Autriche : le FPÖ n’est pas « extrémiste », selon le chancelier
En Autriche, les conservateurs ont déjà gouverné à deux reprises avec le FPÖ, fondé par d'anciens nazis

Le parti autrichien de la liberté (FPÖ) n’est pas « extrémiste », a estimé mardi le chancelier conservateur Christian Stocker, jugeant que cette formation n’était « pas comparable » à l’AfD classée par les autorités allemandes « extrémiste de droite ».
« Au FPÖ, il existe ici et là des tendances que j’ai moi-même qualifiées d’extrême droite mais je ne le qualifierais pas dans son ensemble de parti extrémiste de droite », a déclaré le responsable devant l’association de la presse étrangère.
« Le FPÖ fait partie du spectre politique démocratique » depuis des décennies et « il a connu de nombreuses évolutions problématiques, y compris d’un point de vue historique, mais il n’est pas comparable à l’AfD », a-t-il ajouté.
En Autriche, les conservateurs ont déjà gouverné à deux reprises avec le FPÖ, fondé par d’anciens nazis.
Malgré son score historique aux législatives de fin septembre 2024, la formation de Herbert Kickl a échoué à accéder à la chancellerie et siège actuellement dans l’opposition.
Mais l’un de ses représentants a été élu pour la première fois à la présidence du parlement autrichien.
L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a lancé lundi une action en justice contre son classement par les services de renseignement comme mouvement « incitant à la haine des étrangers ou à l’islamophobie ».
Son aile la plus radicale, comme celle du FPÖ, est régulièrement accusée de proximité avec la mouvance néonazie et de révisionnisme historique sur les crimes du IIIème Reich.
Cette décision, relançant le débat sur une éventuelle interdiction de l’AfD, a été dénoncée par l’extrême-droite autrichienne, qui a fait part de son soutien à la formation allemande.
Elle s’appuie sur un rapport confidentiel réalisé sur plusieurs années et habilitant les autorités à intensifier leur surveillance policière de l’AfD en plein essor, y compris en interceptant, si nécessaire, les communications privées de ses dirigeants.
En Autriche, les services de renseignement n’ont pas le droit de surveiller les partis politiques. Le FPÖ est toutefois apparu l’an dernier pour la première fois dans leur rapport public d’observation des mouvements dangereux.