Des photos satellites montrent les dommages causés à un site nucléaire iranien
Téhéran a nié que le site de Karaj ait été touché par une attaque de drone en juin
The Intel Lab, groupe privé de renseignement israélien, a publié samedi des photos satellites de ce qu’il considère comme des dommages causés par une attaque de drone sur une installation nucléaire iranienne le mois dernier.
L’Iran a affirmé avoir déjoué l’attaque du 23 juin contre le site de Karaj, mais les médias israéliens ont rapporté que l’installation – qui aurait été utilisée pour assembler des centrifugeuses pour l’enrichissement de l’uranium – a été endommagée lors de l’attaque.
L’attaque de drone aurait touché l’Iran Centrifuge Technology Company, ou TESA, dans la ville de Karaj, au nord-ouest de Téhéran. L’usine TESA était chargée de remplacer les centrifugeuses endommagées sur le site nucléaire de Natanz et produit également des centrifugeuses plus perfectionnées qui peuvent enrichir l’uranium plus rapidement, selon un articles du New York Times du mois dernier.
L’Iran n’a pas indiqué qui, selon lui, était responsable de l’attaque au drone. Le pays a accusé Israël d’attaques similaires sur son programme nucléaire par le passé.
Le Premier ministre Naftali Bennett a semblé faire allusion au rôle d’Israël lors d’un discours prononcé lors d’une cérémonie de remise de diplômes à des pilotes de l’armée de l’air israélienne, un jour après la frappe. « Nos ennemis savent – non pas par des déclarations, mais par des actions – que nous sommes beaucoup plus déterminés et beaucoup plus intelligents, et que nous n’hésitons pas à agir quand il le faut », a déclaré Bennett dans son discours à la base aérienne Hatzerim de l’armée de l’air, à proximité de Beer Sheva.
Un petit drone quadcoptère a été utilisé dans l’attaque contre TESA, selon le New York Times, qui cite une source iranienne non identifiée. Le drone a apparemment été lancé depuis l’intérieur de l’Iran, non loin du site, et a réussi à atteindre la cible, selon la source iranienne au fait de l’incident, précise l’article. Toutefois, la source ne savait pas s’il avait causé ou non des dommages.
According to Nournews, June 24th, 2021 "Security forces have managed to foil an act of sabotage against one of the buildings of Atomic Energy Organization of Iran (AEOI) in Karaj, Alborz province". Satellite Image from July 1st tells a different story. #Iran #Nuclear #JCPOA pic.twitter.com/QTAqTml4HT
— The Intel Lab (@TheIntelLab) July 3, 2021
Le site de production de centrifugeuses aurait figuré sur une liste de cibles qu’Israël a présentée à l’administration Trump l’année dernière, en même temps qu’il a suggéré de frapper le site iranien d’enrichissement d’uranium de Natanz et d’assassiner Mohsen Fakhrizadeh, un scientifique qui a lancé le programme nucléaire militaire du pays des décennies plus tôt, a déclaré une source du renseignement au New York Times.
Fakhrizadeh a été tué en novembre 2020 dans une attaque que l’Iran a imputée à Israël, tandis qu’une mystérieuse explosion a endommagé un grand nombre de centrifugeuses à l’usine de Natanz en avril 2021. L’ancien chef de l’agence d’espionnage israélienne du Mossad a récemment indiqué, dans une interview donnée après son départ, qu’Israël était derrière cet incident.
Bien que l’Iran maintienne que l’installation de Karaj est utilisée à des fins civiles, elle fait l’objet de sanctions des Nations unies, de l’Union européenne et des États-Unis depuis au moins 2007 pour avoir été impliquée dans les programmes nucléaire et balistique iraniens. Les États-Unis ont levé ces sanctions dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, mais les ont ensuite réimposées en 2018 lorsque Trump s’est retiré unilatéralement de l’accord.