Entretien téléphonique Macron-Netanyahu sur le Hezbollah, Gaza et le nucléaire iranien
Le président français a insisté sur "l’absolue nécessité de prévenir un embrasement" entre Israël et le groupe terroriste libanais et a appelé Israël à ne pas engage de "nouvelle opération" près de Khan Younès et Rafah
Le président français Emmanuel Macron a insisté mardi sur « l’absolue nécessité de prévenir un embrasement » entre Israël et le groupe terroriste du Hezbollah au Liban, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Il a redit son extrême préoccupation quant à l’accroissement des tensions entre le Hezbollah et Israël le long de la Ligne bleue et souligné l’absolue nécessité de prévenir un embrasement qui nuirait tant aux intérêts du Liban que d’Israël, et constituerait un développement particulièrement dangereux pour la stabilité régionale », a indiqué l’Elysée dans un communiqué.
Emmanuel Macron a souligné « l’urgence pour toutes les parties d’avancer rapidement vers une solution diplomatique et a rappelé la nécessité d’observer la plus grande retenue ».
« Les deux dirigeants ont évoqué les efforts diplomatiques en cours en ce sens », a ajouté la présidence française alors que l’émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est attendu mercredi à Paris.
Amos Hochstein doit y rencontrer l’envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, et la conseillère du président français chargée du Moyen-Orient.
L’Elysée s’active depuis des mois avec le ministère des Affaires étrangères pour éviter l’escalade entre le Liban et Israël.
Amos Hochstein a, lui, fait la navette entre Israël et le Liban à la mi-juin pour tenter de parvenir à une désescalade entre les deux parties, en attendant un cessez-le-feu à Gaza qui devrait permettre de calmer également le front entre le Hezbollah et Israël, selon une source gouvernementale libanaise.
Depuis le 8 octobre, au lendemain de l’attaque terroriste du Hamas contre le sud d’Israël, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza pendant la guerre qui s’y déroule.
Paris essaie, de manière coordonnée avec Washington, de trouver une solution négociée sur la base de la résolution 1701 de l’ONU, adoptée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, qui stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU (Finul) doivent être déployés dans le sud du Liban à l’exclusion des forces israéliennes et des milices, dont celle du Hezbollah.
« La Finul constitue un élément essentiel de cette solution et sa sécurité comme sa liberté d’action doivent être préservées », souligne l’Elysée.
Macron a également exhorté mardi le Premier ministre israélien à ne pas engager de « nouvelle opération » près de Khan Younès et Rafah, dans la bande de Gaza.
« Il a marqué son opposition à toute nouvelle opération israélienne près de Khan Younès et de Rafah, qui ne ferait qu’aggraver un bilan humain et une situation humanitaire déjà catastrophique », a indiqué l’Elysée.
Emmanuel Macron a redit au Premier ministre israélien « l’extrême urgence d’instaurer un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza » et appelé à mettre en œuvre le plan présenté par le président américain Joe Biden « sans plus tarder ».
« Il a rappelé la nécessité de lever toutes les entraves sur tous les points de passage pour permettre l’accès à une aide humanitaire à la hauteur des immenses besoins de la population de Gaza », souligne également la présidence française.
Il a par ailleurs condamné « avec la plus grande fermeté les annonces de légalisation de nouveaux avant-postes en Cisjordanie, qui viennent porter directement atteinte à la solution à deux Etats et aux efforts de paix ».
Macron et Netanyahu ont par ailleurs condamné les derniers « développements » sur le programme nucléaire iranien, notamment « l’installation et l’alimentation de nouvelles centrifugeuses ».
« La France, avec ses partenaires, reste pleinement engagée pour continuer de faire pression sur le régime iranien, qui doit respecter ses obligations internationales et coopérer pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », relève l’Elysée.
Selon l’AIEA, Téhéran a considérablement accéléré son programme nucléaire et dispose désormais de suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.