Israël a pris des mesures pour atténuer la crise humanitaire – Miller, Austin
Lors d'un appel avec Yoav Gallant, le chef du Pentagone a noté les efforts d'Israël pour augmenter le flux d'aide vers le nord de Gaza suite à l'avertissement
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré mercredi qu’Israël avait pris plusieurs mesures pour résoudre la crise humanitaire à Gaza depuis que l’administration du président Joe Biden avait envoyé une lettre avertissant que la poursuite de l’aide en matière sécuritaire était menacée.
Miller a mentionné les 50 camions d’aide humanitaire qu’Israël a autorisés à entrer dans le nord de la bande de Gaza au cours de la journée écoulée, après que 30 camions sont entrés dans la zone la veille.
Au cours des derniers jours, Israël a également rouvert le point de passage d’Erez vers le nord de la bande de Gaza et a ouvert une nouvelle voie d’accès du sud de Gaza vers le nord de l’enclave, a indiqué Miller, ajoutant qu’une autre voie a été ouverte pour l’acheminement de l’aide dans le sud de la bande de Gaza.
Israël a également rouvert une route d’aide pour permettre la reprise des livraisons d’aide depuis la Jordanie, a-t-il ajouté.
Israël a pris des mesures pour approuver de nouveaux entrepôts et d’autres installations de transit pour l’ONU et d’autres organisations humanitaires afin d’alléger certaines des charges logistiques auxquelles elles ont dû faire face pour stocker et acheminer l’aide à l’intérieur de la bande de Gaza, a indiqué Miller.
Au cours des dernières 24 heures, Israël a également informé l’ONU et d’autres organisations humanitaires qu’il renonçait pour douze mois aux déclarations de douane qu’il demandait aux particuliers de signer pour faire entrer des marchandises, a déclaré Miller. Cette mesure fait suite à une demande des organisations humanitaires et était l’une des requêtes formulées par l’administration Biden dans sa lettre adressée à Israël en début de semaine.
Alors que le porte-parole du Département d’État a noté que la lettre indiquait clairement qu’il y avait des ramifications légales concernant l’assistance de sécurité américaine à Israël si Jérusalem ne prenait pas les mesures nécessaires pour résoudre la crise de l’aide à Gaza, comme indiqué dans la lettre, Miller a toutefois précisé que les États-Unis étaient toujours tenus de maintenir l’avantage militaire qualitatif d’Israël dans la région, indiquant que l’administration ne couperait pas complètement l’aide à Israël, quelles que soient les circonstances.
« Nous avons l’obligation, en vertu de la loi, de veiller à ce qu’Israël ait un avantage militaire qualitatif. Nous avons l’obligation, en vertu de la loi, de continuer à respecter les obligations du protocole d’accord [de dix ans sur l’assistance à la sécurité d’Israël jusqu’en 2028]. Nous avons également l’obligation, en vertu de la loi, de veiller à ce qu’Israël respecte tous les éléments de la loi américaine [concernant les armes que nous fournissons] », a souligné Miller, faisant référence aux lois interdisant l’utilisation de ces armes d’une manière qui viole le droit humanitaire international.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a salué les récentes actions israéliennes visant à renforcer l’aide humanitaire à Gaza, tout en exhortant Jérusalem à s’appuyer sur ces mesures et à les maintenir, lors d’un appel téléphonique avec son homologue israélien, Yoav Gallant, plus tôt dans la journée, a indiqué le Pentagone mercredi.
Cet appel fait suite à la confirmation de l’envoi par les États-Unis d’une lettre à Israël, dimanche, avertissant que la poursuite de la fourniture d’armes offensives par Washington à Israël serait compromise si ce dernier ne prenait pas des mesures pour améliorer considérablement la crise humanitaire à Gaza dans un délai de 30 jours.
Dans les jours qui ont suivi l’envoi de la lettre, Israël a rouvert plusieurs voies d’acheminement de l’aide et a autorisé l’entrée de l’aide dans le nord de la bande de Gaza pour la première fois depuis deux semaines.
Au cours de l’appel, Gallant et Austin ont également discuté du récent déploiement par les États-Unis d’une batterie THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense) en Israël, que le Pentagone décrit comme « un exemple opérationnel du soutien indéfectible des États-Unis à la défense d’Israël ».
Austin « a clairement indiqué que les États-Unis étaient bien préparés à défendre leur personnel, leurs partenaires et leurs alliés », selon le Pentagone.
Austin a également réitéré ses appels à Israël pour qu’il assure la sécurité des forces de la FINUL et des forces armées libanaises, qui ont toutes deux essuyé des tirs de l’armée israélienne ces derniers jours, poursuit le communiqué américain.
Israël a demandé à ces forces d’évacuer les zones du sud-Liban où il mène des opérations contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, mais ces appels ont été largement rejetés.
Austin a également « soulevé la nécessité de poursuivre une voie diplomatique pour assurer la sécurité des civils des deux côtés de la frontière israélo-libanaise dès que possible », selon le Pentagone, alors que les États-Unis craignent qu’Israël ne s’enlise au Liban s’il n’associe pas sa stratégie militaire à une stratégie diplomatique viable.