Clalit s’associe à une société de sécurité privée pour protéger le personnel médical
Avec 1 000 agressions dans ses dispensaires depuis le début de l'année, la plus grande caisse de santé d'Israël cherche des solutions pour protéger son personnel
La plus grande caisse de santé d’Israël a lancé un programme pilote novateur visant à lutter contre la montée de la violence à l’encontre du personnel médical dans tout le pays.
Clalit, qui assure plus de la moitié de la population israélienne, a collaboré avec une société de sécurité privée, G One, pour mettre en place une équipe d’intervention rapide en cas de violences ou de menaces dans ses dispensaires.
Contrairement aux agents de sécurité régionaux de Clalit ou à la police, qui mettent un temps considérable à arriver en se frayant un chemin dans une circulation dense, les équipes d’intervention armées à moto peuvent être sur les lieux d’un dispensaire dans les quelques minutes qui suivent un appel à l’aide – avec un peu de chance, avant qu’il n’y ait des blessés.
Le projet pilote a débuté il y a un mois et fonctionne actuellement dans les régions du sud et du centre du pays, de Beer Sheva à Ashdod et jusqu’à la zone métropolitaine de Tel Aviv. Les équipes d’intervention patrouillent sur le terrain dans des secteurs déterminés et peuvent réagir à une alerte de façon immédiate.
« Nous avons déjà constaté que ce système a permis de réduire considérablement le temps de réponse », a déclaré Ofer Ben Menashe, directeur de Clalit chargé de la sécurité des personnes, à la chaîne publique israélienne Kan.
Les incidents de violence verbale et physique à l’encontre des soignants – tant dans les hôpitaux que dans les dispensaires – ont considérablement augmenté ces dernières années et les professionnels de la santé ne se sentent plus en sécurité dans l’exercice de leurs fonctions.
Selon un reportage de Kan, près de 1 000 agressions physiques et verbales ont été recensées depuis le début de l’année dans les dispensaires de la Clalit. En 2022, 1 415 avaient été recensés.
Des patients et des membres de leur famille ont détruit du matériel, et des agents de sécurité ont dû protéger le personnel médical contre des personnes en colère initialement venues pour recevoir des soins. Ils ont également dû faire face à des bagarres entre individus ou groupes, parfois avec des armes, à l’intérieur et à l’extérieur des établissements médicaux.
La nouvelle force de sécurité créée pour Clalit est gérée par un personnel hautement qualifié dans un quartier général de haute technologie situé à G One et relié à tous les dispensaires du projet pilote. Dès qu’un employé d’un dispensaire appuie sur un bouton d’alarme, le siège est alerté et des gardes patrouillant à proximité sont immédiatement envoyés sur place. Leurs caméras corporelles filment chaque instant de leur trajet à moto jusqu’au dispensaire et ce qui se passe une fois qu’ils y sont arrivés.
Selon Kan, au cours des quelques semaines de fonctionnement du projet pilote, les équipes de sécurité ont répondu à des dizaines d’incidents violents, ainsi qu’à quelques fausses alertes. Même lorsqu’elles arrivent et ne constatent pas d’incident actif, elles procèdent à un balayage complet du bâtiment pour s’assurer qu’il n’y a pas de menaces cachées.
« Nous avons été surpris, et pas dans le bon sens du terme », a déclaré Shachar Bar, directeur de G One.
« Le nombre de cas auxquels nous sommes confrontés quotidiennement est vraiment élevé par rapport à ce que l’on pourrait considérer comme normal pour un dispensaire médical. Il y a encore un mois, le personnel médical devait faire face à des situations auxquelles notre personnel de sécurité est maintenant confronté. Je ne sais vraiment pas comment ils y sont parvenus », a-t-il déclaré.
Bar a ajouté que l’arrivée de ses agents avant celle de la police a contribué à désamorcer les tensions et à donner au personnel médical un sentiment de sécurité.
En janvier 2023, le personnel des hôpitaux et dispensaires publics a lancé une grève d’une journée pour protester contre les agressions à l’encontre des soignants. Ce n’était pas la première fois que des hôpitaux et des dispensaires médicaux se mettaient en grève pour protester contre la violence.
« Malgré la montée de la violence et le nombre de cas de violence, ni les employeurs ni le ministère de la Santé n’en font assez pour l’éradiquer », avait alors déclaré l’Association médicale israélienne (IMA).
L’IMA demande que davantage d’agents de sécurité et de policiers soient déployés dans les hôpitaux et qu’ils soient dotés de pouvoirs accrus à l’encontre des contrevenants. Elle demande également des peines plus sévères pour les personnes reconnues coupables d’avoir agressé le personnel médical.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.