Autriche : le FPÖ agacé par des critiques « issues du passé »
"Aucune personnalité politique sérieuse d'aujourd'hui n'attachera d'importance à ces voix issues du passé", a déclaré le parti ; parmi les signataires figurent les Klarsfeld
Le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite) a vivement critiqué vendredi l’appel au boycott des ministres issus de sa formation, récemment nommés au gouvernement, lancé par un groupe de personnalités internationales que le FPÖ a qualifiées de « dernier carré des gauches ».
Cette tribune publiée jeudi, notamment par le site internet du quotidien français Le Monde, est une « manoeuvre transparente » menée par le « dernier carré des gauches unies pour porter préjudice au nouveau gouvernement autrichien », a réagi vendredi le secrétaire général du FPÖ et député européen Harald Vilimsky.
Il a estimé que ce « soi-disant » appel au boycott venait de « politiciens de gauche retraités en mal de publicité ». « Aucune personnalité politique sérieuse d’aujourd’hui n’attachera d’importance à ces voix issues du passé », ajoute le communiqué.
« Ne détournons pas les yeux : ce sont bien les héritiers du nazisme qui sont entrés en position de force dans le nouveau gouvernement autrichien », avec l’arrivée de six ministres affiliés au Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite), dont trois à des postes régaliens, écrit dans cette tribune le collectif sous la houlette de Benjamin Abtan, président du Mouvement antiraciste européen – EGAM, et de l’ancien ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
Les ministres du FPÖ qui ont intégré mi-décembre le gouvernement autrichien dirigé par le chancelier Sebastian Kurz sont des « personnalités politiques respectables, irréprochables et compétentes », estime M. Vilimsky.
Gernot Blümel (ÖVP), ministre auprès du chancelier, avait réagi jeudi soir à cette tribune en invitant les observateurs critiques à « juger d’après les actes » du nouveau gouvernement, à d’abord « observer comment nous allons essayer de gouverner et d’organiser le pays ».
Parmi les signataires de l’appel, figurent des personnalités liées à la mémoire de la Shoah comme Serge et Beate Klarsfeld, dirigeants des Fils et Filles des déportés juifs de France, mais aussi l’ancien président du Timor oriental et prix Nobel de la paix José Ramos-Horta, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel-Angel Moratinos, l’ancienne Première ministre du Canada Kim Campbell ou encore l’écrivain et cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh.