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Coronavirus : La Banque d’Israël ne s’attend qu’à un léger impact sur l’économie

Le gouverneur Amir Yaron prédit que le coronavirus entraînera une baisse de 0,7 % du PIB et convoque une équipe spéciale afin de surveiller les dommages à l’économie

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Le gouverneur de la Banque d'Israël, Amir Yaron, assiste à une conférence de presse à Jérusalem, le 31 mars 2019. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90 / Archives)
Le gouverneur de la Banque d'Israël, Amir Yaron, assiste à une conférence de presse à Jérusalem, le 31 mars 2019. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90 / Archives)

La Banque d’Israël a tenté lundi d’apaiser les craintes concernant un éventuel impact important sur l’économie israélienne, estimant que l’épidémie de coronavirus entraînerait seulement une perte de 0,7 % pour la croissance en Israël. Cela signifierait une croissance du PIB en 2020 d’environ 2 %.

Le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a déclaré que l’institution s’attendait à ce que la crise se calme d’ici la fin du deuxième trimestre, fin juin. Si la propagation du virus est stoppée, la Banque s’attend à ce que le PIB d’Israël rebondisse rapidement.

L’évaluation suppose qu’Israël ne connaitra pas d’épidémie massive, mais qu’environ 150 000 Israéliens seront confinés, en quarantaine, et que le tourisme, l’aviation et certains autres secteurs seront pour la plupart mis en pause.

Yaron a tenu lundi une réunion spéciale afin de discuter de la crise avec les PDG de sept grandes banques israéliennes. La discussion a porté sur la manière dont le système bancaire pourrait aider l’économie et les entreprises à faire face à l’épidémie.

Le système bancaire israélien n’a pas été durement touché par la crise et se prépare à une nouvelle récession, a déclaré Yaron, saluant la réaction des banques jusqu’alors.

« Le système bancaire est solide, et il est essentiel que les banques trouvent un équilibre entre une politique de crédit responsable et les besoins de financement de l’économie, notamment avec les entreprises, en mettant l’accent sur les petites et moyennes entreprises », a déclaré Yaron.

La Banque a nommé une équipe afin de faire face à la crise. Celle-ci sera dirigée par le vice-gouverneur, Andrew Abir, qui assurera la coordination avec les autres autorités gouvernementales.

La Banque d’Israël a déclaré qu’elle formerait également une équipe comprenant des représentants de toutes les banques du pays, qui aideront les clients si la situation s’aggravait.

Le Département de la supervision bancaire de la Banque d’Israël a intensifié sa supervision et son suivi de chaque banque et du système dans son ensemble.

Yaron a souligné que l’institution disposait d’outils afin de faire face aux dommages causés à l’économie, au secteur financier et au système bancaire.

La Banque a noté « une énorme incertitude » concernant l’épidémie, en raison de sa durée inconnue, de son éventuelle intensité et des mesures préventives à venir en Israël et à l’étranger.

Un trader de Wall Street réagit à la chute des cours des actions à la Bourse de New York, le 9 mars 2020. (Crédit : AP / Richard Drew)

Yaron n’a donné aucune indication que la Banque abaisserait les taux d’intérêt, mais a recommandé que les banques rendent le crédit davantage disponible. Les banques israéliennes disposent de quelque 14 milliards de shekels (environ 4 milliards de dollars) de capital excédentaire, a-t-il dit.

« Si chaque banque et les autres banques du système assouplissent même légèrement leur politique de crédit, cela aidera à surmonter les difficultés de trésorerie qui peuvent peser sur une activité économique saine, et l’économie résistera à la période intermédiaire », a déclaré Yaron.

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine a réduit ses taux d’intérêt dans un mouvement spectaculaire destiné à soutenir les marchés après une baisse historique des actions américaines.

Le taux d’intérêt actuel d’Israël est de 0,25 %. La Banque devrait faire sa prochaine annonce de taux le 1er juillet, mais pourrait les baisser d’ici là. La Banque d’Israël a modifié son taux d’emprunt pour la dernière fois en novembre 2018, mais elle suit généralement la Fed.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré lors d’une réunion du cabinet dimanche que le gouvernement fournirait 4 milliards de shekels afin d’aider les entreprises touchées par la crise du coronavirus, mais aucune autre mesure n’a été prise et il n’est pas clair d’où proviendra ce financement.

Le coronavirus a secoué les marchés mondiaux ces dernières semaines, provoquant notamment une forte baisse des actions israéliennes.

La Bourse de Tel Aviv a encore chuté ce lundi, l’indice TA-35 chutant de 6,53 %, portant ses pertes depuis le début de l’année à 20,66 %.

L’ouverture du marché a été retardée par un mécanisme dit de « coupe-circuit », qui arrête automatiquement le trading pendant 30 minutes si le lead index voit des mouvements de 8 %. Il s’agissait de la première fois depuis novembre 2008 que le dit « coupe-circuit » se déclenchait.

La Bourse de Tel Aviv, le 9 mars 2020. (Crédit : Avshalom Sassoni / Flash90)

Outre le mouvement de panique autour du virus, les marchés internationaux ont également été impactés par la guerre des prix du pétrole lundi entre les principaux producteurs d’Arabie saoudite et de Russie.

Un « coupe-circuit » a interrompu la négociation à Wall Street lorsque le S&P 500 a chuté de 7 % à l’ouverture. L’indice était en baisse de 6,15 % en début d’après-midi, et a chuté de plus de 16 % le mois dernier après avoir atteint un niveau record mi-février.

L’indice Hang Seng de Hong Kong a chuté de 4,23 %, le Nikkei au Japon de 5,07 %, le FTSE 100 de Londres de 6,28 % et le DAX allemand de 7,17 %.

La semaine dernière, l’Arabie saoudite a appelé les pays de l’OPEP à réduire leur production de pétrole pour contrer la baisse de la demande, le virus restreignant le commerce international et les voyages. La Russie, deuxième producteur mondial, a refusé.

En représailles, l’Arabie saoudite a réduit ses prix et s’est engagée à augmenter sa production dans le but de conserver sa part de marché et d’éliminer son concurrent.

La baisse des prix a plongé les marchés dans le chaos, le prix du brut américain ayant chuté de 34 % à un moment donné, entraînant des pertes massives pour les sociétés énergétiques.

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