Hila Rotem, 13 ans, libérée de Gaza sans sa mère : « Le Hamas nous a séparées »
L'oncle de la jeune fille affirme que Raya était avec sa fille pendant au moins 48 jours, à priori en bonne santé, accusant le Hamas d'avoir violé les termes de l'accord
Hila Rotem Shoshani, une adolescente de 13 ans qui a été libérée de la captivité à Gaza dans la nuit de samedi à dimanche sans sa mère, Raya, a affirmé qu’elles ont été retenues en otage ensemble jusqu’à ce qu’elles soient séparées deux jours avant la libération.
S’adressant aux médias israéliens dimanche, Yaïr Rotem, l’oncle de Hila, a déclaré que cela contredisait les affirmations du Hamas selon lesquelles ils ne savaient pas où se trouvait Raya, 54 ans, et constituait une violation flagrante de l’accord de trêve, en vertu duquel le groupe terroriste palestinien de Gaza s’engageait à ne pas séparer les mères de leurs enfants.
« Hila est revenue sans sa mère, ce qui constitue une violation flagrante de l’accord conclu avec le Hamas. Nous exigeons du Hamas et des médiateurs que Raya soit renvoyée chez elle comme ils l’avaient convenu, instamment », a déclaré Rotem s’exprimant depuis l’hôpital Sheba où Hila était examinée.
« Hila nous a dit qu’elle était en captivité avec sa mère et Emily [Hand] jusqu’à il y a deux jours », a-t-il ajouté. « Nous savons qu’elle était en bonne santé et nous nous attendons à ce que cela reste le cas. »
La mère et la fille, ainsi que la citoyenne irlando-israélienne Emily Hand, 9 ans, qui participait à une soirée pyjama avec Hila, ont été faites prisonnières par les terroristes du Hamas qui ont attaqué le kibboutz Beeri le 7 octobre, tuant environ 10 % des résidents de leur communauté, commettant des atrocités et enlevant des dizaines de personnes dans le cadre d’un assaut plus large dans le sud d’Israël le matin même.
Les trois se cachaient dans le mamad – la pièce sécurisée – de leur maison. Raya a écrit à son frère à 12h05, lui disant qu’elle et Hila étaient enlevées et emmenées à Gaza.
C’est la dernière communication que quiconque ait eue avec Raya ou Hila.
Leur famille n’a été informée qu’elles étaient officiellement captives à Gaza que le 29 octobre. Jusqu’à cette date, Emily était également présumée morte.
Elles faisaient partie du deuxième groupe d’otages libérés dans le cadre de la trêve temporaire, composé de huit enfants, de quatre mères et d’une jeune femme. Un binational israélo-russe a également été libéré dans le cadre d’un accord distinct avec Moscou.
Les 13 otages israéliens sont rentrés en Israël dans la nuit de samedi à dimanche, après un retard de plusieurs heures, éprouvant pour les nerfs, qui menaçait de faire échouer l’accord de trêve temporaire.
Quatre ressortissants thaïlandais ont également été libérés dans le cadre d’un accord distinct négocié par l’Égypte, avec la participation du Qatar et de l’Iran
La plupart des otages israéliens libérés samedi étaient originaires de Beeri, l’une des communautés les plus durement touchées le 7 octobre lorsque des milliers de terroristes venus de Gaza ont envahi le sud d’Israël et tué au moins 1 200 personnes, dont une majorité de civils dans leurs maisons et lors d’un festival de musique en plein air, et pris plus de 240 otages.
S’adressant plus tard à la Douzième chaîne, Yaïr Rotem a déclaré qu’il espérait que sa sœur ferait partie du dernier groupe d’otages qui devrait être libéré lundi soir et a réitéré son affirmation selon laquelle le Hamas mentait au sujet de Raya.
« Elles ont été séparées deux jours avant la libération. Elle a réussi à serrer sa mère dans ses bras. Raya a pleuré. Cela nous brise le cœur », a-t-il déclaré.
« La première chose qu’Hila m’a dite lorsque nous nous sommes retrouvés, c’est ‘regarde, maman m’a coupé les cheveux pendant que nous étions otages' », a-t-il ajouté. « Emily nous a aussi dit qu’elles étaient tout le temps ensemble avec Raya, et qu’elle s’occupait d’elles. »
Rotem a également déclaré que physiquement, Hila allait bien, qu’elle parlait et mangeait, mais qu’elle communiquait en chuchotant. « Elle a expliqué qu’on leur disait constamment de chuchoter. »
Il a dit espérer qu’Israël et les médiateurs feraient pression sur le Hamas pour qu’il libère Raya.
« J’espère que cela se produira. Cela fait partie de l’accord. Le Hamas a rompu l’accord au mépris total de ce qui avait été convenu. Il y a les médiateurs qatariens et égyptiens et je ne sais pas pourquoi ils ne vérifient pas pourquoi le Hamas ne respecte pas l’accord », a-t-il déclaré.
« Israël doit dire que c’est inacceptable. On ne sépare pas une fille de sa mère. »