Des sénateurs républicains veulent sanctionner le Qatar s’il ne fait pas pression sur le Hamas
Le projet de loi co-parrainé par les sénateurs Ted Budd, Rick Scott et Joni Ernst prévoit la possibilité de priver le Qatar de son statut d'allié majeur non-membre de l'OTAN
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Un groupe de sénateurs républicains a déposé mardi un projet de loi visant à priver le Qatar de son statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN (MNNA) des États-Unis si Doha n’exerce pas toute son influence sur le groupe terroriste palestinien du Hamas pour obtenir la libération des otages américains à Gaza, en plus d’expulser tous les membres du groupe terroriste résidant actuellement dans l’État du Golfe.
Le projet de loi co-parrainé par les sénateurs Ted Budd, Rick Scott et Joni Ernst exigerait du secrétaire d’État américain Antony Blinken qu’il certifie qu’il est dans l’intérêt national des États-Unis que le Qatar conserve son statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN, que le Qatar ne fournit pas d’aide directe ou indirecte au Hamas, qu’il fait suffisamment pression sur le groupe terroriste palestinien pour qu’il libère les otages et qu’il a expulsé de son territoire les terroristes du Hamas ainsi que toutes les autres personnes impliquées dans l’assaut barbare du 7 octobre sur le sud d’Israël.
« Si le secrétaire d’État ne peut pas fournir cette certification de bonne foi, le président est tenu de mettre fin immédiatement à la désignation de l’État du Qatar comme allié majeur non membre de l’OTAN », précise le texte.
Le statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN offre aux pays une série de privilèges et d’avantages financiers dans leurs relations avec les États-Unis.
L’ambassade du Qatar à Washington s’est déclarée déçue par cette loi, affirmant que le statut de MNNA des États-Unis a été acquis grâce aux liens étroits qui unissent les deux pays dans le domaine de la défense.
« Mais notre partenariat avec les États-Unis n’est pas seulement lié à la défense. Entre autres choses, le Qatar a discrètement et avec succès servi de médiateur pour la libération d’Américains détenus en Afghanistan, en Iran et au Venezuela », ajoute la déclaration. « Il s’agit là d’un exemple de collaboration fructueuse fondée sur des intérêts et des engagements communs. En particulier en cette période délicate pour notre région, il est imprudent de saper les partenariats que l’Amérique et ses alliés ont soigneusement construits au fil des décennies. »
L’ambassade a également abordé les liens du Qatar avec Israël et le Hamas, affirmant que « notre relation avec les deux est entièrement basée » sur le rôle de médiateur.
« Dans la crise actuelle, le bilan du Qatar en tant que médiateur parle de lui-même, avec plus de 100 otages libérés à ce jour. Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est possible, mais le Qatar n’est qu’un médiateur – nous ne contrôlons ni le Hamas ni Israël. En fin de compte, le Hamas et Israël sont les seuls responsables de la conclusion d’un accord. »