Hongrie : Le parti Jobbik remporte une élection partielle
Cette victoire vaut au parti d'extrême droite son premier siège au Parlement ; C'est un "parti extrémiste qui promeut la haine," selon Lauder
Le parti hongrois d’extrême droite Jobbik a marqué des points dimanche en remportant une élection législative partielle.
Sur plus de 99 % des suffrages décomptés, les électeurs de la circonscription de la ville de Tapolca dans l’ouest de la Hongrie ont placé en tête le candidat de Jobbik, Lajos Rig, (35,3 % des suffrages exprimés) devant le candidat du parti conservateur Fidesz au pouvoir (34,4 %) et le candidat de la gauche (26,3 %).
Les résultats officiels pourraient n’être annoncés que jeudi après le décompte des voix de l’étranger, a annoncé la commission électorale.
« Il y a un désir de changement de gouvernement en Hongrie et maintenant il y a aussi les moyens de le faire », a déclaré dimanche soir le chef de Jobbik, Gabor Vona, lors d’une conférence de presse.
Cette victoire est le dernier en date des signes de la montée de l’extrême droite en Hongrie, dont le score le plus important était jusqu’ici les 20,5 % de suffrages lors des législatives de l’an dernier.
Mais ce parti n’avait jamais remporté un seul siège au Parlement.
Lors de l’annuelle « Marche pour la Vie », commémorant l’Holocauste et à laquelle plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche à Budapest, le président du Congrès juif mondial Ronald Lauder a qualifié Jobbik de « parti extrémiste qui promeut la haine ».
« Jobbik peut penser que ses membres sont de vrais Hongrois qui tentent de sauver la Hongrie, mais Jobbik fait du tort à la Hongrie », a-t-il ajouté.
Le parti de droite Fidesz de Viktor Orban et ses jeunes alliés Chrétiens démocrates, gouvernent la Hongrie depuis 2010 avec une majorité des deux tiers du Parlement mais le Fidesz connaît une baisse importante de sa popularité depuis l’an dernier, à la suite de la révélation d’affaires de corruption et de l’adoption de dispositions impopulaires comme la taxe sur l’internet qui a dû être abandonnée à la suite de violentes manifestations.
En février, le gouvernement a perdu la majorité absolue au Parlement lorsqu’un candidat indépendant soutenu par les partis de gauche a remporté une élection partielle.