Avant sa rencontre avec Lapid, Abdallah II insiste sur le maintien du statu quo
Le roi a insisté sur la situation des chrétiens à Jérusalem, estimant qu'ils étaient "sous le feu"
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde mardi contre l’ « atteinte » au statu quo à Jérusalem dans son discours d’ouverture à la 77e Assemblée générale des Nations Unies, avant sa rencontre ce mardi avec le Premier ministre Yair Lapid.
La Jordanie est le gardien du complexe du mont du Temple à Jérusalem, un foyer de tensions dans le conflit israélo-palestinien. Les Juifs ont visité le mont du Temple plus de 50 000 fois l’an dernier, un record et près de deux fois plus que l’année précédente, a rapporté jeudi dernier un groupe d’activistes, Beyadenu, qui suit le nombre de visites « juives » sur le site.
« L’avenir de Jérusalem est une préoccupation urgente. La ville est sacrée pour des milliards de musulmans, chrétiens et juifs du monde entier. Saper le statu quo juridique et historique de Jérusalem déclenche des tensions mondiales et approfondit les divisions religieuses », a déclaré Abdallah.
« La ville sainte ne doit pas être un lieu de haine et de division et en tant que gardien des lieux saints et musulmans de Jérusalem, nous nous engageons à protéger le statu quo historique et juridique et à assurer leur sécurité et leur avenir », a-t-il souligné, ajoutant que les chrétiens sont « sous le feu » à Jérusalem.
« En tant que dirigeant musulman, permettez-moi de dire clairement que nous nous engageons à défendre les droits, le précieux héritage du peuple chrétien pour notre région. Nulle part cela n’est plus important qu’à Jérusalem. Aujourd’hui, le christianisme dans la ville sainte est sous le feu. Les droits des églises de Jérusalem sont menacés. Cela ne peut pas continuer », fustige-t-il.
Le roi a ensuite appelé au soutien des réfugiés palestiniens et de leurs descendants, et à une solution à deux États basée sur les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale partagée.
« La paix continue d’être insaisissable. Ni la guerre ni la diplomatie n’ont apporté la réponse à cette tragédie historique. Ce sont les gens eux-mêmes, et non la politique et les politiciens, qui devront se rassembler et pousser leurs dirigeants à résoudre ce problème », juge-t-il. « À quoi ressemblerait notre monde aujourd’hui si le conflit avait été réglé il y a longtemps ? Si les murs n’avaient jamais été érigés et que les gens avaient été autorisés à construire des ponts de coopération à la place ? »
Sans « les injustices de l’occupation [israélienne], combien de générations de jeunes auraient pu grandir dans l’optimisme de la paix et du progrès ? », a-t-il conclu.
Le bureau de Lapid cherche à organiser une rencontre depuis la semaine dernière, le Premier ministre souhaitant discuter de l’escalade des tensions en Cisjordanie.