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Gallant fustige Yaalon pour avoir dit qu’Israël était sur la voie d’un nettoyage ethnique à Gaza

L'ex-ministre de la Défense accuse son prédécesseur d'aider les ennemis d'Israël ; ce dernier maintient ses propos et avertit que les soldats pourraient faire l'objet de poursuites de la CPI

Le ministre de la Défense Yoav Gallant assistant à une session plénière le jour de l'ouverture de la session d'hiver de la Knesset, à Jérusalem, le 28 octobre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant assistant à une session plénière le jour de l'ouverture de la session d'hiver de la Knesset, à Jérusalem, le 28 octobre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Yoav Gallant, qui était ministre de la Défense jusqu’à il y a quelques semaines, a attaqué dimanche Moshe Yaalon – qui a également occupé ce poste ainsi que celui de chef d’état-major de l’armée israélienne – pour ses déclarations laissant entendre que les dirigeants israéliens engagent le pays sur la voie d’un nettoyage ethnique dans la bande de Gaza.

Les deux hommes, qui ont tous deux servi sous les ordres du Premier ministre Benjamin Netanyahu, se sont adressés à la chaîne publique Kan au lendemain des propos tenus par Yaalon lors d’une interview télévisée.
Gallant a déclaré à Kan que Yaalon « aide nos ennemis à nuire au pays ».

« Les propos de Yaalon sont un mensonge qui aide notre ennemi et nuit à Israël », a écrit Gallant sur le réseau social X.

« J’ai vu de près les combattants et les commandants de Tsahal alors que je menais la difficile guerre contre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran », a-t-il déclaré.

« Tsahal a agi conformément aux normes les plus élevées qui peuvent être appliquées dans la guerre complexe et difficile qui nous a été imposée », a ajouté Gallant.

« Les instructions et les ordres ont toujours été donnés conformément à la loi et à l’esprit de Tsahal. »

Moshe Yaalon participant à une manifestation pour la libération des Israéliens retenus en otage dans la bande de Gaza et pour des élections législatives anticipées, non loin de la Knesset, à Jérusalem, le 28 octobre 2024. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

« Je suggère que Yaalon prenne connaissance des faits, revienne sur ses propos et s’excuse auprès des combattants de Tsahal », a écrit Gallant.

Yaalon, qui, comme Gallant, a servi sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avait déclaré la veille que « la voie sur laquelle nous sommes entraînés est celle de l’occupation, de l’annexion et du nettoyage ethnique dans la bande de Gaza ».

Netanyahu avait renvoyé Gallant au début du mois dernier, un peu plus d’un an après le début de la guerre de Gaza, qui a commencé le 7 octobre 2023, lorsque le groupe terroriste palestinien Hamas a mené un assaut transfrontalier dévastateur contre Israël, qui a fait plus de 1 200 morts.

Yaalon est un homme politique de droite qui a été membre du Likud pendant des années et ministre de la Défense sous Netanyahu de 2013 à 2016, mais ces dernières années, il est devenu un fervent critique du Premier ministre et de ses politiques.

Dans une interview accordée dimanche à la radio Kan, interrogé sur son allégation de nettoyage ethnique, Yaalon a indiqué qu’il « maintenait cette expression ».

« Mon problème n’est pas avec les soldats de Tsahal. Au contraire, je parle au nom des commandants qui sont actifs dans le nord de Gaza et qui se sont adressés à moi parce qu’ils sont troublés par ce qui s’y passe. Leur vie est en danger de mort ; ils sont confrontés à des dilemmes moraux […] et en fin de compte, ils seront vulnérables face aux potentielles plaintes juridiques qui seront déposées auprès de la Cour pénale internationale de La Haye ».

Il a déclaré qu’il ne faisait que « tendre un miroir » aux appels de certains dirigeants politiques à « réduire » la population palestinienne dans la bande de Gaza et à y restaurer les implantations israéliennes, mentionnant en particulier les propos du ministre des Finances, Bezalel Smotrich.

Smotrich, a-t-il accusé, « n’a aucun scrupule moral à faire mourir de faim deux millions d’habitants de Gaza ».

Le mois dernier, la CPI a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre de Netanyahu et de Gallant, les accusant d’avoir commis des crimes de guerre en prenant pour cible des civils à Gaza et en utilisant la faim comme arme de guerre, des accusations qu’Israël dément catégoriquement.

Dans l’interview accordée samedi à Democrat TV, Yaalon a déclaré que les dirigeants israéliens, sous l’impulsion d’éléments d’extrême-droite qui cherchent à réimplanter la présence juive à Gaza, menaient le pays sur la voie du nettoyage ethnique dans la bande de Gaza, et il a averti que le gouvernement de Netanyahu conduisait la nation à la « destruction ».

« Transfert […] et implantations juives », avait-il déclaré, faisant référence à l’idée avancée par l’extrême-droite d’un transfert de population et d’une «migration volontaire » des Palestiniens de Gaza, et au rétablissement d’implantations israéliennes à la place de ces derniers. Netanyahu a déclaré à plusieurs reprises que de telles actions ne constituaient pas l’objectif de la guerre et qu’elles n’étaient pas non plus à l’ordre du jour. Toutefois, dimanche, le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale , Itamar Ben Gvir, a affirmé que Netanyahu avait commencé à « faire preuve d’une certaine ouverture » à cette idée.

« Regardez maintenant les sondages. 70 % – parfois plus, parfois un peu moins – du peuple de l’État d’Israël préconise une voie juive, démocratique, libérale, etc., et une séparation de la religion et de l’État », avait déclaré Yaalon.

« Par conséquent, il ne doit pas y avoir de confusion ici. Celui qui veut nous embrouiller est celui qui nous mène actuellement à rien de moins que la destruction. »

La journaliste Lucy Aharish avait fait remarquer que Yaalon utilisait un langage surprenant en parlant de « nettoyage ethnique ».

« Nettoyage ethnique dans la bande de Gaza, est-ce que c’est ce que vous pensez ? Pensez-vous que nous sommes en chemin vers ça ? » avait-elle demandé.

« Pourquoi ‘en chemin’ » ?, avait répondu Yaalon.

« Qu’y a-t-il là-bas ? Que se passe-t-il là-bas ? Il n’y a plus de Beit Lahiya, il n’y a plus de Beit Hanoun ; les militaires opèrent actuellement à Jabaliya et sont en train de nettoyer la région des Arabes. »

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également critiqué les propos de Yaalon, écrivant sur X : « Ces propos irresponsables de l’ancien ministre Moshe Yaalon sont incorrects et calomnient Israël sans fondement. Je lui demande de se rétracter. »

À la suite de l’interview, le Likud, parti de Netanyahu, a réagi dans un communiqué en déclarant que Yaalon avait « perdu depuis longtemps sa boussole et son sens moral, et que ses remarques diffamatoires et ses mensonges constituaient un prix pour la Cour pénale internationale et le camp de ceux qui détestent Israël ».

En octobre, Israël a ordonné à toute la population restante du tiers nord de Gaza, estimée à environ 400 000 personnes, d’évacuer vers le sud, et aurait bloqué l’aide humanitaire pendant des semaines avant de l’autoriser à nouveau, sous la pression des États-Unis et d’autres pays.

Après avoir lancé une opération de grande envergure dans le nord de la bande de Gaza, les troupes israéliennes ont évacué des milliers de personnes des zones situées au nord de l’enclave, en cherchant à détruire les terroristes du Hamas qui, selon Tsahal, se sont regroupés autour de Jabaliya, Beit Lahiya et Beit Hanoun.

Israël a réfuté à maintes reprises les allégations de « nettoyage ethnique », affirmant que ses opérations intensives dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines sont une réponse opérationnelle aux efforts de réorganisation du Hamas.

Dans le même temps, les hommes politiques d’extrême-droite n’ont pas caché leur souhait de voir Gaza se dépeupler, au moins en partie, et les implantations juives se reconstruire.

Les critiques ont accusé Netanyahu de prolonger la guerre et de refuser de conclure un accord avec le Hamas en vue d’un cessez-le-feu et de la libération des otages enlevés par les terroristes lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, au moins en partie en raison de la pression exercée par ces politiciens, qui ont menacé de quitter le gouvernement si un accord était conclu pour mettre fin à la guerre.

Des familles déplacées fuyant Jabaliya dans le nord de Gaza prenant la route principale de Salah al-Din en direction de la ville de Gaza le 23 octobre 2024 dans le cadre d’une nouvelle opération de l’IDF visant à empêcher une résurgence du Hamas dans la région. (Crédit : AFP)

Selon les Nations unies, 1,9 million de Palestiniens ont été déplacés dans l’ensemble de la bande de Gaza en octobre 2024. Avant le début de la guerre, le 7 octobre 2023, le chiffre officiel de la population du territoire était de 2,4 millions d’habitants.

La grande majorité de la population de Gaza réside dans la « zone humanitaire » désignée par Israël, située dans la région d’al-Mawasi sur la côte sud de la bande, dans les quartiers ouest de Khan Younès et dans le centre de Gaza, à Deir al-Balah. La taille de la zone a changé à plusieurs reprises, au fil des opérations menées par Tsahal contre le Hamas.

Des soldats de l’armée israélienne opérant à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, sur une photo autorisée à la publication le 28 novembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël, qui a juré d’anéantir le Hamas et de libérer les otages, a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.

Plus de 44 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Israël dit avoir tué 18 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023. Dans son discours annonçant une trêve avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Netanyahu parlait de 20 000 terroristes tués.

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