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Campagne de restitution anonyme des milliers d’antiquités détenues illégalement

15% des personnes interrogées détiennent disent posséder des antiquités qui, en vertu de la loi, appartiennent à l'État ; a campagne de l'IAA est prolongée d'une semaine

L’archéologue de l'Autorité Israélienne des Antiquités Marwan Masarwah tient une ancre vieille de 1700 ans devant une affiche encourageant la restitution des antiquités détenues illégalement, le 15 juin 2023. (Avec la permission de l'Autorité Israélienne des Antiquités)
L’archéologue de l'Autorité Israélienne des Antiquités Marwan Masarwah tient une ancre vieille de 1700 ans devant une affiche encourageant la restitution des antiquités détenues illégalement, le 15 juin 2023. (Avec la permission de l'Autorité Israélienne des Antiquités)

Des milliers de personnes qui détenaient illégalement des antiquités les ont restituées dans le cadre d’une campagne qui s’est tenue durant deux semaines, ce mois-ci, ont rapporté jeudi l’Autorité israélienne des antiquités et le ministère du Patrimoine.

La campagne – « Si c’est ancien – retournez-le en un clic ! » – encourage les particuliers détenteurs d’artefacts à les signaler en ligne et les restituer anonymement et sans questions.

Supposée se terminer hier jeudi, la campagne a été prolongée d’une semaine.

« Nous sommes très surpris par le grand nombre de restitutions », explique au Times of Israel Yair Amitzur, directeur des initiatives éducatives de l’Autorité israélienne des antiquités pour la région centrale.

Amitzur a dirigé le point de collecte des petits objets et s’est rendu au domicile des détenteurs d’artefacts de plus grande taille.

« Nous savions que les gens avaient des choses chez eux, mais nous n’avions aucune idée de ce que c’était », dit-il.

« Ce qui est restitué renvoie à toute l’histoire d’Israël, comme des poteries de toutes les périodes, même préhistoriques. Ils rapportent des objets en bronze, des bijoux, des outils en métal, de belles sculptures en pierre, des artefacts parfois uniques. »

Jeudi, l’Autorité israélienne des antiquités a annoncé qu’un homme – Moshe – avait restitué une ancre vieille de 1 700 ans, trouvée en plongeant sur la plage de Palmachim, en 1996. L’ancre, légère et de petite taille, est très rare : la plupart de celles qui ont été découvertes jusqu’ici sont beaucoup plus grandes et plus lourdes. Elles étaient abandonnées lorsque les navires avaient des problèmes : les marins larguaient l’ancre.

L’ancre vieille de 1 700 ans récupérée par un plongeur en 1996 qui a été rendue à l’Autorité Israélienne des Antiquités lors d’une campagne de restitution des antiquités détenues illégalement, photographiée le 15 juin 2023. (Avec la permission de l’Autorité Israélienne des Antiquités)

Une ancre de petite taille était plus susceptible d’être ramenée à bord et réutilisée, de sorte qu’il y en a beaucoup moins dans les fonds marins, explique Kobi Sharvit, directeur de l’unité d’archéologie maritime de l’Autorité Israélienne des Antiquités.

Sharvit pense que l’ancre date de la période romaine, de 100 à 300 de notre ère, et qu’elle équipait un petit bateau de pêche.

Au-delà de cette ancre, Amitzur évoque d’autres artefacts notables, comme ces deux poignées en bronze sculptées en forme de tête de lion, appartenant à un cercueil en bois de la période romaine, ces pièces de monnaie hasmonéennes datant de la grande révolte des Maccabées, ces boulets de canon de la période des Croisades trouvés à Akko ou encore ce cercueil en pierre sculptée vieux de milliers d’années et utilisé comme banc au kibboutz Yagur, près de Haïfa.

Il y a une centaine d’années, les membres du kibboutz Yagur travaillaient dans des carrières appartenant aux Britanniques, lorsqu’ils ont découvert un ancien site funéraire. Ils sont parvenus à préserver l’une des chambres funéraires en la rapportant au kibboutz, où elle est restée pendant plus d’un siècle, jusqu’à la campagne de cette année qui les a convaincus de la restituer.

En vertu de cette campagne, quiconque peut contacter l’Autorité israélienne des antiquités ou le ministère du patrimoine par téléphone, WhatsApp, Facebook ou via les sites Internet dédiés, et signaler les antiquités qu’ils détiennent, qu’ils peuvent restituer de manière totalement anonyme et sans suites.

Il existe quatre sites de collecte dans tout le pays.

La loi israélienne dispose que tout objet créé avant l’an 1700 de notre ère, ou tout vestige zoologique ou biologique antérieur à 1300 de notre ère, est considéré comme une antiquité et appartient de facto à l’État.

Le fait de soustraire et conserver des antiquités est illégal, conformément à la loi israélienne de 1978 sur les antiquités : le tout est passible d’amendes voire de peines de prison.

Selon une enquête de l’Institut de géocartographie commanditée par l’Autorité israélienne des antiquités et le ministère du Patrimoine, on estime à 15% environ le pourcentage d’Israéliens détenant illégalement des antiquités.

Les antiquités les plus fréquemment détenues sont les pièces de monnaie, suivies des outils en métal et des livres, mais cela dépend des personnes.

En effet, toujours selon cette enquête, les Israéliens laïcs sont plus susceptibles de détenir des pièces de monnaie et les religieux et haredim, des livres anciens.

Des pièces de monnaie anciennes, soupçonnées d’avoir été illégalement excavées, ont été récupérées au domicile d’un suspect dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, le 7 juin 2023. (Autorité des antiquités d’Israël)

L’âge est déterminant dans les décisions de restituer des antiquités, dit l’enquête. En effet, 76 % des personnes âgées de 35 ans et plus se sont dites favorables à la restitution des antiquités, 82 % des plus de 55 ans et 91% des plus de 65 ans.

« Beaucoup de personnes détiennent des antiquités dont l’origine est très diverse », explique Eli Eskosido, directeur général de l’Autorité israélienne des antiquités.

« Certaines ont été collectées directement sur des sites, d’autres leur ont été transmises par des membres de la famille… Nombre d’entre eux ignorent que la loi les oblige à signaler les antiquités, qui constituent un trésor historique et public », ajoute-t-il.

« Cette campagne invite les Israéliens à faire preuve de civisme en restituant ces antiquités, qui sont notre patrimoine commun. Au sein de nos services, ces délicats artefacts seront conservés dans de bonnes conditions et dûment protégés des ravages du temps. Certains seront exposés, et d’autres permettront aux chercheurs de mieux comprendre l’histoire de notre pays. »

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