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Inculpation de Trump : des complotistes s’en prennent (encore) à George Soros

Le groupe juif américain de gauche J Street dénonce une "dangereuse" dose, au sein du "parti républicain, d’antisémitisme contre George Soros"

Portrait de George Soros pour le film Soros. (Autorisation : Vital Pictures)
Portrait de George Soros pour le film Soros. (Autorisation : Vital Pictures)

Cela fait des années que le milliardaire et philanthrope américain George Soros, juif d’origine hongroise, est la cible de l’extrême droite américaine et européenne.

Mais l’inculpation historique de Donald Trump a relancé aux Etats-Unis les pires désinformations et théories du complot antisémites, selon des experts.

M. Soros finance depuis longtemps des projets promouvant la transparence et la démocratie, ce qui fait de lui l’épouvantail des groupes extrémistes et de la frange la plus dure du parti républicain aux Etats-Unis, pays polarisé à l’extrême depuis l’irruption du populiste Donald Trump.

Dès avant la comparution le 4 avril de l’ancien président devant un tribunal pénal de New York, le financier a été accusé par M. Trump et ses partisans d’avoir influencé le procureur de Manhattan qui l’a inculpé, Alvin Bragg, un magistrat afro-américain, élu du parti démocrate et classé à gauche.

De fait, George Soros, qui finance des organisations considérées comme progressistes, avait donné un million de dollars à une association, Color of Change, œuvrant à davantage de diversité dans la magistrature et le système judiciaire américain.

Cette organisation avait soutenu la campagne électorale de M. Bragg pour le poste de procureur du parquet de l’Etat de New York pour la juridiction de Manhattan.

Des factcheckeurs de médias américains ont mis au jour le fait que moins de la moitié de ce million de dollars a été dépensée par Color of Change pour soutenir M. Bragg.

Elu, comme tous les juges et magistrats, fin 2021, Alvin Bragg a pris ses fonctions le 1er janvier 2022 et a aussitôt tenté d’appliquer son programme réformiste et progressiste, notamment pour éviter des peines de prison pour les petits délits pénaux.

Le président élu de l’époque, Donald Trump, montre son poing en arrivant pour la 58e investiture présidentielle au Capitole américain à Washington, le vendredi 20 janvier 2017. (Crédit : Andrew Harnik/AP)

L’appui même indirect de Soros a suffi à ce que Donald Trump, sans aucune preuve du moindre lien direct, accuse le magistrat d’avoir été « choisi et financé par George Soros ».

Les élus et partisans républicains les plus acharnés du 45e président des Etats-Unis (2017-2021), lui aussi milliardaire, ont ainsi agrémenté leurs tweets de raccourcis et de piques tels que Alvin Bragg « soutenu/financé par Soros » quand ce n’était pas « le procureur Soros ».

Devant le palais de justice de Manhattan où M. Trump a comparu, un manifestant tenait une pancarte frappée du slogan « Google-le ! George Soros finance les procureurs américains ».

Interrogé par l’AFP, un porte-parole du milliardaire américain, Michael Vachon, a assuré que M. Soros « n’avait jamais rencontré, parlé ou communiqué de quelque manière que ce soit avec Alvin Bragg ».

Et il a fustigé « des gens nombreux à droite qui tentent de déplacer la charge de la preuve de l’accusé (Trump) à l’accusateur Bragg ».

M. Vachon déplore aussi qu' »en raison du soutien bien connu de George (Soros) pour des procureurs réformistes, des républicains allèguent qu’il est derrière tout, même si des médias généralistes ont déjà fait dégonfler » ces histoires.

Les complotistes américains et européens ont depuis longtemps pris pour cible George Soros, un Juif hongrois né à Budapest en août 1930 qui a survécu à l’occupation nazie de son pays et à la Shoah, avant de partir aux Etats-Unis et d’y faire fortune dans la finance à partir des années 1970-1980. Il a ensuite spéculé contre la livre et la banque d’Angleterre dans les années 1990.

« Les théories du complot se construisent autour de l’idée qu’il existe de puissantes forces qui échappent à notre contrôle et qui agissent pour le compte d’+élites mondialisées+ afin de cacher la vérité aux peuples », explique à l’AFP Joshua Tucker, codirecteur du Center for Social Media and Politics de la New York University.

« En l’espèce, Soros incarne l’élite maléfique mondialisée », déplore le spécialiste.

Le groupe juif américain de gauche J Street dénonce une « dangereuse » dose, au sein du « parti républicain, d’antisémitisme contre George Soros »

De l’Europe à l’Asie et à l’Amérique, des influenceurs d’extrême droite sur les réseaux sociaux accusent Soros de financer un « grand remplacement » des Américains blancs par des populations de couleur. Quand le milliardaire n’est pas brocardé pour prétendument favoriser l’immigration, les troubles sociaux et civils, ou le multiculturalisme.

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