Facebook va-t-il revoir sa politique de modération du terme « sioniste » ?
Le géant des réseaux sociaux craint que ce mot ne soit détourné contre Juifs et Israéliens ; des groupes affirment que cela étouffera la liberté d'expression, la critique d'Israël
JTA — Un e-mail, écrit par un employé de Facebook et qui a fuité, laisse entendre que le géant des réseaux sociaux pourrait revoir sa politique de modération du terme « sioniste », et des groupes pro-palestiniens affirment qu’une telle décision mettrait en danger la liberté d’expression sur les questions relatives à Israël.
Dans le courriel daté du 10 novembre, l’employé non identifié a écrit à une source non identifiée : « Nous examinons la question de savoir comment nous devrions interpréter les attaques contre les « sionistes » afin de déterminer si le terme est utilisé comme un substitut pour attaquer le peuple juif ou israélien. Ce terme est chargé d’histoire et de significations diverses, et nous cherchons à mieux comprendre comment il est utilisé par les utilisateurs de notre plateforme. »
Dans une version de l’e-mail rapportée dimanche par The Verge, les noms de l’expéditeur et du destinataire ont été floutés.
Depuis la semaine dernière, le groupe antisioniste Jewish Voice For Peace a fait circuler une pétition s’opposant à tout changement de la politique de modération par Facebook du terme « sioniste ». Parmi ses signataires figurent Michael Chabon, Peter Gabriel, Wallace Shawn, Noam Chomsky et Linda Sarsour.
Le Council on American-Islamic Relations (CAIR), a publié une déclaration lundi indiquant qu’il a « rejoint la campagne internationale » pour empêcher Facebook de modifier sa position sur ce terme.
« La politique proposée risquerait de dénaturer trop facilement les conversations sur les sionistes – et par extension, le sionisme – en les qualifiant de foncièrement antisémites, ce qui nuirait aux utilisateurs de Facebook et saperait les efforts visant à démanteler l’antisémitisme réel et toutes les formes de racisme, d’extrémisme et d’oppression », affirme la pétition.
Un porte-parole de Facebook a déclaré à The Verge que la société autorise le terme « sioniste » « dans le discours politique », mais pas « lorsqu’il est utilisé comme un substitut pour les Juifs ou les Israéliens de manière déshumanisante ou violente ». Bien que Facebook « s’engage de manière indépendante avec des experts et des parties prenantes », a ajouté le porte-parole, cela ne nécessite pas de changement de politique.
Facebook a lancé la semaine dernière une nouvelle fenêtre pop-up visant à combattre le négationnisme sur la plateforme.