Israël en guerre - Jour 369

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La cheffe de l’UNICEF, qui n’est pas venue en Israël, dénonce des « horreurs » à Gaza

Le ministère des Affaires étrangères israéliennes accuse la responsable de l’ONU d'avoir prétexté un accident de voiture pour annuler sa visite aux familles d'otages en Israël

La directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell , à droite, visite l'hôpital Nasser à Khan Younis, à Gaza, le 14 novembre 2023. (Crédit : UNICEF/ UNI470988)
La directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell , à droite, visite l'hôpital Nasser à Khan Younis, à Gaza, le 14 novembre 2023. (Crédit : UNICEF/ UNI470988)

La directrice de l’agence des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré mercredi qu’elle avait été témoin de scènes « bouleversantes » lors d’une visite dans la bande de Gaza ravagée par la guerre et a exhorté Israël et le Hamas à « mettre un terme à cette horreur ».

« Ce que j’ai vu et entendu est bouleversant », a écrit la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, dans un tweet qui renvoie à un communiqué de presse sur sa visite.

« Et puis vous avez eu un ‘accident de voiture’ et vous avez annulé votre visite en Israël. La mauvaise foi n’a pas de limite », a répondu Emmanuel Nahshon, haut responsable du ministère des Affaires étrangères, dans un tweet de son cru.

Selon le ministère des Affaires étrangères, Russell était censée se rendre en Israël après son voyage à Gaza, mardi, pour y rencontrer les familles des otages détenus à Gaza, mais elle a annulé sa visite.

Un porte-parole de l’UNICEF a déclaré au Times of Israel que « Russell a été impliquée dans un accident de la route en Egypte sur le chemin de Gaza hier, au cours duquel le véhicule dans lequel elle se trouvait s’est retourné sur le côté. en dépit des blessures subies dans l’accident, elle a décidé de poursuivre sa visite à Gaza. »

« À la fin de sa visite, les médecins ont constaté que les blessures qu’elle avait subies nécessitaient des soins supplémentaires. Elle a donc reporté le reste de sa visite dans la région ».

Outre d’autres réunions dans la région, Russell avait prévu une visite en Israël, où il était prévu notamment qu’elle rencontre des  familles d’enfants retenus en otage à Gaza. Elle aurait l’intention de retourner dans la région et de poursuivre sa visite en Israël dès que possible.

Dans son communiqué sur sa visite à Gaza, la directrice de l’UNICEF a déclaré que les Palestiniens « ont subi des bombardements répétés, des pertes et ont été déplacés ».

« À l’intérieur de la bande de Gaza, le million d’enfants de la région n’a aucun endroit sûr où se réfugier », a indiqué Russell. « Les parties au conflit commettent de graves violations à l’encontre des enfants. »

« Il s’agit notamment de meurtres, de mutilations, d’enlèvements, d’attaques contre des écoles et des hôpitaux, et du refus de l’accès à l’aide humanitaire, autant de faits que l’UNICEF condamne ».

La guerre a éclaté après l’assaut ravageur lancé par les terroristes du Hamas contre Israël le 7 octobre, au cours duquel ils se sont déchaînés sur les communautés du sud du pays, tuant plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils massacrés dans leurs maisons et lors d’une rave ; ils ont en outre kidnappé près de 240 personnes. Suite à cette attaque, Israël a déclaré la guerre avec pour objectif de renverser le régime du groupe terroriste dans la bande de Gaza, qu’il dirige depuis 2007.

La directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, visite l’hôpital Nasser à Khan Yunis, à Gaza, le 14 novembre 2023. (Crédit : UNICEF/UNI470988)

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré mardi que 11 240 personnes avaient été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, dans des chiffres qui ne peuvent être vérifiés de manière indépendante, qui ne distinguent pas les civils des terroristes et qui incluent les personnes tuées dans des centaines de tirs de roquettes palestiniens ratés.

Russell a souligné que plus de 4 600 des personnes tuées étaient des enfants, et que près de 9 000 personnes auraient été blessées.

« De nombreux enfants sont portés disparus et seraient enterrés sous les décombres de bâtiments et de maisons effondrés, résultat tragique de l’utilisation d’armes explosives dans des zones peuplées », a-t-elle déclaré. « En même temps, des nouveau-nés qui nécessitaient des soins spécialisés sont morts dans l’un des hôpitaux de Gaza, car l’électricité et les fournitures médicales viennent à manquer, alors que les violences se poursuivent sans discernement. »

Russell a réitéré son appel « à toutes les parties de veiller à ce que les enfants soient protégés et assistés conformément au droit humanitaire international ».

« Seules les parties au conflit peuvent véritablement mettre fin à cette horreur. »

Russell a appelé à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » et a demandé aux deux parties « de libérer en toute sécurité tous les enfants enlevés et détenus ».

Elle a également exigé que les parties « veillent à ce que les acteurs humanitaires aient un accès sûr, durable et sans entrave aux personnes dans le besoin afin de leur fournir tous les services et fournitures nécessaires à leur survie ».

Russell a indiqué qu’elle avait visité l’hôpital Al-Nasser à Khan Younis, où elle a rencontré des patients et des familles déplacées à la recherche d’un abri et d’une sécurité.

« Une jeune fille de 16 ans m’a raconté depuis son lit d’hôpital que son quartier avait été bombardé. Elle a survécu, mais les médecins disent qu’elle ne pourra plus jamais marcher », a-t-elle déclaré.

Russell a indiqué qu’elle avait également rencontré des membres du personnel de l’UNICEF qui « continuaient à s’occuper des enfants malgré le danger et la destruction ».

Elle a ajouté que l’organisation s’efforçait de poursuivre l’acheminement de l’aide, « mais il n’y a pratiquement plus de carburant diesel, ce qui a entraîné l’arrêt du fonctionnement de certains hôpitaux et centres de santé ».

« Sans carburant, les usines de dessalement ne peuvent pas produire d’eau potable et les fournitures humanitaires ne peuvent pas être distribuées. »

Mercredi, Israël a autorisé l’entrée de carburant à Gaza pour la première fois depuis le début de la guerre.

L’Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a confirmé avoir reçu 23 027 litres de carburant, précisant qu’il ne correspondait qu’à « neuf pour cent » des besoins quotidiens de l’organisme et soulignant qu’il n’était destiné qu’à alimenter en carburant les camions transportant l’aide.

Jusqu’à présent, Israël s’est opposé à l’acheminement de carburant, arguant qu’il serait détourné par le Hamas et que les gestes humanitaires devraient également être limités tant que le Hamas refuse de libérer les 240 otages environ qui se trouvent à Gaza.

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