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Grandes manoeuvres diplomatiques au sommet sur la Syrie

Le sort d'Assad est la question qui divise la diplomatie internationale ; Le président russe sera lundi à Téhéran

Vladimir Poutine le 24 septembre 2015. (Crédit : AFP/ RIA NOVOSTI / ALEXEI NIKOLSKY)
Vladimir Poutine le 24 septembre 2015. (Crédit : AFP/ RIA NOVOSTI / ALEXEI NIKOLSKY)

La diplomatie internationale s’est remise en branle autour de la Syrie, avec pour mot d’ordre commun et priorité absolue la lutte contre le terrorisme, mais les intérêts des protagonistes dans ce conflit inextricable restent encore très éloignés, et les perspectives d’avancées fragiles.

Le Russe Vladimir Poutine lundi à Téhéran, le Français François Hollande à Washington puis à Moscou mardi et jeudi, les grandes manoeuvres diplomatiques sur la Syrie se joueront au sommet la semaine prochaine.

Piétinant depuis des mois, les discussions entre grands acteurs du dossier avaient déjà été relancées en septembre avec l’intervention militaire russe en Syrie, entraînant deux réunions internationales à Vienne pour relancer un processus politique dans un pays ravagé par plus de quatre ans de guerre ayant fait 250.000 morts.

Les sanglantes attaques de Paris – 130 morts, quelque 350 blessés – et l’admission par Moscou qu’un attentat avait bien provoqué le crash d’un de ses avions fin octobre dans le Sinai – 224 morts – ont précipité la diplomatie et les changements de stratégie des uns et des autres.

La France, qui se défend d’avoir abandonné sur le fond sa stratégie du « ni-ni » (Ni Bachar al-Assad, ni le groupe Etat islamique), a bien changé son fusil d’épaule: la lutte contre l’organisation jihadiste est devenue une priorité absolue et François Hollande a annoncé l’intensification des frappes françaises en Syrie et en Irak.

« L’idée, c’est d’utiliser la situation actuelle pour augmenter la pression militaire sur Daech (acronyme arabe de l’EI) avec une meilleure coordination », indique une source diplomatique. En se défendant de tout cynisme, elle constate que les attentats donnent à la France « une voix plus forte » et « un levier supplémentaire pour dire: voilà ce qu’on demande maintenant sur le terrain ».

Paris, qui a pendant un an refusé de s’engager en Syrie au nom du « ni-ni », s’estime donc aujourd’hui en position de réclamer une implication accrue de son allié américain, jugé trop timoré diplomatiquement et militairement, selon des sources gouvernementales françaises.

Quant à la visite à Moscou du président Hollande, elle vise à « voir réellement où on en est avec les Russes », selon une de ces sources. Si Paris a effectué un rapprochement inédit avec Moscou pour ébaucher une coordination militaire en Syrie, la méfiance reste de mise concernant les réelles intentions de la Russie.

Moscou jusqu’à preuve du contraire reste un soutien sans faille du président Assad, et même si militairement ses frappes visent davantage le groupe EI depuis quelques jours, « nous voulons vérifier la détermination de Poutine à aller taper Daech », indique une source diplomatique.

Le sort d’Assad, encore et toujours

Le président russe sera pour sa part lundi à Téhéran, pour sa première visite officielle dans ce pays depuis 2007, et il rencontrera la plus haute autorité du régime, le guide suprême Ali Khamenei.

L’Iran, autre grand soutien du régime de Damas, est désormais impliqué dans les discussions internationales sur la résolution du conflit, ce qui, selon certains experts, est peut-être susceptible de changer la donne.

« Ce ne sera pas simple, mais pour la première fois il y a une conjonction de facteurs qui pourraient conduire à un déblocage », estime Karim Emile Bitar, de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris), citant la présence de l’Iran et le rapprochement franco-russe.

La dernière réunion internationale sur la Syrie le 14 novembre à Vienne, au lendemain des attentats de Paris, a conduit pour la première fois Occidentaux et pays arabes d’une part, Russie et Iran d’autre part, à s’entendre sur une feuille de route et un calendrier pour une transition en Syrie.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est même montré très optimiste en jugeant que la Syrie était peut-être à quelques « semaines » d’une transition politique.

Un optimisme prématuré, si l’on en juge par le nombre de points à régler, au premier rang desquels la question de Bachar al-Assad, qui a d’ailleurs pris ses distances avec le processus de Vienne.

Quid de son rôle dans une éventuelle transition ? Barack Obama a estimé jeudi que la guerre ne pouvait se terminer sans le départ d’Assad, mais Moscou et Téhéran répètent sans cesse que son sort dépend uniquement de la volonté des Syriens.

L’Arabie Saoudite et la Turquie, de leur côté, qui veulent la chute du président syrien, « sont toujours sur des positions maximalistes » et il sera « compliqué » de les amener à faire des concessions, estime Karim Emile Bitar.

Reste aussi à définir quelle opposition participerait à des négociations. « Le régime d’Assad a éliminé certaines personnalités, y compris dans sa communauté alaouite, qui auraient pu être utiles dans une transition. Il a créé une situation inextricable », relève la chercheuse Myriam Benraad, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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