Crise au Liban: Le Drian propose une réunion des acteurs politiques en septembre
L'envoyé spécial français au Liban a proposé à l'ensemble des acteurs politiques libanais de se réunir pour dégager "un consensus" permettant l'élection d'un chef de l'Etat

L’envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, a proposé jeudi à l’ensemble des acteurs politiques libanais de se réunir en septembre pour dégager « un consensus » permettant l’élection d’un chef de l’Etat dans ce pays sans président depuis près de neuf mois.
L’ancien chef de la diplomatie française a lancé cette invitation au terme d’une nouvelle mission de trois jours au Liban, au cours de laquelle il a rencontré les principaux partis dont les divergences paralysent la vie politique.
« Il a proposé à l’ensemble des acteurs participant au processus d’élection du Président de la République de les inviter, au mois de septembre, à une rencontre au Liban destinée à dégager un consensus sur les enjeux et les chantiers prioritaires que devra mener le futur Président de la République (…) », selon un communiqué du Quai d’Orsay.
Cette réunion vise à « créer un climat de confiance » qui permettrait au Parlement de se réunir dans la foulée et d’élire un président, ajoute le communiqué.
Depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre, le Hezbollah pro-iranien et ses alliés d’un côté, et leurs adversaires de l’autre, tentent chacun d’imposer un candidat mais aucun camp ne dispose d’une majorité claire au Parlement.
Jean-Yves Le Drian « a souligné à tous ses interlocuteurs l’urgence de sortir de l’impasse politique et institutionnelle actuelle (…) qui fait courir des risques majeurs pour le Liban », ajoute le communiqué.
L’émissaire français a noté « l’ouverture constructive de tous ses interlocuteurs libanais vis-à-vis de cette approche concrète » et « pragmatique ».
Lors de sa mission à Beyrouth, il a rencontré à deux reprises le chef du Législatif Nabih Berri, détenteur des clés du Parlement, ainsi que des représentants des principales forces politiques, dont le Hezbollah.
Le communiqué souligne que la démarche de l’émissaire français « bénéficie du plein soutien des partenaires et amis du Liban réunis à Doha le 17 juillet ».
Des représentants de l’Arabie saoudite, de l’Egypte, des Etats-Unis, de la France et du Qatar s’étaient alors réunis pour exhorter le Parlement à élire un président et les responsables politiques à « prendre immédiatement des mesures pour sortir de l’impasse » le pays en plein effondrement économique.
Lors de sa première tournée en juin, M. Le Drian s’était déjà entretenu avec les autorités politiques, religieuses et militaires.
Depuis 2020, la France, ancienne puissance mandataire, s’est impliquée sans succès dans la recherche d’une solution au Liban, et le président Emmanuel Macron s’y est rendu à deux reprises.