Conversation avec un Palestinien sur les conditions de vie à Gaza
Selon ce témoin, il faut comprendre qu'il y a beaucoup de Gazaouis "qui veulent la paix et vivre aux côtés des Israéliens, surtout après le crime commis par le Hamas le 7 octobre"
Le quotidien Maariv a publié vendredi une conversation téléphonique qu’un de ses journalistes a eue avec une connaissance de Gaza sur la vie quotidienne dans l’enclave pendant la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Originaire de la ville de Gaza, il a été contraint de fuir son domicile en raison des combats et vit actuellement dans une tente à Khan Younès.
« Vous ne pouvez pas vous retourner tranquillement dans votre sommeil, ni même vous lever. Si vous voulez aller aux toilettes, vous risquez de marcher accidentellement sur la jambe de votre fils ou de votre fille, ou même sur son ventre. »
« Quand je dors la nuit, je prie Dieu de me laisser mourir, et quand je me réveille le matin, j’ai mal d’être encore en vie. »
« La tente est une étuve en été et congelée en hiver. Tout le monde attend avec anxiété les tempêtes d’hiver qui ne manqueront pas d’arriver. Quand il pleut, l’eau s’infiltre dans la tente. J’espère que vous n’aurez jamais à vivre dans une tente. »
Selon ce Palestinien, les écoles sont devenues des abris pour les personnes déplacées et les quelques « écoles temporaires » qui ont ouvert leurs portes n’ont ni pupitres, ni chaises, ni manuels scolaires, si bien que très peu d’enfants y sont inscrits.
Les gens ont peur de quitter leurs tentes en raison des bombardements incessants. « Il y a des attaques constantes et nous ne savons pas qui est visé. Pour maintenir notre sécurité, nous réduisons les mouvements. »
Il n’y a pas assez d’eau ni de médicaments, et les traitements pour les maladies graves sont inexistants.
Ce Palestinien a évoqué les niveaux élevés de l’inflation : un kilogramme de sucre coûte actuellement 50 shekels et un litre d’huile au moins 40 shekels, alors que presque personne ne peut travailler en ce moment et donc se permettre de payer de tels prix. Il dit être particulièrement frustré par la pénurie de cigarettes à Gaza, qu’Israël a bloquée pour empêcher le groupe terroriste palestinien du Hamas de pratiquer des prix abusifs.
« Certains disent être prêts à ce que la guerre se poursuive pendant des années, à condition qu’ils autorisent l’entrée des cigarettes. »
Les vols et les bagarres entre familles sont monnaie courante et nuisent à l’ambiance générale dans l’enclave, selon ce Gazaoui.
Selon les chiffres d’Israël et de l’ONU, le mois d’octobre a vu la plus faible quantité d’aide entrer à Gaza cette année. Avant la guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, 500 camions entraient en moyenne chaque jour dans la bande de Gaza. Un peu plus de 1 000 camions sont entrés dans l’enclave au cours du mois dernier.
Même le peu qui entre dans la bande de Gaza est lourdement pillé par des voleurs opérant pour le compte des familles criminelles et du Hamas.
« Tous les habitants de Gaza ont besoin d’un traitement psychologique […] Le bruit des drones, très fort la nuit, est une cause majeure d’anxiété, en particulier pour les femmes et les enfants, sans parler des attaques elles-mêmes et de tous les morts et blessés », a-t-il souligné.
« Les parents ont été contraints d’envoyer leurs enfants mendier dans les rues pour obtenir de l’argent, et ils craignent constamment pour leur bien-être en leur
absence », a-t-il poursuivi.
Interrogé sur ce qu’il pense de l’assaut barbare et sadique commis par le Hamas le 7 octobre, l’homme a déclaré que la majorité des Gazaouis considèrent qu’il s’agit d’un crime grave et tiennent le groupe terroriste palestinien entièrement responsable de la « faillite morale et politique ».
« D’autre part, les habitants de Gaza n’aiment pas ce que fait Israël – les attaques et les meurtres », a-t-il ajouté, expliquant que les Palestiniens veulent qu’Israël mette fin au contrôle du Hamas sur Gaza, mais pas d’une manière aussi destructrice.
Il a ajouté que la majorité des Gazaouis souhaitaient quitter l’enclave et le feraient si les points de passage étaient ouverts. « Nous ne voulons pas rester dans la bande de Gaza si le Hamas reste au pouvoir. »
En ce qui concerne son message au peuple israélien, ce Palestinien a déclaré qu’il voulait que les Israéliens sachent que tous les habitants de Gaza ne font pas partie du Hamas.
« De même que tous les Israéliens ne sont pas des sionistes religieux. Vous devez comprendre que dans la bande de Gaza, il y a beaucoup de gens qui veulent la paix et vivre aux côtés des Israéliens, surtout après le crime commis par le Hamas le 7 octobre », a-t-il affirmé.
La conversation a été interrompue parce que la batterie de son téléphone est tombée en panne et que l’électricité disponible dans sa tente pour la recharger était limitée.