France : Patrick Bruel dit se sentir « menacé » en tant que Juif et citoyen
Le chanteur regrette qu’il soit encore "très difficile d’aborder le sujet" des attaques du 7 octobre, "pogrom provoqué par un groupe terroriste"

Le chanteur et comédien français juif Patrick Bruel a été interviewé par La Tribune du Dimanche et s’est à nouveau exprimé au sujet de la guerre au Proche-Orient.
S’il estime qu’il y a eu « suffisamment de silence » autour de la guerre, il regrette qu’il soit encore « très difficile d’aborder le sujet » des attaques du 7 octobre, « pogrom provoqué par un groupe terroriste ».
Il a expliqué craindre pour sa sécurité depuis le début de la guerre au Proche-Orient. « Je me sens menacé en tant que Juif. Mais surtout en tant que citoyen », a-t-il précisé. « À chaque fois que les Juifs ont été touchés, c’est toute la République et la démocratie qui en ont subi les conséquences. »
« Beaucoup de gens mettent de l’huile sur le feu à des fins très particulières. Moi j’ai toujours eu un discours qui tend vers l’apaisement pour tenter d’éviter les escalades et les risques d’amalgames », a-t-il souligné, estimant que « le Hamas et le peuple palestinien n’ont rien à voir ». Selon lui, « dans leur immense majorité, ni les Palestiniens, ni les Israéliens n’ont voulu cette guerre ».
Expliquant qu’il « faut régler le problème des colonies », il a prôné une solution à deux États, comme il l’avait déjà fait par le passé.
« Mais il faut être deux pour le vouloir », a-t-il ajouté. « Les derniers propos en date du Hamas sont clairs, ils ne veulent pas en entendre parler. Le Hamas comme le Hezbollah sont à la solde d’une autre puissance qui ne pense qu’à rayer Israël de la carte. »
En novembre, après avoir rencontré des proches des otages de Gaza, Patrick Bruel avait déjà délivré en direct sur France 5 et avec émotion un message de paix.
« On veut la paix. Je suis Juif et on m’interroge presque car je suis Juif depuis le début de ce conflit, mais je viens en tant que citoyen. Ce qui se passe nous touche tous », avait-il alors confié.
Il avait aussi regretté que, depuis longtemps, les Juifs français ne reçoivent que peu de soutien face à l’antisémitisme, mais s’était réjoui de la grande marche du 12 novembre – tout en regrettant l’absence du président Emmanuel Macron.
« Le pire des pièges est d’opposer des communautés, des religions », avait-il aussi déclaré. « J’ai été triste et choqué le 7 octobre qu’il n’y ait pas eu plus de compassion devant ces atrocités dans les kibboutz, avec les otages. On peut aussi faire preuve de compassion pour les victimes palestiniennes. »
« Tous les amalgames doivent cesser d’un côté comme de l’autre, comme l’importation du conflit sur notre sol », avait-il dit.
Il avait aussi rappelé son engagement à rapprocher les peuples israélien et palestinien, notamment à travers des initiatives culturelles, en chantant avec des artistes des deux origines.
Patrick Bruel repartira en tournée le 27 février, avec son nouvel album, « Une fois encore ». Outre la France, il passera par la Belgique et la Suisse, jusqu’au 9 juin 2024.
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