Comment les Juifs d’Europe ont-ils perçu l’émancipation des Juifs de France ?
C'est l'objet de ce 51e volume des Archives juives aux Presses universitaires de France

Propulsée par l’abbé Grégoire à la nouvelle Assemblée nationale révolutionnaire en 1789, l’idée de l’émancipation complète des Juifs de France sera enfin acceptée quelques mois plus tard.
Elle précédera de nombreuses années la modification du statut des Juifs, alors citoyens de seconde zone à qui l’accès à certaines professions est refusé, dans les autres pays d’Europe. La Belgique accordera la pleine citoyenneté aux Juifs en 1830, et sera suivie par la Grèce et le Canada. L’empire Ottoman, pour renforcer son pouvoir dans quelques provinces lointaines s’y résoudra en 1939, et le Royaume uni en 1858, et la Roumanie en… 1923.
Quel sentiment, quelles impressions ce changement révolutionnaires dans la vie des Juifs de France a-t-il occasionné chez les autres Juifs européens? C’est l’objet de la livraison 2018 des Archives juives, une revue dirigée par Valérie Assan, chercheuse à l’Ecole pratiques des hautes études, au sein du Groupe Sociétés, Religion, Laïcité.
« L’expression yiddish « Être heureux comme Dieu en France », formulée par les Juifs de l’Empire tsariste au XIXe siècle et traduisant le regard envieux d’une population persécutée, correspondait-elle à un sentiment unanimement partagé par les Juifs vivant hors de France ? » se demande ce dernier numéro des Archives juives.
« Ce dossier propose d’examiner dans leur diversité et sur le temps long les regards extérieurs sur le modèle du judaïsme français, expliquent les éditions PUF : des regards pluriels, allant de l’admiration pour la France émancipatrice à l’adoption d’un système consistorial longtemps conçu comme une voie vers la modernité, jusqu’à un certain rejet de la France, considérée comme un pays antisémite à partir des années 1970 ».
C’est vous qui le dites...