Enquête initiale : Les 3 otages étaient torse nu et brandissaient un drapeau blanc
Tsahal a révélé les premières conclusions de l’enquête suite au tragique incident au cours duquel trois otages israéliens ont été abattus par des soldats israéliens
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a fourni samedi de nouveaux détails sur le tragique incident survenu vendredi dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, au cours duquel trois otages israéliens ayant réussi à échapper des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas ont été abattus par des soldats israéliens.
Selon un officier supérieur du Commandement du Sud, citant une enquête initiale, l’incident a commencé après qu’un soldat stationné dans un bâtiment a identifié trois silhouettes suspectes sortant d’un bâtiment situé à plusieurs dizaines de mètres de là.
Les trois hommes étaient torse nu et l’un d’entre eux portait un bâton avec un drapeau blanc de fortune, selon l’enquête.
Le soldat, qui pensait que les hommes qui se dirigeaient vers lui étaient une tentative du Hamas d’attirer les troupes dans un énième piège, a immédiatement ouvert le feu et crié « terroristes » aux autres soldats.
Selon l’enquête, ce soldat a tué deux des hommes, tandis que le troisième, touché et blessé, s’est enfui dans le bâtiment d’où il venait.
À ce stade, le commandant du bataillon, qui se trouvait également dans le bâtiment d’où le soldat a tiré, est sorti et a demandé aux forces de cesser le feu.
Pendant ce temps, les troupes présentes dans la zone ont entendu quelqu’un crier « Au secours » en hébreu.
Quelques instants plus tard, le troisième homme est sorti du bâtiment où il s’était réfugié, et un autre soldat a ouvert le feu sur lui, le tuant.
Le commandant du bataillon s’est alors rendu compte que l’apparence du troisième homme était inhabituelle, et il s’est avéré qu’il s’agissait d’un otage israélien. Les trois corps ont été récupérés et transportés en Israël pour y être identifiés.
Le soldat qui a ouvert le feu immédiatement après avoir identifié les trois hommes l’a fait en violation des protocoles, tout comme le second soldat qui a tué le troisième homme, selon l’officier.
Néanmoins, Tsahal a déclaré comprendre ce qui a poussé les soldats à agir de la sorte.
L’officier supérieur a déclaré que Tsahal n’avait identifié aucun civil palestinien à Shejaiya récemment.
L’officier a déclaré que les troupes ont tué au moins 38 terroristes palestiniens à Shejaiya ces derniers jours.
Les seules personnes qui ont été vues portant des vêtements civils étaient des terroristes du Hamas, souvent non armés. Ils récupèrent les armes laissées dans divers bâtiments, ouvrent le feu sur les troupes, puis s’enfuient à nouveau, désarmés, vers un autre bâtiment.
Tsahal a également rencontré plusieurs civils apparemment désarmés à Shejaiya, qui se sont révélés être des kamikazes du Hamas.
Le groupe terroriste palestinien a également tenté à plusieurs reprises d’attirer les soldats dans des embuscades.
Apparemment sans lien avec l’incident de la veille, l’officier a expliqué qu’à quelques centaines de mètres de là, les troupes avaient trouvé un bâtiment dont le mur était recouvert d’une bombe de peinture sur laquelle on pouvait lire « SOS » et une autre pancarte indiquant « Help, three hostages » (« Au secours, trois otages »).
Les soldats pensaient alors que le bâtiment était piégé, et l’armée enquête maintenant sur un lien possible avec l’incident.
Après la dramatique erreur, Tsahal s’est empressée d’envoyer de nouveaux protocoles aux troupes au sol pour l’éventualité que d’autres otages parviennent à s’enfuir de leur captivité.
Le scénario lui-même, à savoir des otages se promenant dans une zone de combat, n’avait jamais été pris en compte par l’armée israélienne.
L’enquête initiale a été achevée samedi par le chef du Commandement du Sud de Tsahal, le général de division Yaron Finkelman, et le chef d’état-major de Tsahal, le général de corps d’armée Herzi Halevi. Elle a également été présentée aux familles de Yotam Haïm, Samar Talalka et Alon Lulu Shamriz, qui ont été tués par les troupes.