Courtisé par Gantz et Lapid, Gabi Ashkenazi leur demande de s’allier
Selon un reportage télévisé, les deux chefs de parti pensent que l’ancien chef de l’armée pourrait leur faire remporter des sièges aux dépens du Likud
Gabi Ashkenazi, ancien chef de l’armée israélienne, est très courtisé par les candidats Benny Gantz et Yair Lapid pour rejoindre les rangs de leur parti respectif. Il s’en réjouit et leur annonce qu’il n’entrera dans la bataille politique que s’ils s’unissent pour former un large bloc centriste, a rapporté Hadashot TV vendredi soir.
Selon la chaîne, Lapid, à la tête du parti Yesh Atid, et l’ancien chef de l’armée Gantz, chef de la nouvelle formation Hossen LeYisrael, ont des sondages internes qui montrent qu’Ashkenazi pourrait convaincre des électeurs du Likud de changer de bord, leur permettant ainsi de gagner des sièges aux dépens du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Et si les deux ont proposé à Ashkenazi la deuxième place sur leur liste électorale, Ashkenazi leur aurait fait savoir qu’une place l’intéressait moins que de donner une véritable chance à l’opposition de battre Netanyahu. « Si vous ne vous unissez pas, que dirons-nous à nos enfants ? », leur aurait-il répondu.
Le reportage contredit directement le journal pro-Netanyahu Israel Hayom qui, plus tôt ce mois-ci, avait déclaré que le parti préféré d’Ashkenazi était le Likud. Le quotidien gratuit avait rapporté qu’Ashkenazi aurait dit à ses proches qu’il n’avait pas décidé ce qu’il ferait, mais que s’il entrait en politique, il le ferait sous la bannière du parti de Netanyahu.
Le Likud obtient systématiquement environ 30 sièges sur 120 à la Knesset (même si une récente enquête indique que le parti pourrait chuter à 25 sièges si le procureur général annonçait l’inculpation de Netanyahu avant le scrutin du 9 avril).
Lapid et Gantz luttent tous les deux pour la deuxième place, alors que les sondages leur accordent 13 ou 14 sièges chacun.
Des informations antérieures soulignaient que Gantz et Lapid partageaient une base politique commune mais qu’aucun d’entre eux n’était prêt à être numéro 2 sur une liste d’union.
Ashkenazi est une personnalité populaire en Israël, où il est largement reconnu comme le responsable de la réorganisation réussie de l’armée lors de son mandat (2007-2011), après la Deuxième guerre du Liban de 2006, perçue par beaucoup comme un échec.
Gantz chercherait aussi à intégrer dans sa liste Avi Nissenkorn, chef du syndicat Histadrout, et la députée Orly Levy-Abekasis, présidente du nouveau parti Gesher (et ancienne d’Yisrael Beytenu).
Moshe Yaalon, un autre ancien chef de Tsahal et ancien ministre de la Défense du Likud, a également été approché par Gantz. Il a indiqué qu’il pourrait être intéressé. Yaalon est actuellement à la tête du parti Telem, un nouveau venu dans le paysage politique israélien.
Une récente enquête sur le candidat préféré des Israéliens au poste de Premier ministre plaçait Netanyahu à 41 % contre 38 % pour Gantz dans un scénario les opposant. Cela fait du nouveau venu en politique le premier rival potentiel de Netanyahu depuis des années en terme de chiffres. La même enquête accordait 45 % des votes à Netanyahu contre 29 % pour Lapid.
La semaine prochaine, Gantz mettra un terme à plusieurs mois de quasi-silence en lançant officiellement la campagne de son parti, l’occasion de présenter les points importants sur lesquels il compte se focaliser en vue des élections du 9 avril.
Dans un communiqué, le parti de Gantz a fait savoir que l’événement aurait lieu mardi soir, au Centre de convention de Tel Aviv, un endroit accueillant régulièrement des événements politiques importants.