Dominique Reynié demande une clause d’exclusion totale sur la question de l’antisémitisme
Pour le politologue, ces élections législatives se distinguent par la perte par la gauche française de son magistère moral sur la question de l’antisémitisme
Directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), Dominique Reynié était invité lundi 1er juillet sur le plateau de l’émission « C à vous » sur France 5 à réagir sur la situation politique en France avant le second tour des élections législatives de dimanche. Le politologue a tenu à insister sur ce qui est selon lui le fait majeur de ces élections : le surgissement de l’antisémitisme à gauche.
Dominique Reynié explique être surpris par le fait « que sur la question de l’antisémitisme, il n’y ait pas là une clause d’exclusion totale […] Pour moi, c’est le grand événement de cette législative, c’est de voir qu’une partie de la gauche a accepté des antisémites […] La gauche avait un rôle majeur dans la lutte contre l’antisémitisme. Pour moi, c’est fini depuis 2024. »
Pour le politologue, il est regrettable qu’il n’y ait plus « de gauche qui avait cette espèce de force. On citait souvent M. Badinter [ancien ministre socialiste de la Justice, NDLR]. Quelque chose de très important s’est brisé, et ça va nous manquer, ça ».
Au début du mois de juin, l’hebdomadaire Le Point a révélé, dans un sondage commandé à l’Ifop par l’American Jewish Committee (AJC), que 92 % des Français juifs considéraient LFI comme le parti qui contribue le plus à l’antisémitisme, qui a connu une forte hausse depuis les attentats du 7 octobre 2023 en Israël.