Charles Baron, survivant français de la Shoah, s’est éteint à 90 ans
A la fin de la guerre, Charles Baron, très affaibli, ne pèse plus que 29 kilos pour 1m60. Ses parents ne sont pas rentrés d'Auschwitz
Charles Baron, survivant de la Shoah, est décédé le 4 octobre dernier, à 90 ans.
Charles Baron est né le 18 juillet 1926 à Paris. Enfant d’immigrés, bon élève à l’école, il mène une enfance tranquille jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Les parents de Charles sont déportés en juillet 1942 à Auschwitz-Birkenau, après avoir été arrêtes lors de la rafle du Vél d’Hiv. Sa mère est gazée dès son arrivée au camp d’extermination. Son père, de son côté, subit des expériences médicales par le docteur Johann-Paul Kremer. Il ne survivra pas à sa déportation.
Charles est arrêté en septembre 1942 par la police française à la gare de St Rémy-les-Chevreuses. Interné au camp de Drancy, il est finalement déporté le 18 septembre 1942.
Il est alors transféré dans différents camps de travail, puis au camp d’extermination d’Auschwitz, avant d’être transféré à Dachau et de réussir à s’enfuir avec un ami.
Dans une interview, il confesse avoir été le témoin d’une mise en scène traumatisante. En octobre 1944, des centaines d’enfants juifs d’origine lituanienne arrivent au camp d’Auschwitz. « Les SS ont fait une cérémonie. Ils les ont habillés en chemises blanches longues montant jusqu’au cou et les ont fait défiler devant tous les prisonniers du camp en les entourant de sentinelles armées. Ils ont ainsi défilé devant nous et ont fait le tour du camp. J’étais avec les Russes et il en faut pour faire pleurer un officier russe, mais il pleurait en disant « on dirait des anges ». Et ces anges, les SS les ont conduits au four… »
A la fin de la guerre, Charles Baron est très affaibli. Il ne pèse plus que 29 kilos pour 1m60.
C’est son mariage en 1950, avec Micheline, qui lui redonne l’espoir. Avec cette dernière, elle-même fille de déportés, il aura deux filles.
Tout au long de sa vie, Charles Baron, entouré d’amis ayant également été déportés, témoigne de l’horreur des camps notamment auprès des jeunes générations. Son témoignage a été filmé par la Fondation Spielberg.
« Mon dernier message aux jeunes c’est respect et amour, mais respect d’abord, » déclarait-il lors d’une interview.
Il sera enterré au cimetière de Bagneux, le 10 octobre prochain à 15h.