Israël a largué des tracts menaçants dans le sud de la Syrie après un raid
Dans ces tracts, l'armée a averti les troupes syriennes de cesser de coopérer avec le Hezbollah et a assumé la responsabilité d'une attaque menée en juin contre une base syrienne
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Tsahal aurait largué mercredi des tracts menaçants dans le sud de la Syrie, avertissant les soldats syriens de cesser de coopérer avec le Hezbollah, quelques heures après avoir effectué des frappes de missiles sur une base militaire syrienne et un avant-poste contrôlé par le groupe terroriste libanais.
Les tracts, rédigés en arabe et adressés aux « soldats de l’armée [arabe] syrienne », ressemblaient à des tracts similaires largués en Syrie par le passé et comportaient la silhouette d’un aigle, symbole de la 210e division « Bashan » de Tsahal, chargée de défendre la frontière d’Israël avec la Syrie et le plateau du Golan.
Tsahal a refusé de commenter cette affaire.
Dans le dépliant, l’armée israélienne a semblé revendiquer le bombardement d’une base de l’armée syrienne au début de l’été. L’armée israélienne n’a pas reconnu publiquement avoir mené cette frappe ni la plupart des autres qu’elle a effectuées en Syrie ces dernières années, conformément à sa politique générale d’ambiguïté concernant ses efforts contre le groupe terroriste chiite du Hezbollah dans le pays.
« Malgré nos précédents avertissements à ce sujet et même après l’attaque de la base d’al-Qahtaniah le 17/06/21, le Hezbollah – de manière manipulatrice – a fait de vous un outil, des marionnettes. Il vous utilise comme ses yeux et il utilise vos bases sans même que vous le sachiez », peut-on lire dans le tract.
Le tract a nommé aussi directement le responsable du Hezbollah qui, selon Tsahal, a facilité les relations entre le groupe terroriste soutenu par l’Iran et l’armée syrienne, Jawad Hasham, le fils de Hajj Hasham, qui dirige les efforts du Hezbollah le long de la frontière syrienne.
« Ce n’est un secret pour personne que Jawad Hasham se trouve actuellement dans le Golan et à Daraa. Vos actions répugnantes au nom du Hezbollah sont considérées par l’armée syrienne comme une priorité absolue », peut-on lire dans le tract.
Le tract a accusé l’armée syrienne de laisser le Hezbollah opérer dans les bases et sous les auspices de sa 90e brigade « afin de développer des capacités de guet et pour d’autres efforts. »
דיווח בסוריה: צה"ל שיגר שני טילים לעבר עמדה צבאית בצפון קוניטרה@rubih67 @AlonAmitzi
(צילום: מחמוד איוב) pic.twitter.com/7gswrbSIeX— כאן חדשות (@kann_news) August 17, 2021
« Faites attention à vos actions, vous êtes observés au microscope. L’aide d’Hasham vous a apporté la destruction et ses mauvaises intentions ressortent. Vous êtes responsables de vos actions, et le Hezbollah est responsable de vos souffrances », peut-on lire.
Selon une source syrienne pro-opposition sur le plateau du Golan, le bureau du commandant de la 90e brigade, le général de brigade Hussein Hamoush, près de la ville de Khader, était l’une des deux cibles d’un tir de missile effectué mardi soir, selon la Syrie, par Israël. La deuxième cible serait un avant-poste du Hezbollah dans la région.
Tsahal a accusé à plusieurs reprises l’armée du dictateur syrien Bachar Assad d’aider activement le Hezbollah et l’ont mis en garde contre cette pratique, à la fois par le biais de tracts déposés le long de la frontière et par des appels publics et ouverts, désignant dans certains cas les responsables syriens et du Hezbollah impliqués, y compris des officiers de la 90e brigade et de la 1ère division syriennes.
Au fil des ans, Israël a mené des centaines de frappes contre des cibles liées à l’Iran en Syrie et contre des installations militaires syriennes lorsqu’elles étaient utilisées pour attaquer Israël ou ses forces.
Israël craint un retranchement iranien à sa frontière nord et a frappé à plusieurs reprises des installations liées à l’Iran et des convois d’armes destinés au Hezbollah.
Emmanuel Fabian a contribué à cet article.