Intérêt des grandes fortunes pour les luxueuses propriétés de Savyon
Trouver une maison dans cette enclave exclusive, proche de Tel Aviv, suppose à la fois de disposer de millions de shekels et de bons tuyaux immobiliers. Mais cela en vaut la peine
Si les arbres, grands et robustes, formant une voute feuillue en surplomb des routes, l’environnement, pareil à un parc, ou les panneaux verts et dorés distinctifs ne suffisent pas, peut-être que les vastes demeures vendues plusieurs millions de shekels vous indiqueront plus sûrement que vous n’êtes plus à Tel Aviv.
Bienvenue à Savyon, là où le rêve d’une maison spacieuse avec jardin au sein d’une communauté amicale et tranquille à quelques minutes seulement du cœur financier d’Israël devient réalité.
Tout du moins, pour le 1 % des plus grandes fortunes d’Israël.
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D’une superficie de 3,7 kilomètres carrés seulement, cette ville du centre d’Israël, située à quelque 30 minutes de Tel Aviv, figure très régulièrement en tête du classement des meilleurs endroits où vivre en Israël.
Selon ses habitants, la principale qualité de Savyon est d’offrir l’accès à une communauté tranquille et soudée, qui compte dans ses rangs les plus grandes fortunes d’Israël, heureux d’y trouver la discrétion que ne permettent pas d’autres enclaves ultra-chics en Israël.
Fondée en 1955 par la société Africa Israel Investment, la ville a d’abord accueilli de riches immigrants originaires d’Afrique du Sud. Habitués à vivre dans de grandes demeures entourées de terres, ils ont tenté de reproduire leur mode de vie dans des parcelles largement surdimensionnées par rapport aux normes des zones urbaines israéliennes.
À mesure que la communauté s’est développée, la taille des parcelles a diminué, tout en restant très généreuse par rapport aux normes du centre du pays.
Quelques grands propriétaires terriens ont subdivisé leurs terres pour faire place à de nouvelles maisons.
Selon les agents immobiliers, la majorité des terrains mesurent aujourd’hui au moins 1 600 mètres carrés, mais beaucoup mesurent en fait jusqu’à 3 000 mètres carrés.
En 2003, la fusion avec le moshav voisin, Ganei Yehuda, a permis de gagner de nouvelles parcelles, d’une superficie de 500 mètres carrés environ.
En dépit de son emplacement idéal, entre Petah Tikva, Yehud et Kiryat Ono, à l’extrémité est de l’agglomération saturée de Tel Aviv, Savyon continue de résister aux constructions de forte densité, leur préférant de grandes et luxueuses maisons de famille.
Il reste quelques habitants d’origine sud-africaine ou leurs descendants, mais Savyon n’a plus rien de l’enclave anglophone qu’elle fut autrefois.
C’est aujourd’hui une ville riche de familles israéliennes plutôt jeunes, dont un grand nombre de millionnaires de la tech à la recherche de grands espaces, impossibles à trouver à Tel Aviv.
Il n’y a jamais de panneaux « à vendre » à Savyon, même si les propriétés sont très demandées.
Elles changent de mains en toute discrétion, la confidentialité étant la règle.
Avoir un bon agent immobilier est primordial, et à quelques exceptions près, la plupart des transactions sont faites par l’entremise d’agents de Savyon.
Ils travaillent dans la plus grande discrétion pour rapprocher acheteurs et vendeurs, trouvent des architectes et des designers pour les familles qui achètent et les aident à se présenter aux habitants.
Les chasseurs de bonnes affaires ne sont pas les bienvenus, mais en raison de la montée des prix de l’immobilier dans tout le pays, les prix pourtant stratosphériques de Savyon semblent, relativement, plus raisonnables.
Si on le compare à celui d’un appartement de quatre chambres à Ramat Gan – 9,5 millions de shekels – ou d’un penthouse en bord de mer, à Tel Aviv, mis en vente à 96 millions de shekels, le prix d’une maison de 700 mètres carrés avec un terrain de 2 200 mètres carrés, deux cuisines, plusieurs suites, une salle de sport, un cinéma et une grande piscine, estimé à 34 millions de shekels semble plus que correct.
Très peu de propriétés sont à la vente, et les agents du coin disent que les acheteurs négocient peu : les propriétés se vendent au prix demandé, lequel a augmenté de 30 à 40% ces dernières années, en raison de l’attrait et de la rareté de Savyon.
Le prix demandé dépend à la fois des prestations et de l’état de la propriété elle-même, et de la taille du terrain.
Aménager un terrain pour y construire la maison de ses rêves est une option coûteuse.
Une parcelle d’une superficie de 10 000 mètres carrés située du côté le moins cher de la ville – encore une fois, tout est relatif – a récemment été mise sur le marché pour 20 millions de shekels.
Plus près du centre de Savyon, un terrain de 1 250 mètres carrés se vend 10,45 millions de shekels.
La maison, d’une surface de 400 mètres carrés, qui se trouve actuellement sur cette parcelle, sera probablement démolie par celui qui se portera acquéreur du terrain, mais sa grande taille donne une idée de ce qui pourrait se construire. Les coûts de construction dépassent aisément les 10 000 shekels par mètre carré.
Des règles strictes limitent la taille des maisons en fonction de la superficie des terrains afin de préserver la principale caractéristique de Savyon, à savoir de grandes demeures bâties sur de grands terrains, garantes de la plus stricte intimité.
Selon les experts immobiliers du secteur, il n’est pas rare que certains tentent de repousser les limites de ce qui est autorisé, mais les dirigeants communautaires veillent jalousement à ce qui peut être fait, afin de préserver le caractère unique du quartier.
Des travaux sont en cours dans la quasi-totalité des rues de Savyon, et comme les restrictions ne se mêlent pas du style, cela donne lieu à un méli-mélo parfaitement éclectique.
Dans certaines rues, on trouvera des accents baroques exagérés au milieu de colonnes corinthiennes ou de murs de granit ultra-modernes sur lesquels coule de l’eau, des villas de style méditerranéen, des maisons de campagne américaines avec des volets en bois, parfois mixées avec le design cubiste moderniste israélien.
Les piscines creusées sont plutôt classiques, dans l’ensemble, mais de nombreux propriétaires investissent dans des aménagements paysagers luxuriants, voire extravagants, dans le but de préserver au mieux leur intimité.
C’est le genre d’endroit où les maisons disposent de systèmes d’alarme perfectionnés et de hauts murs pour dissuader les intrusions, mais aussi du nom de leur propriétaire sur la boîte aux lettres.
« Les gens qui viennent vivre ici veulent un peu se sentir à la campagne », explique Lior Sklarsh, originaire de Savyon et agente immobilier. Mais ils ne recherchent pas l’isolement social, ajoute-t-elle.
« Ils veulent faire partie d’une communauté. Quand il y a un événement ici, tout le monde s’y rend ou presque. C’est un endroit où les gens vivent. Ils effectuent des déplacements professionnels, ils ont parfois une résidence secondaire, mais Savyon est leur base. Cela confère au quartier une atmosphère très différente de certains autres quartiers de luxe », ajoute-t-elle.
Comme beaucoup d’autres petites communautés, Savyon dispose d’un petit centre commercial plutôt rustique, avec une petite épicerie pour les produits de base et quelques cafés entre autres commerces.
Et contrairement à beaucoup d’autres petites communautés, Savyon dispose également d’un centre culturel de 300 places, construit pour 65 millions de shekels, avec un revendeur de crème glacée Golda.
La ville abrite également ce que l’on présente comme le tout premier « country club » de l’histoire d’Israël, avec des terrains de pétanque (mais pas de golf), et tous les infrastructures classiques des villes israéliennes, à savoir des écoles, des terrains de jeux, des centres communautaires, des terrains de football, des clubs pour les jeunes et les personnes âgées et plusieurs synagogues.
Shani et Ilan ont récemment acheté une maison à Savyon.
Dans une lettre de remerciement à l’agent immobilier qui s’est occupé de la transaction, le couple a écrit que « pendant ses recherches sur le marché immobilier du luxe en Israël, plusieurs endroits avaient émergé … mais un seul représente réellement ‘le rêve israélien’ depuis des années. C’est Savyon. »
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