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France : le Parlement adopte un texte contre l’antisémitisme à l’université ; LFI vote contre

Le prévoit des mesures en matière de sensibilisation et de sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation au sein de chaque établissement d'un "référent" dédié

Des agents de police regardent les étudiants aux abords de l'université de Sciences-Po, le 26 avril 2024. (Crédit : AP Photo/Jeffrey Schaeffer)
Des agents de police regardent les étudiants aux abords de l'université de Sciences-Po, le 26 avril 2024. (Crédit : AP Photo/Jeffrey Schaeffer)

Le Parlement a définitivement adopté mercredi une proposition de loi visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur, qui prévoit des mesures en matière de sensibilisation et de sanctions disciplinaires et rend obligatoire la désignation au sein de chaque établissement d’un « référent » dédié.

Ces référents, qui existent déjà dans certains établissements, seront chargés « de la prévention, de la détection et du traitement » des faits d’antisémitisme et de racisme.

Le texte, soutenu par le gouvernement, prévoit aussi d’inscrire parmi les missions de formation des établissements la sensibilisation à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine.

« Les actes à caractère antisémite connaissent une recrudescence alarmante, inacceptable dans notre pays depuis le 7 octobre 2023 », date d’une attaque sans précédent menée par le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas en Israël, a déclaré mercredi la co-rapporteure macroniste Constance Le Grip, saluant un texte « très important ».

Après avoir été voté dans des versions différentes dans les deux chambres, un compromis avait été trouvé en mai entre députés et sénateurs. Celui-ci a été validé au Sénat ce mois-ci, et son vote mercredi à l’Assemblée vaut adoption définitive.

Si les premières mesures de la proposition de loi sont consensuelles, un article a cristallisé les critiques de certains groupes de gauche. Tous les députés de La France insoumise et la majorité des groupes écologiste et communiste ont voté contre le texte.

Illustration : Des manifestants hissant une banderole sur laquelle on peut lire « L’antisémitisme n’est pas une promesse de campagne » à l’entrée d’une conférence de presse au cours de laquelle les dirigeants français de gauche ont annoncé qu’ils formaient une alliance appelée le nouveau Front populaire, à Paris, en France, le 14 juin 2024. (Crédit : Thomas Padilla/AP)

Il prévoit la création d’une « section disciplinaire commune » aux établissements d’une même région académique. Celle-ci pourra être saisie par le président ou directeur d’établissement, par exemple pour les dossiers les plus sensibles, en lieu et place de la section disciplinaire interne à l’université.

Cette nouvelle section disciplinaire sera aussi composée de représentants du personnel enseignant et d’étudiants, mais présidée par un magistrat administratif.

Un « gage de professionnalisation et de sérénité de la procédure », a déclaré Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, en soulignant que cela répond à « une demande forte » notamment des présidents d’université, « trop souvent démunis ».

Procédure disciplinaire 

Ces sections seront « extérieures à l’université » alors que jusqu’ici « le pouvoir de sanctionner ou d’exclure les étudiants des universités a toujours appartenu » à celles-ci, a tonné Louis Boyard (LFI), craignant une mise au pas universitaire inspirée des « méthodes » de Donald Trump.

Le texte prévoit par ailleurs que soient passibles d’une sanction disciplinaire « les faits d’antisémitisme, de racisme, de discrimination », mais aussi par exemple « les faits susceptibles de porter atteinte à l’ordre ou au bon fonctionnement de l’établissement ».

Une formule « volontairement floue », a dénoncé la députée LFI Marie Mesmeur. « Comment être certain qu’elle ne s’attaque pas aux affichages, aux pétitions, aux sit-in, bref à toutes les formes traditionnelles de mobilisation syndicale et étudiante? »

Une inquiétude relayée par le communiste Nicolas Sansu, qui dit redouter que ces dispositions visent à « instaurer une approche répressive à l’égard des manifestations et actes politiques dans l’enseignement supérieur ».

Mais selon la députée Modem Géraldine Bannier, « la consolidation de la procédure disciplinaire était indispensable ». « Ces procédures disciplinaires sont encore trop longues. Les actes antisémites, trop rarement sanctionnés », a-t-elle ajouté.

Neuf étudiants juifs sur dix disent avoir subi des actes ou remarques antisémites à l’université, selon un sondage Ifop/UEJF.

La proposition de loi faisait suite à une mission d’information lancée par le Sénat après les accusations d’antisémitisme ayant accompagné une conférence propalestinienne à Sciences Po Paris.

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