Herzog exhorte les Iraniens et les Libanais à « s’opposer » à l’axe iranien anti-Israël
Au micro d'une télé saoudienne, le président a affirmé qu'il était propice pour les États modérés de remodeler le Moyen-Orient et a suggéré une "structure de type OTAN" pour bloquer le radicalisme
Dans une interview accordée à un média saoudien, le président Isaac Herzog a appelé dimanche les peuples libanais et iranien à « se soulever » et à affronter le régime iranien, qualifiant la guerre en cours « d’occasion en or » pour remodeler le Moyen-Orient.
« Je pense que maintenant, alors que les choses tremblent au Moyen-Orient, nous devrions trouver une stratégie de sortie commune qui permette un meilleur avenir pour les peuples de la région », a déclaré Herzog au réseau saoudien Al Arabiya, s’exprimant à la veille du premier anniversaire pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
Il a qualifié le moment présent « d’occasion en or pour les puissances qui veulent un meilleur avenir pour le Moyen-Orient, d’aller de l’avant avec de nouvelles idées et de nouveaux plans afin de résoudre ce conflit ».
« Nous sommes tous les enfants d’Abraham », a-t-il ajouté.
« Et j’appelle le peuple libanais, le peuple iranien, les peuples de toutes les nations opprimées de la région, à se lever et à comprendre que si nous déplaçons cet empire du mal, si nous l’affrontons et si nous nous montrons durs ensemble, nous pouvons sûrement espérer un avenir meilleur et créer une structure de type OTAN dans la région qui bloque le radicalisme et le terrorisme. »
Herzog a été interviewé alors que la région se prépare à la réponse potentielle d’Israël à l’attaque directe de missiles de l’Iran la semaine dernière, lorsque la République islamique a envoyé quelque 200 missiles balistiques sur Israël, dont bon nombre ont été interceptés. Deux Israéliens ont été blessés et un Palestinien a été tué.
Lorsqu’on lui a demandé en quoi consisterait la réponse d’Israël – si le pays pourrait frapper les champs pétroliers, les sites nucléaires ou même les dirigeants de l’Iran – le président s’est interrompu et a déclaré : « Je n’ai pas l’intention de répondre à votre question, ne le prenez pas personnellement. »
Il a toutefois rejeté la suggestion du présentateur selon laquelle Israël cherche « à se venger et à exercer des représailles » un an après l’assaut barbare et sadique du Hamas.
Au contraire, a-t-il dit, « il y avait une opportunité énorme qui avait été présentée à l’origine par le président [américain Joe] Biden » de normalisation israélo-saoudienne, « qui apporterait l’espoir et un énorme message de paix dans la région, et cet espoir a été contrecarré par cette attaque vicieuse, horrible, des mandataires iraniens ».
Le président a évoqué les différents mandataires iraniens qui, outre le Hamas, ont attaqué Israël au cours de l’année écoulée, et a déclaré : « C’est un grand défi, mais si nous pouvons changer l’équation et déraciner cet empire du mal, et aller de l’avant vers un meilleur avenir de connectivité et de paix dans la région, cela pourrait être d’une ampleur historique. »
Herzog a défendu Israël contre les accusations de crimes de guerre dans les forums internationaux. « Nous croyons vraiment en notre vision : nous sommes une démocratie. Nous sommes une oasis au Moyen-Orient. Nous avons des Juifs, des musulmans, des chrétiens, des druzes et des circassiens qui vivent et habitent ensemble », notant que le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a frappé des villes musulmanes dans certaines de ses attaques quotidiennes à la roquette au cours de l’année écoulée.
Il a déclaré qu’il pouvait « définitivement exclure » que des crimes de guerre aient été commis par des soldats israéliens au cours de cette guerre qui dure depuis un an. « Nous suivons les règles exactes du droit humanitaire international », a-t-il déclaré à son interlocuteur et a précisé que si des violations étaient suspectées, elles feraient immédiatement l’objet d’une enquête.
« Nous nous soucions de la douleur de nos voisins, mais nous avons le droit de nous défendre contre des missiles tirés sur des maisons, des magasins, des mosquées, des terrains de jeu ou des écoles », a-t-il déclaré.
« C’est incroyablement fâcheux de voir cela à Gaza ou au sud-Liban, ou dans tout le Liban. C’est inacceptable. »
« Le monde doit se lever et dire : c’est inacceptable. Ne mettez pas de missiles dans votre salon, dans votre chambre à coucher ou ailleurs, sortez-les de là », a affirmé le président israélien.
Après une année de combats contre le Hezbollah au Liban, soutenu par l’Iran, qui a commencé à attaquer Israël, en soutien au Hamas suite au pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre sur le sol israélien.
Israël a intensifié les combats contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et a lancé la semaine dernière une opération terrestre limitée dans le sud du Liban, visant principalement à détruire des armes stockées dans des villages près de la frontière.
Herzog a également rejeté l’appel du président français Emmanuel Macron en faveur d’un embargo au moins partiel sur les armes à destination d’Israël , affirmant qu’Israël « se bat pour l’avenir du monde libre » et que les forces terroristes ont également l’Europe et les Etats-Unis dans leur ligne de mire.
L’interview a eu lieu un jour avant qu’Israël ne marque le premier anniversaire des massacres du 7 octobre, au cours de laquelle des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont envahi le sud d’Israël depuis Gaza, tuant plus de 1 200 personnes et enlevant 251 otages, au cours d’actes de brutalité et d’agressions sexuelles.
En Israël, cette journée sera marquée à la fois par une cérémonie officielle organisée par le gouvernement et par un événement alternatif organisé par des victimes du pogrom.