Entre Eurovision et Nuit blanche, l’ambiance est à la fête à Tel Aviv
Des dizaines de milliers de personnes ont suivi les demi-finales de l'Eurovision dans un parc Charles Clore bondé, en bord de mer de Tel Aviv

Des dizaines de milliers d’Israéliens ont envahi le village de l’Eurovision à Tel Aviv pour la retransmission de la deuxième demi-finale jeudi soir, poussant la police à demander aux gens de ne plus venir par peur d’une sur-affluence.
Cette foule s’explique peut-être par la décision de la municipalité de faire coïncider la Nuit blanche annuelle, une soiré ininterrompue d’événements culturels dans la ville du coucher au lever du soleil, avec la deuxième demi-finale de l’Eurovision.
Avec des dizaines d’écrans géants, de stands de nourriture et d’étals de vendeurs, le parc Charles Clore bordant la Méditerranée a pris des allures de festival flamboyant, son et lumière. Des dizaines de milliers de gens se sont ainsi étendus sur les pelouses pour suivre les prestations originales des candidats, malgré le large consensus selon lequel le représentant d’Israël, Kobi Marimi, a peu de chances de faire un bon résultat.
« Nous sommes venus pour l’ambiance, et aussi pour la Nuit blanche, nous avons décidé de faire les deux et de venir », confie Yafit Bar, qui travaille dans l’administration israélienne et a fait la route depuis Mazkeret Batya.
Même si elle n’a pas vu beaucoup de touristes dans le village de l’Eurovision, elle pense que ça reste une bonne publicité pour Israël. « C’est un occasion unique d’exposer notre culture,” a-t-elle ainsi dit. « Les gens pensent qu’en venant à Tel Aviv, ils assisteront à des explosions, mais ils viennent et s’amusent à fond. »

« Je suis venue, car j’ai entendu dire que c’était sympa et qu’il y avait plein de gens super, mais en réalité, nous n’avons pas vu beaucoup de touristes, alors si vous en voyez, dites-nous », a expliqué Hila Vidal, native de Rehovot.
Hier soir, 18 candidats se disputaient les 10 places restantes pour la finale de samedi, sous les yeux d’une foule de locaux et, oui, de touristes, au centre des expositions de Tel Aviv.

Sur la façade de la mairie de Tel Aviv, généralement utilisée pour exprimer une solidarité à des pays victimes d’attaques terroristes, les lumières reflétaient les pays en lice. Le mur maritime de Jaffa en a fait de même.
Le village de l’Eurovision a ouvert le 12 mai dernier et accueille des performances d’artistes israéliens, dont Static and Ben El, Balkan Beat Box, ainsi que des groupes de reprises d’ABBA et des Beatles, et des superstars de l’Eurovision, Dana International et Izhar Cohen.
Le village reçoit également le festival Tel Aviv Eat, où plus de 500 plats et 80 stands de nourriture de certains des restaurants et chefs les plus tendance du pays sont proposés.

Ariel Schwartz, habitant de Tel Aviv, trouve que l’organisation du village était « un peu confuse et mal faite », mais que dans l’ensemble le concours de chansons était une bonne chose pour le pays. « Nous devons absolument montrer au monde le potentiel touristique ici. »
Il a apprécié que la ville se soit tant investie dans cette semaine d’Eurovision.

D’autres étaient plus critiques. « S’il y a autant de budget pour tous ces événements de l’Eurovision, pourquoi on ne peut pas augmenter celui destiné aux enfants ou au survivants de la Shoah ? » a ainsi interrogé Gal, une habitante de Tel Aviv qui n’a pas souhaité décliner son patronyme. « Il y a suffisamment d’argent, c’est sûr. »
Le concours devrait coûter près de 114 millions de shekels à la chaîne publique Kan, dont la moitié seulement devrait être remboursée par les ventes de billets, les sponsors et les dépenses des touristes.
Ceux dont le porte-monnaie est plus restreint peuvent profiter de l’opération « Tel Aviv pour 10 shekels » proposée par la ville balnéaire, qui leur permettra de bénéficier de boissons et plats à 10 shekels dans les bars et restaurants participants pendant toute la semaine de l’Eurovision.
C’est vous qui le dites...