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Au procès Méric, le tatouage, entre symboles nazis et esthétique

Trois anciens skinheads, jugés aux assises de Paris pour la mort de Clément Méric, racontent un ralliement à une cause épousée à l'adolescence "difficile à quitter"

Esquisse du procès de Samuel Dufour (à gauche) d'Esteban Morillo (centre) et d'Alexandre Eyraud (droite) pour le meurtre de Clément Méric, à la Cour d'Assises de Paris, le 4 septembre 2018. (Crédit : AFP/ Benoit PEYRUCQ)
Esquisse du procès de Samuel Dufour (à gauche) d'Esteban Morillo (centre) et d'Alexandre Eyraud (droite) pour le meurtre de Clément Méric, à la Cour d'Assises de Paris, le 4 septembre 2018. (Crédit : AFP/ Benoit PEYRUCQ)

Références à Hitler et aux suprémacistes blancs: les tatouages des trois anciens skinheads, jugés aux assises de Paris pour la mort de l’étudiant antifasciste Clément Méric, racontent un ralliement à une cause épousée à l’adolescence « difficile à quitter ».

Esteban Morillo, Samuel Dufour et Alexandre Eyraud ont tous les trois la même toile d’araignée sur le coude: témoignage d’une amitié de cinq ans entre skinheads pour l’un, juste le tatouage « que tout le monde avait » au Local, le bar où la mouvance d’extrême droite se retrouvait, pour un autre.

Certains ont aussi des croix celtiques, un poing orné des chiffres « 88 » pour la huitième lettre de l’alphabet, formant les initiales « HH » pour « Heil Hitler », et des devises vantant la suprématie blanche ou l’idéologie nazie.

Comme « Honneur et Fidélité »: des mots qui figuraient sur le ceinturon des Waffen SS, les escadrons d’élite nazis, a relevé l’avocat général.

Samuel Dufour, l’un des trois anciens skinheads, jugés aux assises de Paris pour la mort de l’étudiant antifasciste Clément Méric, à la Cour d’Assises de Paris, le 4 septembre 2018. (Crédit : AFP/Thomas SAMSON)

Ou encore « Sang et honneur », que Dufour porte sur le bras gauche. Il a expliqué qu’il y avait aussi « Force et Honneur » mais qu’il avait préféré la référence au sang, « à la famille » plutôt qu’à la force: « Je savais que c’était rattaché à un parti nazi, mais moi je n’étais pas nazi, alors ça ne me posait pas de problème ».

Le nombre « 14 », que porte Eyraud, est, a rappelé un avocat de la partie civile, la référence à 14 mots du suprémaciste blanc américain David Lane: « Nous devons assurer la défense de notre peuple et un avenir aux enfants blancs ». L’ex-skinhead a affirmé qu’à l’époque, il ne connaissait pas « le sens de tous ces trucs ».

Esteban Morillo, l’un des trois anciens skinheads, jugés aux assises de Paris pour la mort de l’étudiant antifasciste Clément Méric, à la Cour d’Assises de Paris, le 4 septembre 2018. (Crédit : AFP/Eric FEFERBERG)

A l’instar d’Esteban Morillo, qui a fait recouvrir le « Travail, famille, patrie » qui ornait son avant-bras droit après avoir « découvert » la référence à Vichy, le régime français qui collabora avec l’Allemagne nazie. Et aussi le « trident » qu’il avait sur le coeur, symbole prisé du groupuscule d’ultradroite Troisième voie – dissous après la mort de Méric.

La justice cherche à comprendre les actes et convictions qui ont conduit ces jeunes devant la cour d’assises où ils encourent entre 5 ans, pour Eyraud, et 20 ans de prison pour les deux autres.

Plus que les autres, Dufour assume son engagement « patriote » et « nationaliste ».

Alexandre Eyraud, l’un des trois anciens skinheads, jugés aux assises de Paris pour la mort de l’étudiant antifasciste Clément Méric, à la Cour d’Assises de Paris, le 4 septembre 2018. (Crédit : AFP/Eric FEFERBERG)

Mais il parle aussi de tocades au parfum d’enfance: après la toile d’araignée, il dédie son bras droit à Tim Burton, se faisant imprimer les titres de plusieurs de ses films, dont « L’Etrange Noël de monsieur Jack ». Morillo a lui choisi une femme dans une coupe de champagne, « pour l’esthétique ». Eyraud un skin crucifié, « référence aux propos de Margaret Thatcher » qui aurait dit en 1975: « les skins, il faut tous les crucifier ».

Parfois tout se mêle. Dufour a un petit cochon ailé, « suggestion de (son) tatoueur », qui rappelle le motif d’une bague qu’il portait le jour de la rixe. « Parce que j’aime le cochon » dit-il. Encore un symbole prisé de l’extrême droite allemande, qui signe ses attentats en laissant cette image, affirme la partie civile.

Ils ont « quitté les skinheads » mais l’encre reste et il est « difficile de quitter » cette mouvance, concède l’un d’eux. Seul Morillo a fait recouvrir ses tatouages, peu avant le procès.

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