Fusion: Valley Bank va acquérir la branche américaine de la banque Leumi
La transaction valorise Bank Leumi USA à 1,2 milliard de dollars ; la banque devrait dégager un bénéfice de 203 à 234 millions de dollars de la transaction
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël
Après des mois de spéculation, la banque israélienne Bank Leumi a annoncé jeudi que Valley National Bancorp (Valley Bank), basée dans le New Jersey, allait acquérir Bank Leumi USA, la branche américaine de la banque Leumi, dans le cadre d’un accord de fusion qui valorise l’unité à environ 1,2 milliard de dollars.
La Bank Leumi, l’une des deux plus grandes banques d’Israël, a déclaré qu’elle devrait réaliser un bénéfice de 650 à 750 millions de NIS grâce à cette opération et qu’elle détiendrait un peu plus de 14 % des actions de la banque après la fusion.
Environ 90 % du produit de la transaction sera versé sous forme d’actions ordinaires de Valley, le reste étant payé en espèces, selon l’annonce faite jeudi.
Valley Bank a déclaré des actifs totaux d’environ 41 milliards de dollars avant la transaction, avec un portefeuille de crédit d’environ 32 milliards de dollars, en juin de cette année. Les bénéfices pour le premier semestre 2021 se sont élevés à 230 millions de dollars, a déclaré la banque.
Bank Leumi, quant à elle, a déclaré des actifs totaux de 8,4 milliards de dollars, des dépôts totaux de 7,1 milliards de dollars et des prêts bruts de 5,4 milliards de dollars, au mois de juin. Elle possède cinq bureaux commerciaux aux États-Unis, à New York, Los Angeles, Palo Alto, Chicago et Miami.
La banque issue de la fusion devrait devenir la 29e plus grande banque cotée en bourse aux États-Unis et « sera bien positionnée pour développer ses activités dans divers domaines stratégiques, dont certains dans lesquels Bank Leumi USA possède déjà une expertise unique, notamment la haute technologie, le capital-risque, le développement immobilier et la banque privée », a déclaré Bank Leumi, ajoutant que l’accord accroît également son exposition au marché bancaire américain.
Hanan Friedman, PDG de Bank Leumi, a déclaré que cette opération était « une décision stratégique destinée à renforcer et à étendre notre exposition aux États-Unis. La fusion assurera à Leumi une présence et un accès au marché significatifs et sans précédent pour une banque israélienne aux États-Unis ».
Les employés américains de la banque seront intégrés dans la banque fusionnée, a-t-il indiqué.
Le PDG de Bank Leumi USA, Avner Mendelson, a ajouté que la fusion était « une étape naturelle et un jalon stratégique dans notre démarche visant à renforcer nos opérations et notre proposition de valeur unique sur le marché américain. »
Mendelson devrait occuper le poste de vice-président de la banque fusionnée.
Ira Robbins, président-directeur général de Valley Bank, a déclaré que l’exploitation des activités de la Bank Leumi USA « représentera la prochaine phase passionnante de notre évolution en tant que banque commerciale de premier plan à service complet. »
La transaction devrait être conclue à la fin du premier trimestre ou au début du deuxième trimestre de 2022, sous réserve des autorisations réglementaires requises et de l’approbation des actionnaires de Valley, ont indiqué les parties.
La Bank Leumi chercherait à vendre son unité américaine depuis un certain temps, et a été confrontée à son lot de difficultés dans le pays.
En 2014, la banque a accepté de payer quelque 400 millions de dollars aux régulateurs américains pour mettre fin à une enquête criminelle, après avoir admis avoir aidé les contribuables américains à dissimuler des actifs.
Selon l’enquête, depuis au moins 2000 jusqu’au début de 2011, Leumi a envoyé des banquiers privés d’Israël et d’ailleurs pour rencontrer des contribuables américains et les aider à dissimuler des actifs dans des sites de Leumi en Israël, en Suisse et au Luxembourg, selon des documents révélés à l’époque.
Le bureau du procureur américain a depuis poursuivi d’autres banques israéliennes suite à des accusations d’avoir aidé des citoyens américains à éviter de payer des impôts en plaçant leurs avoirs sur des comptes offshore.
Ces enquêtes ont poussé les banques israéliennes à réduire leurs activités à l’étranger, et le nombre de dépôts détenus par des résidents étrangers dans les banques israéliennes a connu une chute spectaculaire, a déclaré la Banque d’Israël en 2019.