Des livres antisémites à la Foire du livre de Francfort
Les Qataris, les Palestiniens, les Egyptiens et les Iraniens sont les contrevenants de ce large rassemblement des éditeurs
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Plusieurs éditeurs originaires de pays arabes ont présenté des livres antisémites, négationnistes ou faisant l’apologie du terrorisme à la Foire du livre de Francfort la semaine dernière, selon le rapport annuel du Centre Simon Wiesenthal.
Les pires contrevenants étaient le Qatar, un éditeur palestinien, l’Egypte et l’Iran, indique le rapport. Il y avait par exemple des livres pour enfants à la gloire du djihad, un texte en l’honneur du tueur d’enfants, Sami Kuntar, et une adaptation des Protocoles des Sages de Sion.
Cependant, il convient de noter que la Turquie, « pour la troisième année consécutive, n’a présenté aucun livre incitant à la haine », a déclaré Dr Shimon Samuels, directeur des relations internationales de la branche parisienne de l’organisation, dans un communiqué.
Ce rapport accuse les éditeurs cités de « violer les dispositions européennes et allemandes contre l’incitation à la haine », et de ce fait, de contrevenir à leurs obligations contractuelles prises envers la Foire du livre. Les rédacteurs du rapport demandent aux organisateurs de la Foire de « confisquer ces livres et de mettre sur liste noire les exposants [contrevenant à ces règles] pour qu’ils ne participent pas à l’édition 2015 ».
Au stand du Qatar, trois livres exposant des théories sur la conspiration juive ont été présentés, dont un pamphlet sur « Les Batailles de Mahomet ».
« Ce petit livre, édité maintenant en anglais pour les enfants, commence avec une intrigue sur des Juifs qui complotent contre le Prophète, il raconte ensuite leur massacre pendant la bataille de Khaybar et la tentative des survivants d’empoisonner le Prophète. Cette haine nécessite une intervention directe [des organisateurs] pour que le Qatar prenne des mesures pour s’assurer que la Foire de l’année 2015 soit sans [incitation à la] haine », indique le rapport.
Le Centre Bait Almaqdes, basé à Naplouse, a exposé ses livres au stand du Koweït. On pouvait y trouver des titres comme Jewish Terms : Beware of Them ! [Les Termes juifs : Méfiez-vous eux] ou The Zionist Deception Dictionnary [Le Dictionnaire de la supercherie sioniste]. Ce dernier est une adaptation des Protocoles des Sages de Sion.
Le livre Jewish Terms : Beware of them !, écrit par Issa Qaddoumi, recommande l’utilisation des termes « Est islamique » à la place du Moyen-Orient, de « capitulation » à la place de « normalisation », de « Juif » à la place d’ « Israélien » et de « Mythe des crématoriums nazis » plutôt qu’ « Holocauste ».
« Ces termes n’auraient jamais été aussi communément utilisés si les médias juifs internationaux n’avaient pas sournoisement joué leur rôle. C’est, en réalité, l’un des aspects de la judaïsation culturelle qui veut s’imposer dans le monde entier », peut-on lire dans la préface de ce livre.
L’éditeur palestinien a aussi présenté le livre The Buraq Wall [Le Mur de Buraq] de 2011. Ce livre contient des allégations sur les « subversions juives », affirme que « l’adoration du Mur est la nouvelle hérésie de la religion des Juifs » et exhorte les musulmans à contrôler le Mur occidental.
Promotion of Resistance Culture [Promotion de la culture de résistance], un éditeur iranien, présente des livres pour enfants sur le terrorisme, dont une nouvelle édition sur le conflit entre Israël et les Palestiniens. Ces livres s’intitulent : Children and Soldiers [Les enfants et les soldats], « Children and Bravery » [Les enfants et la Bravoure], « Shoes of the Martyrs » [Les Chaussures des martyrs] et We Fight the Ennemy [Nous luttons contre l’ennemi].
Dans un autre stand iranien, un livre intitulé The Exchange, Lebanon, 2005-2008 [L’échange, Liban, 2005-2008] était exposé. Dans ce livre, Samir Kuntar, un terroriste reconnu coupable d’avoir tué une petite fille israélienne de quatre ans et son père, a été libéré en 2008 lors de l’accord Schalit d’échange de prisonniers, présenté de manière positive.
« Une telle sacralisation de ces monstres, exposée aux yeux des visiteurs venus à la Foire, est une forme de justification du terrorisme », affirme Samuels.
La Foire du livre de Francfort est la plus grande convention commerciale du monde qui attire chaque année des milliers de visiteurs et d’éditeurs.