Israël en guerre - Jour 645

Rechercher

Flottille pour Gaza: Bayrou dénonce une « instrumentalisation » et l’usage du mot « otages »

"On ne peut pas parler de Gaza sans parler de l'assaut et du pogrom que le Hamas a perpétré" le 7 octobre, a rappelé le Premier ministre. "Et je crois que ceux qui ont lancé l'assaut du 7 octobre voulaient obtenir la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui"

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors de la cérémonie d'inauguration d'un commissariat de police dans le quartier de La Mousson, en marge d'une commission interministérielle sur les villes à Montpellier, le 6 juin 2025. (Crédit : Sylvain THOMAS / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors de la cérémonie d'inauguration d'un commissariat de police dans le quartier de La Mousson, en marge d'une commission interministérielle sur les villes à Montpellier, le 6 juin 2025. (Crédit : Sylvain THOMAS / AFP)

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a demandé mercredi à Emmanuel Macron de le recevoir à l’Elysée et d’intervenir pour la libération de l’eurodéputée Rima Hassan, après un vif échange à l’Assemblée entre François Bayrou et les élus LFI, accusés « d’instrumentalisation » de la situation à Gaza.

« Monsieur le Président Emmanuel Macron, vous devez agir. Le Premier ministre abandonne les prisonniers français à monsieur Netanyahu. Nous pensons que vous verrez votre devoir de représentant de la France d’un autre œil », a écrit Jean-Luc Mélenchon sur ses réseaux sociaux.

Parallèlement, les trois dirigeants Insoumis Mathilde Panot (cheffe de file des députés LFI), Manuel Bompard (coordinateur du mouvement) et Manon Aubry (co-présidente du groupe The Left au Parlement européen) ont envoyé un courrier pour réclamer « de toute urgence une audience auprès du Président de la République ».

Les Insoumis dénoncent la « détention totalement illégale » de quatre Français, dont leur eurodéputée Rima Hassan, arrêtés par les autorités israéliennes lundi alors qu’ils se trouvaient sur un voilier à 185 kilomètres des côtes de Gaza.

« Ils sont rentrés illégalement en Israël » et « leur statut est un statut d’immigré illégal », s’est défendu mercredi matin l’ambassadeur israélien à Paris Joshua Zarka.

« Le but est de les mettre dans un avion vers la France le plus rapidement possible », a-t-il encore dit.

Un soldat israélien distribuant de la nourriture aux militants arrêtés à bord du Madleen après leur interception le 9 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran : Ministère des Affaires étrangères/X)

Jean-Luc Mélenchon a demandé sa convocation par le Quai d’Orsay.

Depuis l’arrestation lundi des six ressortissants français – deux d’entre eux ont déjà quitté Israël – les Insoumis ne cessent de critiquer « l’inaction insupportable du gouvernement » français.

Après des premières passes d’armes mardi avec le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot – qui les a accusés de « calomnier de manière inacceptable » la diplomatie française – les Insoumis ont décidé d’interpeller directement mercredi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, François Bayrou.

C’est donc Mathilde Panot qui a posé la question dans l’hémicycle, ce qui, en raison de son statut de présidente de groupe, obligeait le Premier ministre à répondre.

Et ce dernier n’a pas fait preuve de compassion avec l’équipage de « la Flottille pour la liberté » qui voulait notamment apporter un peu d’aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza.

Remous dans les hémicycles

« Je dois vous dire que ces militants ont obtenu l’effet qu’ils voulaient obtenir, mais que c’est une instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter », a affirmé le Premier ministre.

Accusé par Mathilde Panot de reprendre « les éléments de langage » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, François Bayrou a rétorqué que « le seul élément de langage » qu’il utilisait était « le regard des Français sur une situation inacceptable mais instrumentalisée ».

« Et je crois, pour vous dire le fond de ce que je pense, que ceux qui ont lancé l’assaut du 7 octobre voulaient obtenir la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui », a-t-il insisté, en faisant référence au Hamas.

De quoi provoquer la colère des députés LFI qui ont quitté l’hémicycle avec fracas et annoncé devant la presse leur volonté d’en appeler à Emmanuel Macron.

Quelques instants plus tard, au Sénat, où l’ambiance est traditionnellement plus feutrée, c’est un autre groupe de gauche, les communistes, qui a quitté l’hémicycle après les propos du Premier ministre.

Ce dernier avait déclaré trouver « inacceptable qu’un certain nombre de forces politiques utilisent, pour les trois ou quatre personnes qui sont aujourd’hui détenues depuis deux jours en Israël, le mot ‘otage' ».

François Bayrou faisait référence à une question du sénateur du groupe communiste Jean-Pierre Corbisez, qui avait parlé « d’otages français ».

« Si les vrais otages, ceux qui sont détenus à Gaza, s’étaient vu offrir la possibilité de rentrer dans leur pays à l’instant, je vous assure qu’ils seraient rentrés », a appuyé le Premier ministre.

Un mot dont l’usage a été assumé par la présidente du groupe communiste au Sénat, Cécile Cukierman.

Chez les Insoumis, le député de Seine-Saint-Denis Thomas Portes, habitué des polémiques, a également utilisé le mot « otage » pour parler du sort réservé à l’équipage de « la Flottille pour la liberté ». Un terme que la direction de La France insoumise n’a pas repris à son compte.

Un courrier écrit depuis des « prisons israéliennes »

La CGT des Bouches-du-Rhône a écrit mercredi à Emmanuel Macron pour lui demander « d’œuvrer au retour sans conditions » des quatre militants.

« L’union départementale CGT des Bouches-du-Rhône sollicite en urgence une action des services diplomatiques de notre pays et de vous-même pour exiger la libération des passagers de l’équipage de la Flotille de la Liberté », écrit son secrétaire général, Olivier Mateu, dans un communiqué publié mercredi soir.

« Monsieur le président vous devez agir face à cette situation inadmissible et œuvrer au retour sans conditions des prisonniers ressortissants français », l’exhorte-t-il ajoutant qu’à son sens une « reconnaissance de l’Etat de Palestine constituerait un acte politique déterminant ».

Dans ce texte, la CGT cite Pascal Maurieras, ingénieur, comme étant leur « camarade » qui était à bord de ce bateau d’aide pour Gaza qui a été intercepté par Israël lundi matin.

La CGT 13 a d’ailleurs twitté un courrier signé de sa main écrit depuis des « prisons israéliennes » dans lequel il se félicite de la mobilisation des dockers à Fos-sur-Mer, près de Marseille et à Gênes, qui ont refusé de charger du matériel militaire à destination d’Israël ces derniers jours.

Pour lui cette mobilisation, visant à « dénoncer le génocide et combattre le blocus de Gaza marque le début de la victoire de l’Humanité ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.