste-frontière de Rafah et de la zone du couloir Philadelphi, dans le sud de Gaza. Il a aussi été demandé aux résidents de l’enclave de ne pas nager, plonger ou pêcher dans la mer Méditerranée dans les jours à venir.
L’envoyé du président américain Donald Trump au Proche-Orient, Steve Witkoff, a déclaré que les derniers arrangements trouvés entre Israël et le Hamas étaient « merveilleux », peu après leur annonce.
« J’en ai parlé au président et il en a été ravi », a dit Witkoff aux journalistes, saluant le rôle du Qatar et d’Israël dans les pourparlers.
« C’est une bonne journée pour les otages », a-t-il ajouté.
Witkoff a affirmé qu’il avait été ému aux larmes par la libération, samedi dernier, de quatre soldates de Tsahal qui se trouvaient dans les geôles du Hamas, notant que la perte de son propre fils le rendait particulièrement sensible au calvaire vécu par les familles qui se trouvaient dans l’attente du retour de leurs filles.
« Il y aura d’autres moments de ce genre cette semaine. Tout s’est déroulé de manière solennelle et très digne », a-t-il commenté.
Selon les estimations, 87 otages qui avaient été kidnappés lors du pogrom du 7 octobre se trouveraient encore à Gaza – y compris les corps sans vie d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a jusqu’à présent relâché sept otages au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté ce mois-ci. 105 civils avaient été remis en liberté au cours d’une trêve d’une semaine, à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages avaient recouvré la liberté auparavant.
Huit otages ont été secourus vivants par les troupes et les dépouilles de 40 otages ont également été retrouvées – dont les corps de trois captifs qui avaient été tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens qui étaient entrés de leur propre gré dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre jeune militaire, qui avait également été tué en 2014, a été récupéré à Gaza ce mois-ci.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.