Ceux qui criminalisent l’homosexualité ont « tort », dit le pape
Le pontife fait le distinguo entre crime et pêché, ne déviant pas de la ligne de l'enseignement catholique sur le mariage, défini comme une union hétérosexuelle en vue de procréer
Ceux qui criminalisent l’homosexualité ont « tort », estime le pape François dans une lettre publiée samedi, en cherchant à clarifier de précédents commentaires sur les actes homosexuels considérés comme un péché.
Lors d’une interview mercredi, le pape disait qu’être homosexuel n’est « pas un crime ». « Ce n’est pas un crime. Oui, mais c’est un péché », poursuivait-il, ajoutant : « C’est aussi un péché de manquer de charité à l’égard d’autrui »
Dans une lettre adressée au prêtre américain James Martin, le pape indique que ces récents commentaires sur l’homosexualité visaient « à souligner que la criminalisation n’est ni bonne ni juste ».
La lettre du souverain pontife, 86 ans, était une réponse à celle de James Martin, qui réclamait une clarification après les propos tenus mercredi auprès de l’agence Associated Press (AP).
« Je voudrais dire que celui qui veut criminaliser l’homosexualité a tort », écrit François, dans cette lettre rédigée en espagnol et publiée sur le site Outreach, un site catholique LGBT dont le rédacteur en chef est James Martin.
François souligne que ses commentaires sur le péché étaient une référence à l’enseignement moral au sein de l’Eglise catholique.
« Quand je dis que c’est un péché, je me réfère simplement à l’enseignement moral catholique, qui dit que tout acte sexuel en dehors du mariage est un péché ».
« Bien-sûr, on doit toujours considérer les circonstances, qui peuvent diminuer ou éliminer une faute », ajoute-t-il.
« Comme vous pouvez le voir, je répétais quelque chose de général. J’aurais dû dire: ‘c’est un péché, comme tout acte sexuel en dehors du mariage' ».
Ces commentaires interviennent quelques jours avant un voyage du pape en Afrique, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, où la criminalisation de l’homosexualité est courante.
La question de l’homosexualité a provoqué un clivage majeur dans l’Eglise catholique entre les modernisateurs et les conservateurs. François a suscité la controverse depuis qu’il a été nommé pape en 2013 avec son attitude relativement libérale envers l’orientation sexuelle.
Même si François a souvent reçu des homosexuels et dit qu’ils devaient être accueillis avec bienveillance au sein de l’Eglise, il ne dévie pas de la ligne de l’enseignement catholique sur le mariage, défini comme l’union entre un homme et une femme en vue de procréer.
Dans une lettre de juin 2021 à James Martin, le pape avait remercié le prêtre pour son travail à l’égard des personnes LGBT, en soulignant la nature inclusive du catholicisme et écrivant que Dieu « aime chacun de ses enfants ».
Quelques mois auparavant, le Vatican avait réaffirmé qu’il considérait l’homosexualité comme « un péché », et que les personnes homosexuelles ne pouvaient pas recevoir le sacrement du mariage.