Corruption : La police transfère le dossier de Tzachi Hanegbi au parquet
Le chef du Conseil national de sécurité est soupçonné d'avoir accepté 10 000 shekels en 2017 pour faire avancer les projets de construction d'un aéroport par des hommes d'affaires à Jérusalem

La police a annoncé mardi avoir conclu son enquête sur le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi et avoir décidé de transmettre le dossier au parquet, qui décidera s’il devra être mis en examen.
Hanegbi, qui pourrait être accusé de corruption, de fraude et d’abus de confiance, est soupçonné d’avoir accepté un paiement non-déclaré – un versement à hauteur de 10 000 shekels, selon des informations – en 2017 de la part de l’homme d’affaires australien Kevin Bermeister et de l’entrepreneur Amnon Ribek. Il était alors ministre de la Coopération régionale.
Ce pot-de-vin aurait été versé en échange d’une lettre officielle qui avait été rédigée par Hanegbi en faveur des deux hommes, dans le but de les aider à mener à bien leur projet de construction d’un aéroport dans la région de Jérusalem. Selon Haaretz, cette lettre devait être présentée au gouvernement de Singapour.
Le transfert des fonds aurait été organisé via WhatsApp. Selon des SMS qui ont été rapportés par Ynet, Burmeister avait demandé à Ribek si le transfert d’argent avait été refusé et Ribek avait répondu : « Tzachi a reçu l’argent de ma part, je vais obtenir une lettre de Hanegbi ».
L’enquête, qui a été ouverte au mois de mars 2023 et qui a été menée par l’unité Lahav 433 de la police, s’est concentrée sur Hanegbi et sur les deux hommes d’affaires, en plus d’un entrepreneur étranger qui devait participer à la construction de l’aéroport et d’une autre personne dont l’identité n’a pas été révélée.
Le conseiller à la sécurité nationale a confirmé avoir été interrogé dans le cadre de cette affaire et avoir rencontré Bermeister à l’initiative de Ribek – Hanegbi a évoqué à cette occasion « un ami personnel » – mais il a nié toute malversation.

Au mois de novembre dernier, lorsque l’enquête avait été signalée par les médias israéliens, une déclaration faite par Hanegbi avait indiqué que le dossier « a été soulevé dans le cadre d’un litige civil entre hommes d’affaires et il a été rendu public il y a deux ans ».
Hanegbi a déclaré qu’il avait « déjà démenti ces accusations dès leur publication et donné [sa] version à la police ».
À l’époque, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré dans un communiqué : « Il s’agit d’une enquête qui n’a aucun lien avec le bureau du Premier ministre et avec le Conseil national de sécurité, et qui concerne la publication d’un événement remontant à sept ans ».
Le Conseil national de sécurité, dont Hanegbi est à la tête, est placé sous les auspices du bureau du Premier ministre. Des groupes de veille avaient précédemment appelé Netanyahu à licencier Hanegbi à la lumière de l’enquête, mais le Premier ministre ne l’avait pas démis de ses fonctions.
Lazar Berman et Jeremy Sharon ont contribué à cet article.