France: l’ex-jihadiste Jonathan Geffroy condamné à 18 ans de réclusion
L'ex-combattant de l'Etat islamique a "adhéré sans réserve aux combats de l'EI y compris aux attentats en Europe", a affirmé l'avocate générale du Parquet national antiterroriste
L’ex-combattant de l’organisation Etat islamique (EI) Jonathan Geffroy, présent en zone irako-syrienne de février 2015 à février 2017, a été condamné lundi à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteurs terroriste.
« Jonathan Geffroy est un opportuniste » qui a « adhéré sans réserve aux combats de l’EI y compris aux attentats en Europe », a affirmé l’avocate générale du Parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait requis 18 ans de réclusion criminelle contre lui.
Elle a minimisé les révélations faites par M. Geffroy aux enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après son interpellation en Turquie en février 2017 en soulignant que « ses déclarations n’avaient jamais été corroborées par les faits ».
« Aucune affaire n’a été résolue grâce à Jonathan Geffroy. Ce qu’il a dit (aux enquêteurs) n’a aucune consistance et s’est parfois révélé fallacieux », a insisté l’avocate générale.
M. Geffroy, en détention depuis 2017, encourait jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
Lors de son interrogatoire, vendredi, Jonathan Geffroy, 40 ans, avait expliqué sans faux-semblants son parcours au sein de l’Etat islamique.
« Quand j’arrive en Syrie (en février 2015), je suis fier d’être sur place. On se construit un monde, on se construit une bulle », avait-il admis.
« J’avais mis sur un piédestal l’Etat islamique parce qu’ils avaient conquis beaucoup de territoires. Cette dimension de puissance m’a nourri. Je suis complètement sous leur emprise à cette période-là. Fier. Fier d’avoir des armes. Je me sens bien, je rencontre des gens du monde entier qui pensent comme moi. Je suis dans une utopie totale », avait-il reconnu en assumant pleinement sa responsabilité.
« Avant le 14 juillet 2016 (date de l’attentat de Nice, ndlr), je ne regardais pas la vérité en face. Aujourd’hui, j’ai déconstruit tout ça. Et si je veux être honnête, alors que j’étais parti avec la volonté d’aider les Syriens opprimés par Bachar al-Assad, en fait je ne les ai jamais aidés », avait-il longuement expliqué à la cour.