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Le Hamas aurait accepté l’accord ; le bureau de Netanyahu attend une confirmation officielle

La ratification de l’accord sur les otages et le cessez-le-feu pourrait être annoncée dans les heures à venir, avec une libération des otages prévue dès dimanche - sources

Des manifestants brandissent des pancartes appelant à agir pour obtenir la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza depuis le mois d'octobre 2023, lors d'une manifestation à Tel Aviv, le 14 janvier 2025. (Crédit : Jack GUEZ / AFP)
Des manifestants brandissent des pancartes appelant à agir pour obtenir la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza depuis le mois d'octobre 2023, lors d'une manifestation à Tel Aviv, le 14 janvier 2025. (Crédit : Jack GUEZ / AFP)

Des responsables israéliens et palestiniens ont indiqué mercredi après-midi que le groupe terroriste palestinien du Hamas aurait donné son aval à un accord prévoyant la libération des otages et l’arrêt des combats à Gaza, mais aucune réponse écrite officielle n’a encore été soumise.

D’après de nombreux médias israéliens, des responsables auraient annoncé que les deux parties étaient parvenues à un accord et que celui-ci pourrait être annoncé dès mercredi soir.

Reuters et l’AFP ont rapporté que le Hamas avait donné son accord verbal, citant des sources palestiniennes. Selon Reuters, le groupe terroriste n’a pas encore transmis de réponse écrite à la proposition de cessez-le-feu.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a également publié un communiqué précisant qu’aucune confirmation officielle n’avait encore été reçue de la part du Hamas.

Le site Walla a cité un responsable israélien affirmant qu’« une percée a eu lieu dans les négociations sur la libération des otages à Doha. Le chef militaire du Hamas à Gaza, Mohammed Sinwar, a donné son accord ».

De son côté, la chaîne N12 a rapporté les propos d’un responsable israélien évoquant une « grande avancée », ajoutant qu’un accord pourrait être signé plus tard dans la journée.

La chaîne Kann a indiqué que les ministres avaient libéré leur emploi du temps en prévision d’un vote éventuel mercredi soir, bien qu’aucune réunion officielle du cabinet n’ait encore été convoquée. Une source palestinienne citée par la chaîne a confirmé que les négociations avaient progressé et elle a estimé que l’accord pourrait être signé jeudi.

Selon cette source, les dirigeants du Hamas auraient tenu une réunion tôt mercredi matin au cours de laquelle presque toutes les questions ont été réglées, y compris la demande émise par le groupe terroriste du à Israël de fournir des cartes détaillant son plan de retrait de la bande de Gaza.

Les visages d’Israéliens pris en otage par des terroristes du Hamas à Gaza, à Jérusalem, le 13 janvier 2025. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Des responsables des pays médiateurs – le Qatar, l’Égypte et les États-Unis – ainsi que des représentants d’Israël et du Hamas ont déclaré mardi qu’un accord de trêve dans l’enclave palestinienne assiégée, incluant la libération des otages, était plus proche que jamais. Cette avancée a ravivé l’espoir des proches des otages et des habitants de Gaza de voir se terminer plus de 15 mois de combats.

Si l’accord est confirmé, les otages pourraient être libérés dès dimanche, selon plusieurs médias israéliens. L’accord devra néanmoins être approuvé par le cabinet de sécurité, puis par l’ensemble du cabinet. Un délai de deux jours est prévu pour permettre à la Cour suprême de formuler d’éventuels recours.

Ces progrès interviennent après une période de tensions durant laquelle les deux parties s’étaient mutuellement accusées des retards dans la finalisation de l’accord.

D’après des sources israéliennes, Jérusalem aurait jugé l’accord globalement acceptable. Mardi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a également indiqué que « la balle était désormais dans le camp du Hamas ».

« Si le Hamas accepte, l’accord est prêt à être conclu et mis en œuvre », a affirmé Blinken.

Cette photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un convoi militaire de l’armée israélienne se déplaçant sur une route à l’intérieur du nord de la bande de Gaza le 13 janvier 2025 (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

Une source israélienne au fait des négociations a indiqué à l’AFP que les pourparlers se poursuivaient à Doha mercredi.

Des représentants du groupe terroriste du Jihad islamique ont rejoint le Hamas dans ces négociations indirectes, selon un responsable du groupe cité par l’AFP. Le Jihad islamique, qui bénéficie d’un fort soutien de l’Iran, détiendrait certains des otages enlevés en Israël lors du pogrom perpétré le 7 octobre 2023 par le Hamas.

Des médias arabes ont rapporté tôt mercredi des accusations lancées par les responsables palestiniens, qui ont affirmé qu’Israël retardait les pourparlers en introduisant de nouvelles exigences. Cette déclaration a entraîné une réaction immédiate de Jérusalem. « Le Hamas prétend à tort qu’Israël a ajouté de nouvelles conditions aux négociations pour éviter de mettre en œuvre l’accord », a répondu un responsable diplomatique israélien à la presse.

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a assuré mardi qu’Israël avait une « véritable volonté de parvenir à un accord ».

De son côté, le Hamas a déclaré que les négociations en cours avaient atteint leur « phase finale » et que des consultations avaient été menées avec d’autres factions palestiniennes, lesquelles avaient été informées des « progrès accomplis ».

Des photographies des victimes tuées et retenues en otage par les terroristes du Hamas à Gaza depuis le pogrom du 7 octobre sur la place Dizengoff à Tel-Aviv, le 29 septembre 2024. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90

Au cours des mois de négociations intermittentes pour parvenir à une trêve dans cette guerre dévastatrice, qui dure depuis 15 mois, les deux parties ont, à plusieurs reprises, dit être proches d’un cessez-le-feu, pour finalement buter sur des obstacles de dernière minute. Les grandes lignes de l’accord actuel sont en place depuis la mi-2024.

La guerre avait été déclenchée par le pogrom perpétré par les milliers de terroristes dirigés par le Hamas qui avaient déferlé sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, où ils avaient assassiné plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 251 otages qu’ils avaient emmenés à Gaza. En réponse, Israël avait lancé une campagne militaire dans la bande de Gaza, visant à déloger le Hamas du pouvoir.

Selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, plus de 46 000 Palestiniens auraient été tués depuis le début du conflit. Ces chiffres, impossibles à vérifier de manière indépendante, ne font pas de distinction entre terroristes et civils.

Actuellement, 94 otages seraient détenus par le Hamas et d’autres factions terroristes gazaouies, dont les dépouilles d’au moins 36 d’entre eux, confirmées comme décédés par Israël. La majorité des otages avaient été capturés le 7 octobre 2023, mais deux civils, ainsi que les corps de deux soldats, sont retenus depuis dix ans.

Le dernier texte d’accord est complexe et sensible. Selon ses termes, les premières étapes consisteraient en un cessez-le-feu initial de six semaines.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a indiqué que la première phase de l’accord prévoit la libération de 33 otages israéliens. Deux sources palestiniennes proches du Hamas ont confié à l’AFP qu’Israël relâcherait environ 1 000 prisonniers palestiniens sécuritaires en échange de la libération des otages.

Des gens passent devant des photos des otages détenus par le Hamas à Gaza, à Jérusalem, le 12 janvier 2025. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Une source proche du Hamas a précisé que la libération initiale des otages se ferait « par lots, en commençant par les enfants et les femmes ».

Quand bien même les deux camps accepteraient l’accord sur la table, des négociations supplémentaires seront nécessaires pour instaurer un cessez-le-feu définitif et pour garantir la libération de tous les otages. Selon un responsable israélien, les discussions sur une deuxième phase de l’accord commenceraient au 16ᵉ jour de la trêve. Les médias ont rapporté que cette seconde phase, si elle est acceptée, permettrait la libération des otages restants.

D’après la BBC, l’accord proposé prévoit qu’Israël maintiendra une zone tampon le long du corridor de Philadelphi, dans le sud de la bande de Gaza, ainsi qu’une bande de sécurité de 800 mètres de large le long des frontières nord et est de la bande de Gaza.

Dans le cadre d’une deuxième phase, le Hamas libérerait les otages masculins restants – des hommes adultes non blessés de moins de 50 ans, que le Hamas considère comme des « soldats » – en échange d’un plus grand nombre de prisonniers sécuritaires et du « retrait complet » des troupes israéliennes de Gaza, selon des informations.

Illustration : Des terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien montant la garde alors qu’un véhicule de la Croix-Rouge transporte des otages récemment libérés, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 novembre 2023. (Crédit : Flash90)

Le Hamas a déclaré qu’il ne libérerait pas les otages restants sans un arrêt définitif des hostilités et le retrait complet des forces israéliennes. Netanyahu a juré, par le passé, qu’Israël continuerait à se battre jusqu’à l’élimination totale des capacités militaires et administratives du Hamas.

Les détails concernant un cessez-le-feu global restent flous. L’accord ne contient aucune garantie écrite que la trêve sera maintenue jusqu’à la conclusion d’un accord définitif, ce qui signifie qu’Israël pourrait reprendre ses opérations militaires après la première phase.

Même en cas de succès, les Palestiniens, les États arabes et Israël devront encore s’accorder sur un plan pour l’après-guerre à Gaza, une tâche titanesque nécessitant des garanties de sécurité pour Israël et des milliards de dollars pour la reconstruction.

En visite en Norvège, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP), Mohammad Mustafa, a déclaré que l’AP était la seule entité légitime capable de gérer la bande de Gaza une fois la guerre terminée.

« Tout en espérant un cessez-le-feu, il est important de souligner qu’aucune autre entité ne pourra gouverner la bande de Gaza, hormis les autorités palestiniennes légitimes et le gouvernement de l’État de Palestine », a déclaré Mohammad Mustafa lors d’une conférence, selon le texte de son discours.

Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Mustafa s’exprime lors d’une conférence humanitaire pour Gaza au Caire le 2 décembre 2024 (Crédit : Khaled DESOUKI / AFP)

Israël est fermement opposé à toute implication du Hamas, qui gouvernait la bande de Gaza avant la guerre ; il est également opposé à la prise de pouvoir par l’AP, qu’il a accusée de soutenir les attaques contre Israël.

La plupart des pays occidentaux appuient la prise en charge de l’administration de la bande de Gaza par l’AP au terme de la guerre.

Cette question reste l’un des compromis difficiles auxquels Benjamin Netanyahu est confronté, alors qu’il fait face à une opposition féroce de l’aile dure de sa coalition. Selon des responsables informés des négociations, cités par le Wall Street Journal, le Premier ministre a progressé dans ses efforts pour obtenir un soutien politique suffisant, ce qui lui permettrait d’ignorer ses opposants d’extreme-droite.

Un manifestant de droite brandissant une pancarte sur laquelle on peut lire : « Vous n’avez pas le mandat de vous rendre au Hamas », lors d’une manifestation contre l’accord pour les otages, à Jérusalem, le 14 janvier 2025. (Crédit : Charlie Summers/Times of Israel)

À Tel Aviv, mardi soir, des parents d’otages et des sympathisants se sont rassemblés pour faire pression sur les dirigeants politiques en vue de conclure un accord, tandis qu’à Jérusalem, une marche distincte a été organisée pour protester contre l’accord en gestation.

« Le temps presse », a affirmé Gil Dickmann, cousin de l’ex-otage Carmel Gat, dont la dépouille a été retrouvée en septembre.

« Les otages vivants finiront par mourir. Les otages morts risquent de disparaître. C’est maintenant qu’il faut agir », a-t-il ajouté à l’AFP.

« Nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion », a dit Hadas Calderon, dont le mari, Ofer, et les enfants, Sahar et Erez, ont été kidnappés. « C’est notre dernière chance, nous pouvons les sauver ».

Des manifestants brandissent des pancartes appelant à agir pour obtenir la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza depuis le mois d’octobre 2023, lors d’une manifestation devant le ministère israélien de la Défense à Tel Aviv, le 14 janvier 2025. (Crédit : Jack GUEZ / AFP)

Malgré les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu, l’armée israélienne a annoncé mercredi avoir attaqué une cinquantaine de cibles dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures.

A Gaza, Umm Ibrahim Abu Sultan, déplacée de la ville de Gaza à Khan Younès dans le sud, a dit avoir « tout perdu » dans la guerre.

« J’attends avec impatience la trêve », a ajouté cette mère de cinq enfants.

Les Nations unies (ONU) ont annoncé qu’elles se préparaient à intensifier l’aide humanitaire à Gaza en prévision d’un éventuel cessez-le-feu, bien que des incertitudes subsistent quant à l’accès aux frontières et aux conditions de sécurité.

Des Palestiniens inspectent le site d’une frappe israélienne, dans le centre de la bande de Gaza, à Deir Al-Balah, le 15 janvier 2025. (Photo : Abdel Kareem Hana/AP)

« Nous attendons le cessez-le-feu et la trêve. Que Dieu nous l’accorde dans sa bienveillance, qu’il nous bénisse et nous permette de rentrer chez nous », a confié Amal Saleh, 54 ans, une habitante de Gaza déplacée par la guerre.

« Même si les écoles sont bombardées, détruites et réduites en ruines, tout ce que nous voulons, c’est savoir que nous vivons enfin en paix », a-t-elle ajouté.

Un diplomate arabe de haut rang a déclaré mardi au Times of Israel que l’accord sur les otages, en cours de finalisation et structuré en trois phases, était largement similaire à la proposition qu’Israël avait faite en mai dernier.

« Un accord aurait pu être conclu bien plus tôt, mais les deux parties ont bloqué les négociations à différents moments », a expliqué ce diplomate impliqué dans les discussions.

Washington a, pour sa part, attribué la responsabilité des échecs précédents au Hamas.

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