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Hadas Klein : Les cadeaux offerts à Netanyahu n’ont pas résulté d’une amitié sincère

Hadas Klein, dans son contre-interrogatoire, nie avoir caché des preuves en jetant des téléphones dans une piscine et déclare avoir dit à Sara Netanyahu ce qu'elle voulait entendre

Hadas Klein arrive à une audience du tribunal dans le procès contre l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la cour de district de Jérusalem, le 12 juillet 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Hadas Klein arrive à une audience du tribunal dans le procès contre l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la cour de district de Jérusalem, le 12 juillet 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Au premier jour de son contre-interrogatoire, l’une des conseillères les plus proches du magnat de Hollywood, Arnon Milchan – qui est aussi une témoin déterminante dans le procès pour corruption de Benjamin Netanyahu – a nié les affirmations avancées par la défense qui a déclaré qu’elle avait dissimulé des éléments de preuve, qu’elle exagérait l’importance des cadeaux offerts à la famille Netanyahu et que ces mêmes cadeaux avaient été faits dans le cadre d’une amitié sincère et non dans celui d’un possible accord de compromis.

Après trois jours de témoignage, Hadas Klein est montée à la barre, mardi, pour se soumettre au contre-interrogatoire mené par l’avocat assurant la défense de Netanyahu, Amit Hadad, dans l’Affaire 1 000 – qui porte sur des cadeaux luxueux faits au Premier ministre et à sa famille et sur les faveurs que Netanyahu aurait pu accorder en retour.

Netanyahu n’était pas présent dans la salle d’audience, même s’il avait précédemment indiqué qu’il serait là. Il a été absent de la majorité des sessions organisées dans le cadre de son procès.

L’acte de mise en examen émis à l’encontre de Netanyahu dans l’Affaire 1000 accuse l’ancien Premier ministre de fraude et d’abus de confiance. Il aurait accepté des cadeaux luxueux de la part d’Arnon Milchan et du milliardaire australien James Packer à hauteur de 691 776 shekels, et il aurait aidé personnellement Milchan lors de difficultés liées à l’obtention de visas, lui permettant également d’obtenir des avantages réglementaires et fiscaux au bénéfice de ses intérêts commerciaux en Israël.

Dans une tentative apparente de placer ces cadeaux luxueux dans le contexte d’une éventuelle amitié liant la famille Netanyahu et les deux magnats, Hadad a présenté une correspondance entre Klein and Packer, ainsi que des courriels échangés entre Klein et Sara Netanyahu.

Sur la capture d’écran d’un courriel adressé à Klein par Packer, le milliardaire aurait ainsi écrit : « Ma sœur Sara m’a offert un merveilleux présent et je lui en suis tellement reconnaissant ; veuillez vous assurer qu’elle saura combien j’ai été touché, combien j’apprécie son geste et combien j’ai été ému. Cela représente énormément pour moi. Je suis si heureux d’être résident israélien. Jame [sic] ».

Quand Hadad a déclaré à Klein que les messages montrés aux magistrats étaient exemplaires et démontraient l’amitié chaleureuse qu’elle entretenait elle-même avec Sara Netanyahu, la conseillère a répondu que l’amabilité à l’égard des personnes avec lesquelles elle était en contact faisait partie de son travail.

Amit Hadad, avocat de la Défense de Benjamin Netanyahu, arrive pour une audience dans le procès pour corruption de l’ancien Premier ministre à la Cour de district de Jérusalem, le 12 juillet 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

« Je l’ai fait avec plaisir parce que c’est mon travail et que je fais toujours tout ce qui est nécessaire – notamment faire preuve d’amabilité. Cela fait partie de mon travail – je n’ai pas le droit de dire à Arnon que je ne suis d’accord pour le faire parce que je serais renvoyée dans mes foyers », a noté Klein. Répondant à Hadad qui révélait d’autres messages amicaux entre Klein et Sara Netanyahu, la témoin a déclaré que « je lui ai dit ce qu’elle avait envie d’entendre ».

Klein a aussi indiqué que ce n’était pas Milchan qui avait commencé à acheter des cadeaux onéreux à Sara Netanyahu, et notamment des bijoux de grande valeur.

« Je ne vois pas Arnon dire à Sara : ‘Venez, je vais vous acheter de la joaillerie’, » a-t-elle souligné.

En réponse à l’affirmation faite par la défense qu’elle avait elle-même reçu des cadeaux coûteux de la part de Packer et Milchan, Klein a explique que « je travaille pour Milchan comme pour M. Packer, je ne suis pas dans l’obligation de signaler des cadeaux… Je ne suis pas fonctionnaire ». Elle a confié aux juges que Packer voulait lui acheter de précieux bijoux et lui offrir un voyage aux Maldives pour son cinquantième anniversaire mais qu’elle avait refusé.

Hadad a aussi accusé Klein d’avoir exagéré la valeur et la fréquence des cadeaux offerts à la famille Netanyahu, mais Klein a riposté les avoir, en fin de compte, minimisés. « A de nombreuses occasions, il s’agissait de deux ou trois bouteilles de champagne, pas de caisses entières », a affirmé Hadad, qualifiant de « menteuse » la témoin et disant que de telles libéralités étaient rares et qu’elles avaient lieu « peut-être une fois par an ». Klein a répondu que lorsqu’elle avait parlé aux enquêteurs de la police, elle avait présenté une version épurée des événements et que les cadeaux offerts étaient, en réalité, importants et fréquents.

En plus des messages échangés, Hadad a suggéré qu’une photo de Sara Netanyahu aux côtés d’Amanda, l’épouse de Milchan, qui est accrochée dans l’habitation familiale du milliardaire, montrait l’existence d’une véritable amitié entre les deux couples.

Klein a déclaré alors qu’il y avait habituellement des photographies de l’ex-Premier ministre Shimon Peres qui trônaient dans la maison et qu’elles étaient remplacées quand le couple Netanyahu venait en visite.

« Toutes ces photographies, vous savez comment elles étaient accrochées ? Si la famille Netanyahu devait venir, Arnon disait alors : ‘Vite, vite, vite, enlève toutes les photos de Shimon Peres et met celles de Netanyahu à la place’, » a raconté Klein devant le tribunal.

Une photographie de Sara Netanyahu, à gauche, et d’Amanda Milchan présentée pendant le contre-interrogatoire de Hadas Klein, témoin déterminant dans l’Affaire 1000 et conseillère d’Arnon Milchan, pendant le procès de Benjamin Netanyahu devant la Cour de district de Jérusalem, le 12 juillet 2022. (Autorisation)

Dans une tentative apparente de saper son témoignage et de laisser entendre que la témoin pourrait faire preuve de partialité, Hadad a interrogé Klein sur ses convictions politiques, citant un article qui disait qu’elle se situait au centre-gauche du spectre politique.

« Je ne pense pas que qui que ce soit n’ait pas, au fond de lui, des opinions politiques », a riposté Klein. « Cela me choque. Je n’ai jamais fait quelque chose qui ait été motivé par une conviction politique. Au fait, je pense que Benjamin Netanyahu est un grand dirigeant ».

Hadad a ensuite demandé à la témoin si elle avait voté pour Netanyahu au cours du dernier scrutin, mais Klein a fait remarquer qu’elle n’était nullement tenue de révéler la nature de son vote.

A un moment, Hadad a accusé Klein d’œuvrer avec la police à discréditer le couple Netanyahu.

« Vous et la police avez un intérêt à noircir les noms de Sara Netanyahu et de Benjamin Netanyahu, » a affirmé l’avocat.

« J’ai comploté avec la police, maintenant ? Arrêtez un peu », a riposté Klein.

Et, dans un échange animé, Klein a remis en cause l’affirmation faite par Hadad qu’elle avait délibérément tenté de dissimuler des éléments de preuve dans son téléphone et dit que Packer avait jeté les téléphones dans une piscine en raison de ses « peurs ».

« Votre téléphone tout entier a été cassé et tout est parti ? », a interrogé Hadad.

La procureure Liat Ben Ari arrive à la cour de district de Jérusalem pour une audience dans le procès pour corruption de l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 12 juillet 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

« J’ai déjà répondu et je ne suis pas en train de mentir », a riposté Klein. « J’ai avec moi les deux téléphones que j’utilise. Concernant James Packer, à un moment donné, on achetait des iPads tous les deux jours parce qu’il avait peur. Il était sûr qu’il se passait toutes sortes de choses et il les jetait dans la piscine ». Une référence apparemment faite par Klein aux problèmes de santé mentale de Packer qui sont de notoriété publique.

« Je ne vais pas vous laisser dire que je les jetais à la piscine ou quoi que ce soit d’autre. Je ne vous laisserai pas dire cela. Vous me calomniez. Jamais je ne les ai jetés, jamais je ne les ai détruits. Quand vous achetez un nouveau téléphone, vous cessez d’utiliser l’ancien », a dit Klein.

« Sommes-nous en maternelle ? Vous êtes venue à neuf interrogatoires sans le téléphone », a riposté Hadad dans la foulée.

« N’élevez pas la voix sur moi », a averti Klein.

« Les téléphones ont-ils été cassés matériellement ou sont-ils tombés en panne ? » a interrogé Hadad.

« Un téléphone casse quand il tombe sans coque de protection, et vous en achetez un autre », a répondu Klein.

James Packer lors d’une conférence de presse du projet Studio City à Macao, le 27 octobre 2015. (AP Photo/Kin Cheung)

Hadad a alors noté que des professionnels étaient en capacité de transférer des données d’un téléphone vers un autre. Klein a dit que les contacts qui se trouvaient sur son téléphone avaient bien été transférés, mais pas les messages WhatsApp qu’elle n’avait pas sauvegardés.

Le témoignage de Klein, qui a commencé la semaine dernière, a majoritairement évoqué les cadeaux variés qu’elle avait aidé à préparer pour les Netanyahu, ainsi que la volonté présumée de l’ancien Premier ministre d’intervenir en faveur de Milchan, notamment lorsqu’il avait tenté d’obtenir le renouvellement de son visa américain.

Outre l’Affaire 1000, Netanyahu est accusé de fraude et d’abus de confiance dans deux autres affaires, ainsi que de corruption dans l’un de ces dossiers. Lui n’a cessé de clamer son innocence et il a affirmé sans preuve que les accusations étaient fabriquées de toutes pièces et qu’elles entraient dans le cadre d’une tentative de la part du ministère public et de ses rivaux politiques de l’obliger à quitter ses fonctions.

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