Erdogan fustige Netanyahu : la Cisjordanie est un « territoire palestinien »
Le président turc a déclaré que le projet de Netanyahu d'étendre la souveraineté aux implantations en Cisjordanie était "une autre mesure d'occupation"
Lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué la promesse de campagne du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’étendre la souveraineté israélienne sur les implantations, en insistant que la Cisjordanie est un territoire palestinien.
« La Cisjordanie est totalement un territoire des Palestiniens », a-t-il déclaré à des journalistes avant de monter à bord d’un avion en direction de Moscou où il doit rencontrer le président russe Vladimir Poutine.
Ergodan a prévenu que la réalisation de cette promesse constituerait une « autre mesure d’occupation », selon Reuters. Il a insisté que la Turquie « se tiendra avec la Palestine ».
S’il est réélu, Netanyahu a déclaré à la Douzième chaîne samedi, « je vais étendre la souveraineté israélienne [aux implantations de Cisjordanie], mais je ne distingue par les blocs d’implantations des implantations isolées. De mon point de vue, chaque implantation est israélienne ».
Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, a également condamné les remarques comme étant « irresponsables ».
« La Cisjordanie est un territoire occupé par Israël en violation du droit international », a écrit Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, sur Twitter.
« La déclaration irresponsable du Premier ministre Netanyahu pour recueillir des voix juste avant les élections israéliennes ne peut pas et ne changera pas ce fait ».
West Bank is Palestinian territory occupied by Israel in violation of int’l law. Prime Minister Netanyahu’s irresponsible statement to seek votes just before the Israeli general elections cannot and will not change this fact.
— Mevlüt Çavuşoğlu (@MevlutCavusoglu) April 7, 2019
« Il s’agit d’un autre exemple montrant comment Netanyahu utilise des campagnes électorales pour justifier l’occupation et saper la solution à deux États », a déclaré Ibrahim Kalin, le porte-parole d’Erdogan.
« S’il était réélu, ce sera un triomphe de la ‘démocratie’ ou de l’occupation ? Les démocraties occidentales vont-elles réagir ou vont-elles chercher à apaiser la situation ? Honte à eux tous », a tweeté Kalin.
Les implantations construites sur la terre capturée par Israël pendant la Guerre des Six Jours de 1967 sont considérées comme illégales par la communauté internationale. Leur construction continue est vue par les Palestiniens et leurs soutiens comme un obstacle majeur à la paix.
Etendre la souveraineté pourrait conduire à tirer un trait à toute solution à deux états, craignent les critiques de Netanyahu.
Erdogan, un grand défenseur de la cause palestinienne, et Netanyahu échangent souvent des insultes, notamment lors des campagnes électorales.
Le mois dernier, Erdogan a qualifié le dirigeant israélien de « tyran » après que Netanyahu l’a traité de « dictateur » et de « plaisanterie ».
L’AFP a contribué à cet article.