Enrôlement des Haredim : Liberman appelle l’opposition à formuler un texte alternatif
Le chef d'Yisrael Beytenu a, par ailleurs, annoncé avoir déposé une plainte officielle contre les dirigeants et les organisations ultra-orthodoxes qui encouragent la désertion

Le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a appelé lundi les chefs de l’opposition à se réunir pour élaborer une proposition de loi commune sur la conscription universelle, qui servirait d’alternative au projet de loi sur l’enrôlement des ultra-orthodoxes – ou haredim – actuellement examiné par la Knesset.
S’adressant à la presse avant la réunion hebdomadaire de son parti à la Knesset, Liberman a déploré que le gouvernement se livre à une mobilisation généralisée des réservistes « souffrant du syndrome de stress post-traumatique » qui ont déjà servi pendant des centaines de jours depuis le 7 octobre 2023, tout en « essayant dans le même temps d’exempter toute une population [les ultra-orthodoxes] du service militaire ou civil par le biais de la loi sur la désertion ».
« Il est important que tous les partis sionistes élaborent une loi unique sur la conscription pour tous, pas seulement pour les ultra-orthodoxes, mais pour tous les citoyens d’Israël », a déclaré Liberman, appelant à l’élaboration d’un projet de loi « qui aboutira à la conscription pour tous, sans objectifs, sans quotas et sans exemptions ».
Si les autres dirigeants des partis d’opposition se rallient à cette initiative, « nous pourrons finaliser un projet de loi et le soumettre dans un délai d’une semaine », a affirmé Liberman.
Interrogé à ce sujet, un porte-parole du chef du parti Les Démocrates, Yaïr Golan, a déclaré que ce dernier « nommerait un ou plusieurs députés pour représenter le parti au sein d’une éventuelle commission ».
Liberman a également annoncé avoir déposé une plainte officielle auprès du ministère de la Justice et de la police contre les dirigeants et les organisations ultra-orthodoxes qui encouragent la désertion.
Interrogé par le Times of Israel pour savoir s’il avait donné suite à ses critiques à l’encontre des dirigeants haredim, Liberman a indiqué avoir déjà envoyé deux lettres, mais n’avoir reçu aucune réponse.
« Si nous n’obtenons pas de réponse à la deuxième lettre, nous saisirons la Cour suprême », a-t-il déclaré.
Interrogé sur les noms qu’il avait cités dans sa plainte, Liberman a répondu avec réserve, se contentant d’indiquer que ses lettres contenaient « tous les détails de l’ensemble des cas ».
Affirmant que « la preuve est très simple », Liberman s’est dit « surpris que le ministère de la Justice, la police et l’armée ne se conforment pas à la loi ».
« On ne peut pas dire qu’il manque 10 000 soldats et ne rien faire contre les déserteurs et les objecteurs de conscience », a-t-il ajouté.