Des soldats punis pour avoir perturbé un reportage télévisé palestinien
Les officiers de l’armée ont annulé leurs permissions du week-end, les confinant sur leur base pour deux semaines

Trois soldats israéliens qui ont perturbé une journaliste palestinienne pendant qu’elle s’adressait à la caméra ont été punis par l’armée pour leur comportement par une sentence de 14 jours de détention, reçue de leurs commandants.
La décision signifie que les soldats seront confinés sur leur base et ne seront pas autorisés à prendre les congés prévus.
Un porte-parole de l’armée a condamné leur comportement mardi, déclarant que les soldats n’avaient pas agi « en accord avec les recommandations de l’armée israélienne ».
« A la lumière de ces évènements, les forces opérant dans la région ont été briefés au sujet du protocole de l’armée israélienne envers les médias. L’armée israélienne continuera à assurer la liberté de la presse en Judée et Samarie », est-il écrit dans le communiqué de l’unité des porte-paroles de l’armée.
Une vidéo de l’incident, qui a eu lieu pendant le week-end, montre la journaliste Sara Al-Azra finissant apparemment un sujet nommé « la politique raciste de punition collective d’Israël » pendant que trois soldats israéliens restent derrière elle à faire des signes de la main, dire « Allahu Akbar » et la traiter de menteuse.
L’incident a eu lieu près du village d’Abud, en Cisjordanie, près de Ramallah.
Le reportage sur les punitions collectives survient alors qu’Israël a préparé la démolition de la maison d’Abdel Rahman Barghouti, résident local, qui le 4 décembre a poignardé un soldat israélien dans le cou, le blessant légèrement. Barghouti a été abattu sur les lieux.
Cet incident n’est pas le premier dans lequel des soldats israéliens affrontent les équipes médiatiques en Cisjordanie ces derniers mois.
Le 25 septembre, un groupe de soldats israéliens était filmé en train de saisir et détruire l’équipement de deux journalistes de l’AFP. Selon l’agence française, le journaliste Andrea Bernardi a été maintenu au sol par un soldat, un genou sur sa poitrine, jusqu’à ce qu’il réussisse à montrer sa carte de presse. Bernardi a souffert de contusions aux côtes et d’une blessure au visage.

L’officier commandant des soldats a été enlevé de son poste ; comme il avait bientôt terminé son service militaire, la police militaire a décidé de classer l’affaire sans engager de poursuites.
L’AFP et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.