Haïfa : Des œuvres d’art à découvrir en allant au bureau (ou à l’école)

Allez donc flâner pour une promenade printanière sur le boulevard Ben-Gurion, dans le quartier de la Colonie allemande à Haïfa, et prenez le temps de vous attarder devant l’un des écrans installés en plein air.

Il y en a un au centre commercial qui se trouve au cœur de la ville et il y en a un autre à l’Aroma Cafe; le Colony Hotel en accueille un, comme c’est le cas également de l’hôtel Templars. Il y en a un à l’office du tourisme et il y en a un à l’académie de design Wizo, dans une rue adjacente voisine.

Tous ces écrans entrent dans le cadre de la Videonale #1: Image du bonheur, un nouveau projet qui a été lancé par Belu-Simion Fainaru et par Avital Bar-Shay, qui sont connus pour avoir créé la Biennale méditerranéenne.

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Vingt œuvres d’artistes, des femmes, originaires d’Israël et d’ailleurs, sont à découvrir lors de cet événement.

« Pas besoin d’aller dans un musée pour voir ces œuvres », s’exclame Bar-Shay. « Vous pourrez les découvrir en vous rendant simplement d’un endroit à un autre ».

Cette première Videonale, déclare Fainaru, a été préparée dans le contexte du mouvement de protestation entraîné par le projet de réforme judiciaire en Israël – un mouvement où les femmes ont été particulièrement actives.

« On a toujours voulu faire quelque chose de 100 % féminin », dit Bar-Shay. « Sur les femmes, sur la manière dont elles prennent en charge leurs propres problématiques, sur les droits des femmes, sur la complexité de la question des femmes dans la société, sur les critiques qu’elles essuient ».

Avec cette focalisation sur les femmes, il était logique de centrer cet événement public sur l’art en vidéo, qui était apparu à la fin des années 1960 pendant la seconde vague du féminisme et qui avait offert une place aux femmes dans un monde dominé par les hommes, déclare Bar-Shay.

« La vidéo était un domaine qui n’était pas sous le contrôle des hommes et les femmes pouvaient davantage s’y exprimer », continue-t-elle. « Les femmes devaient s’y engouffrer et les performances artistiques et la vidéo sont devenues un monde féminin où elles ont pu s’exprimer ».

L’art et la performance visuelle sont une méthode d’art moderne dans laquelle le média est le corps – et ce corps est souvent celui de l’artiste, ajoute Bar-Shay. Dans la majorité des œuvres présentées lors de la Videonale, c’est l’artiste elle-même qui apparaît dans l’œuvre, se rapportant à des questions relatives à la sexualité et au féminisme.

« Certaines sont difficiles à regarder », indique-t-elle. « C’est l’idée : l’idée que l’art est critique et qu’il va vous éveiller, qu’il va vous faire vous poser des questions. L’objectif, c’est de lancer la conversation, et certains qui regardent les vidéos n’y sont pas sensibles tandis que d’autres s’y identifient ».

La Videonale, qui entre dans le cadre du groupe Mediterranean Biennale, a ouvert le 20 avril et se terminera au mois de juin. Une carte complète des écrans de la ville est mise à disposition du public sur le site de la Mediterranean Biennale.