Iannis Roder : « Enseigner la Shoah en partant des bourreaux »
Le professeur d'histoire-géographie revient avec un livre optimiste où il aborde les solutions pour faire face à l"épidémie du complotisme à l'école
Iannis Roder, professeur d’histoire en Seine Saint Denis et responsable des formations au Mémorial de la Shoah revient avec Allons z’enfants, la république vous appelle, un livre aux accents optimistes, après Tableau noir, la défaite de l’école publié il y a 10 ans.
Après le constat négatif, les problèmes rencontrés lors de ses 20 ans d’enseignement, Roder veut parler des solutions, et donner des conseils notamment pour enseigner la Shoah, lui qui déclarait qu’elle restait un « point délicat du programme »; ou encore comment faire face à des élèves qui se demandaient au lendemain de l’attaque de l’Hyper Casher pourquoi « faire une minute de silence pour les Juifs et pas pour les Palestiniens ».
Il appelle aujourd’hui à propos de la Shoah, rapporte France-Inter « à modifier la façon dont elle est instruite à l’école, en partant non plus des victimes mais des bourreaux et des faits qui ont poussé des populations à s’attaquer à des minorités ».
Il raconte aussi l’un des « moments les plus marquants de sa carrière » lorsqu’il emmène ses élèves « presque tous musulmans dans une synagogue »: « on a beaucoup ri, c’était extrêmement sympathique. Ils sont rentrés dans la synagogue, ont tous mis une kippa, ils se sont assis et quand le rabbin est arrivé ils se sont tous levés comme un seul homme. Ils ont ensuite échangé pendant deux heures. Le rabbin a sorti les rouleaux de la Torah, il a chanté, les élèves étaient extrêmement curieux, ils ont posé 1 000 questions, et le plus enthousiaste de tous c’était le rabbin, » s’amuse Roder.