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Bernie Sanders, le socialiste qui ne verra pas la Maison Blanche

Le sénateur du Vermont a jeté l'éponge après avoir été largement distancé par Joe Biden lors des dernières primaires disputées avant le début de la pandémie de coronavirus

Le sénateur Bernie Sanders, candidat démocrate à la présidence des États-Unis, lors d'un rassemblement de campagne, le 29 février 2020 à Virginia Beach, en Virginie. (Crédit : AP Photo/Steve Helber)
Le sénateur Bernie Sanders, candidat démocrate à la présidence des États-Unis, lors d'un rassemblement de campagne, le 29 février 2020 à Virginia Beach, en Virginie. (Crédit : AP Photo/Steve Helber)

Avec constance et ténacité, il a porté pendant 40 ans des idées socialistes, longtemps considérées comme utopistes ou inconcevables aux Etats-Unis. Bernie Sanders a dû renoncer mercredi à la course à la Maison Blanche, non sans avoir profondément influencé la gauche américaine.

À 78 ans, le sénateur du Vermont a jeté l’éponge après avoir été largement distancé par Joe Biden lors des dernières primaires disputées avant le début de la pandémie de coronavirus. L’ex-vice président de Barack Obama est donc désormais assuré d’affronter Donald Trump le 3 novembre prochain.

Après un an de campagne acharnée, celle-ci était quasi-suspendue à cause de la crise, et la pression sur Bernie Sanders était forte pour qu’il abandonne, laissant ainsi la voie libre à son adversaire.

Il y a quelques semaines encore, l’équation semblait pourtant très favorable à ce socialiste revendiqué, pourfendeur des inégalités et partisan de lourds impôts sur la richesse, des particuliers comme des grandes entreprises.

Un camp démocrate modéré morcelé entre plusieurs candidats, des foules de supporteurs passionnées et nombreuses, un coffre-fort plein de contributions de petits donateurs : Bernie Sanders était sorti grand favori des trois premières primaires dans l’Iowa, le New Hampshire et le Nevada.

Alors qu’en 2016, il était seul à dénoncer un système capitaliste « corrompu » favorisant les milliardaires au détriment des travailleurs, un système de santé ruineux pour des millions d’Américains ou le poids de la dette étudiante, en 2020 la quasi-totalité des démocrates en avaient fait des thèmes centraux de leur campagne, en écho aux préoccupations des Américains. 

Aucun n’osait plus les écarter complètement comme « irréalistes ».  

Le discours pro-travailleurs de cet homme aux cheveux blancs rebelles, réputé revêche et peu sociable, avait déjà suscité un engouement inattendu chez les jeunes en 2016. 

Quatre ans plus tard, la base de « Bernie », issu d’un Vermont à la population très blanche, s’était élargie pour faire une plus large place aux minorités, cruciales pour l’électorat démocrate. 

La jeune star du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, aux origines portoricaines, a sillonné le pays pour soutenir « Tio Bernie » (Tonton Bernie), également soutenu par la rappeuse Cardi B ou l’acteur Danny Glover.

Presqu’octogénaire, « Bernie » est devenu le candidat de la jeunesse. 

Début 2020 encore, tout semblait lui sourire. Sa crise cardiaque, qui l’avait fait hospitaliser en urgence en octobre, semblait oubliée. 

Refusant de publier un bulletin médical complet, il était reparti de plus belle en campagne.

Le sénateur Bernie Sanders, candidat à l’investiture démocrate, et l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, saluent la foule lors d’un meeting à Venice en Californie, le samedi 21 décembre 2019. (AP Photo / Kelvin Kuo)

Union sacrée

Mais cette fois encore, celui que tout le monde surnomme « Bernie » a dû affronter une « union sacrée » contre lui. 

À la veille du « Super Tuesday » du 3 mars, deux candidats modérés, Pete Buttigieg et Amy Klobuchar jetaient l’éponge pour rallier Joe Biden, donnant le signal d’un front anti-Sanders. Dans la foulée, le milliardaire Michael Bloomberg se désistait aussi en faveur de M. Biden.

Pour eux, ce socialiste parti en voyage de noces à Moscou en 1988, qui a défendu les régimes sandiniste ou cubain, n’avait aucune chance face à Donald Trump. 

Lui y a vu la main de « l’establishment » du Parti démocrate, qui les aurait « forcés » à se retirer.

Les candidats à la présidentielle Bernie Sanders, à droite, et Joe Biden lors du débat démocrate présidentiel le 19 décembre 2019. (Crédit : AP Photo/Chris Carlson)

« Personne ne l’aime »

Le renoncement a été difficile pour cet homme qui a longtemps prêché les mêmes idées dans un quasi-désert.

Bien qu’engagé très jeune – il lutte pour les droits civiques comme étudiant à l’université de Chicago, puis contre la guerre du Vietnam – ce fils d’immigrés juifs polonais, à la famille décimée par l’Holocauste, est longtemps resté marginal.

À la fin des années 60, sur fond de mouvement hippie et de « retour à la terre », cet enfant de Brooklyn déménage dans le bucolique Vermont. 

Il milite au parti de l’Union de la liberté, né du mouvement pacifiste. Après plusieurs échecs électoraux, sa carrière politique démarre vraiment avec son élection en 1981, comme indépendant, à la mairie de Burlington, première ville du Vermont avec 42 000 habitants. 

Il sera réélu trois fois, se montrant capable de gérer cette ville des bords du Lac Champlain en conciliant socialisme, pragmatisme, et jumelage avec la ville de Iaroslavl, alors en Russie soviétique. 

Fort de cette expérience à Burlington – où il rencontre sa deuxième femme, Jane O’Meara — il est élu en 1990 à la Chambre des représentants à Washington. 

Il est réélu jusqu’en 2007, lorsqu’il devient sénateur. Preuve de sa popularité persistante dans le Vermont, il a été réélu en novembre 2018 avec 67 % des voix.

Pourtant, si ses idées ont gagné du terrain, Bernie Sanders n’a jamais réussi à se défaire de l’image d’un homme potentiellement polarisant, réfractaire aux compromis.

« Personne ne l’aime, personne ne veut travailler avec lui », affirmait son ex-rivale Hillary Clinton dans un récent documentaire.

Tout le monde reconnaît néanmoins qu’il a créé un véritable « mouvement ». Reste à savoir s’il va continuer à le diriger, ou s’il va vouloir passer le relais : beaucoup suggèrent déjà le nom d’Alexandria Ocasio-Cortez.

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