Arrestation d’un homme soupçonné d’avoir tenté d’allumer un incendie dans le sud de Jérusalem
Les enquêteurs s'interrogent sur une possible origine criminelle des feux ; l'homme appréhendé, un résident de Jérusalem-Est, était en possession d'un briquet, de coton et de matériaux inflammables

Un homme soupçonné d’avoir essayé d’allumer un incendie a été arrêté dans la journée de mercredi, alors que les autorités cherchent à déterminer si les feux de grande ampleur qui ravagent actuellement l’Ouest de Jérusalem sont d’origine criminelle et alors que des appels à déclencher de nouveaux incendies ont été lancés sur les réseaux sociaux palestiniens. Les autorités ont toutefois fait savoir, mercredi dans la soirée, qu’il était trop tôt pour savoir de manière précise quelle a été l’origine des sinistres.
Un habitant du quartier d’Umm Tuba de Jérusalem-Est, âgé d’une cinquantaine d’années, a été arrêté parce qu’il est soupçonné d’avoir tenté de mettre le feu à de la végétation dans le sud de Jérusalem, a indiqué la police.
Les forces de l’ordre ont procédé à cette arrestation après avoir reçu des informations qui laissaient entendre que quelqu’un avait aperçu un individu au moment où il tentait d’allumer un incendie, a fait savoir un porte-parole de la police. Le suspect a été placé en détention au poste de police d’Oz, à Jérusalem-Est, et il sera interrogé.
La police a indiqué que le suspect avait tenté d’échapper aux agents mais qu’il avait été appréhendé après une brève course-poursuite. Il était en possession d’un briquet, de coton et d’autres matériaux inflammables.
L’arrestation a coïncidé avec les appels qui ont pu être lancés par les Palestiniens sur les réseaux sociaux à allumer des incendies criminels en Israël pendant Yom HaAtsmaout. La veille de la fête s’est caractérisée, cette année, par une vague de chaleur combinée à des vents forts qui ont provoqué des incendies qui sont dorénavant hors de contrôle, entraînant l’évacuation de nombreuses communautés et l’annulation de nombreux événements festifs.
Un message diffusé la chaîne palestinienne Shehab, qui est affiliée au Hamas, disait : « Il y a des appels populaires à mettre le feu aux forêts situées à proximité des colonies ». Le Hamas considère toutes les communautés juives d’Israël et de Cisjordanie, à l’intérieur et au-delà de la Ligne verte, comme des « colonies ».

Un autre message qui a circulé sur X à travers plusieurs comptes a indiqué : « Votre rôle est de mettre le feu aux jardins, aux véhicules et à tout ce qui se trouve autour des colonies. »
En réponse à ces messages postés sur les réseaux sociaux, Zvi Sukkot, un député d’extrême droite appartenant au parti HaTzionout HaDatit, a envoyé une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui demandant d’ordonner qu’un couvre-feu et un confinement soient imposés aux villages palestiniens de Cisjordanie.
« Il y a une réelle inquiétude, sur la base des expériences passées, concernant le fait que des Palestiniens puissent essayer d’allumer un plus grand nombre d’incendies en Judée-Samarie et dans tout Israël… Pour empêcher un tel phénomène, un couvre-feu doit être imposé immédiatement en Judée-Samarie, et un blocus doit être mis en place dans les villages palestiniens », a écrit Sukkot, en utilisant le nom biblique de la Cisjordanie.
Des appels similaires ont été émis par le chef du mouvement pro-implantations Yossi Dagan, chef du Conseil régional de Samarie, et par le député du Likud Dan Illouz.
Selon le bureau du Premier ministre, Netanyahu reçoit des mises à jour et évalue les efforts de lutte contre les incendies. Il s’entretient régulièrement avec le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, ainsi qu’avec les responsables de la lutte contre les incendies et avec les officiels à la tête des services de sécurité.
L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, qui est généralement chargée de la lutte contre le terrorisme, a déclaré dans un communiqué qu’elle participait également aux enquêtes.
L’agence aide la police à localiser d’autres suspects susceptibles d’avoir déclenché certains des feux.

Yair Netanyahu, le fils du Premier ministre – qui est connu pour ses déclarations incendiaires et pour son goût pour les théories du complot sur les réseaux sociaux – a partagé des messages sur Telegram peu avant la déclaration qui a été faite par le Shin Bet, accusant l’agence d’être responsable des incendies, dans le contexte d’une attaque lancée par le gouvernement contre le dirigeant du Shin Bet. L’agence est impliquée dans l’enquête consacrée aux liens illicites présumés qui se seraient tissés entre les officiels du bureau du Premier ministre et le Qatar.
« Le Shin Bet a été pris en otage par un activiste anti-gouvernement et il n’y a personne pour protéger le peuple juif d’une attaque terroriste incendiaire arabe », est-il ainsi écrit dans un message qui fait référence au chef du Shin Bet, Ronen Bar.
Bar a annoncé dimanche qu’il démissionnerait de son poste le 15 juin, après un mois de guerre juridique très médiatisée contre Netanyahu qui l’avait licencié au mois de mars.
Un autre message qui a été partagé par Yair Netanyahu affirme que « le chef du Shin Bet de la Haute cour de justice » (Ronen Bar) s’affaire à « persécuter ceux qui savent ce qui s’est passé le 7 octobre, en s’accrochant à son poste, en maltraitant les partisans du mouvement pro-implantation » au lieu de « prévenir le terrorisme arabe ». Le fils du Premier ministre a colporté des théories du complot sans fondement qui laissaient entendre que le Shin Bet était au courant à l’avance de l’attaque sanglante lancée par le Hamas, le 7 octobre 2023 – et que l’institution aurait délibérément choisi de ne pas l’empêcher.