Ce qui s’est passé dans l’attaque terroriste à Halamish menée lors d’un repas de Shabbat
L'armée cherche à comprendre comment le terroriste palestinien de 19 ans a réussi à parcourir les 3 kilomètres qui séparent son village et Halamish sans avoir été détecté

La famille Salomon était rassemblée pour un dîner de Shabbat vendredi soir afin de célébrer la naissance ce matin-là d’un petit-fils.
La table de Shabbat était couverte d’une sur-nappe, remplie de collations, de bouteilles de soda et d’une bouteille de whisky pas encore ouverte.
Ils attendaient d’autres invités, la porte de leur maison dans l’implantation de Halamish n’était pas vérouillée.
Mais au lieu de fêter l’arrivée du nouveau-né dans la famille, un Palestinien de 19 ans, Omar al-Abed, d’un village voisin en a décidé autrement, en s’infiltrant muni d’un grand couteau dans le domicile avant de commencer à poignarder les membres de la famille installés à table où il y avait apparemment 10 personnes présentes au moment où il est entré.
Il a commencé par tuer le grand-père de la famille, Yosef, 70 ans, puis deux de ses enfants adultes, un fils Elad et une fille Chaya âgés respectivement de 30 et 40 ans. Leurs noms n’avaient pas encore été divulgués. Il fallait attendre que l’ensemble des proches soient d’abord informés.
Sa femme Tova a été grièvement blessée et emmenée à l’hôpital Shaarei Zedek à Jérusalem où elle a subi une opération samedi matin. Quand elle est sortie, on lui a appris la terrible nouvelle : la mort de son mari et deux de ses enfants.
Le couple a trois autres enfants – c’était Schmuel le plus jeune des enfants qui avait eu un bébé ce matin-là.
Alors qu’Al-Abed poignardait les victimes, une des femmes présentes dans la maison, Michal, a réussi à mettre plusieurs petits-enfants dans une pièce voisine avant de verrouiller la porte. Elle a appelé la police et a crié pour obtenir de l’aide.
Un voisin, qui sert dans une unité d’élite de l’armée, a entendu les cris et s’est précipité sur les lieux, tirant sur le terroriste depuis une des fenêtres de la maison.
Identifié uniquement comme Sgt. A., de l’unité des forces spéciales canines d’élite de l’armée, le soldat a dit qu’il a entendu les cris des victimes, a couru à la fenêtre de la maison et a tiré et blessé le tueur.
« J’ai compris immédiatement ce qui se passait – j’ai vu le terroriste et lui ai tiré dessus par la fenêtre », a-t-il dit à la Deuxième chaîne.
« J’ai bien compris la situation », a-t-il répété. « Je ne réfléchissais pas beaucoup, j’ai immédiatement agi. »
Le terroriste a été blessé par le tir. Certains rapports ont déclaré que, alors que les médecins essayaient de sauver les victimes, il s’est levé et a essayé de les attaquer avant d’être de nouveau maîtrisé.
Samedi après-midi, il est sorti de l’hôpital et remis aux services de sécurité pour subir un interrogatoire.
Les photographies publiées par l’armée ont montré l’ampleur du caractère sauvage de l’attaque. Le sang couvrait tout le plancher du salon et de la cuisine, tachant un coin de la table de Shabbat. Des pas de sang sur les escaliers et les murs ont été retrouvés. Un lit et une couverture étaient couverts de sang.

Ze’ev Schneider, qui était en visite à Halamish pour le week-end, a déclaré à la radio israélienne que son père était en route pour voir la famille en question et fêter la naissance de l’enfant lorsque le système d’alarme de la communauté a retenti. La sécurité locale a alors demandé à chacun de verrouiller ses portes et ses fenêtres alors que l’armée effectuait des recherches pour trouver d’autres attaquants.
Une enquête initiale après l’incident a montré que al-Abed avait déclenché une alarme quand il a grimpé sur la clôture de l’implantation, mais l’alarme n’a retenti que dans le centre de contrôle de la sécurité communautaire. Il a réussi à entrer dans la maison de ses victimes, située à quelque 150 mètres d’où il a franchi la clôture, sans être arrêté.
L’armée cherche à comprendre comment il a réussi à parcourir les trois kilomètres qui séparent son village et Halamish sans avoir été détecté.
Dans le premier interrogatoire, Abed a dit qu’il avait acheté le couteau il y a deux jours, voulant commettre une attaque terroriste à cause des événements entourant le mont du Temple à Jérusalem.
L’attaque a eu lieu après une journée de lourds affrontements entre les manifestants palestiniens et la police israélienne dans et autour de Jérusalem à propos des nouvelles mesures de sécurité prises sur le site sensible après la mort de deux policiers tués le 14 juillet alors qu’ils étaient en service.