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Israël autorise l’entrée d’aide humanitaire dans le nord de Gaza

Cet arrivage semble être le premier depuis que les forces israéliennes ont lancé une nouvelle offensive pour empêcher le Hamas de se réimplanter dans la région

Des soldats de l'armée israélienne en opération dans la bande de Gaza, une photo publiée le 15 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)
Des soldats de l'armée israélienne en opération dans la bande de Gaza, une photo publiée le 15 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Les autorités israéliennes ont déclaré mardi avoir autorisé l’entrée d’aide humanitaire dans le nord de Gaza aujourd’hui, ce qui semble être la première fois depuis que les forces israéliennes ont lancé une nouvelle offensive qui a suscité des mises en garde des Nations unies et des États-Unis contre l’imminence d’une catastrophe humanitaire.

Trente camions transportant de la farine et de la nourriture du Programme alimentaire mondial des Nations Unies ont été transférés aujourd’hui du port d’Ashdod vers le nord de la bande de Gaza en passant par le point de passage d’Erez Ouest, selon le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) de l’armée israélienne.

« Nous insistons sur le fait que toute l’aide humanitaire a été transférée après des inspections de sécurité approfondies », déclare Tsahal, ajoutant que l’armée « continuera d’agir conformément au droit international pour faciliter et soutenir la situation humanitaire dans la bande de Gaza ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU, y compris les Etats-Unis, avait mis en garde Israël mercredi contre le vote d’une loi qui interdirait l’agence controversée pour les Palestiniens, l’UNRWA, au lendemain du même avertissement lancé par le chef des Nations unies, Antonio Guterres. L’UNWRA est censée aider à délivrer les aides.

« Nous sommes également préoccupés par les récentes mesures prises par le gouvernement israélien pour limiter la livraison de marchandises à Gaza. Combinées aux nouvelles limites bureaucratiques imposées aux produits humanitaires en provenance de Jordanie et à la fermeture de la plupart des points de passage au cours des dernières semaines, ces restrictions n’auraient pour effet que d’intensifier les souffrances à Gaza », a déploré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

S’agissant de l’avancement récent par la Knesset d’une législation visant à interdire les opérations de l’UNRWA en Israël et à empêcher les autorités israéliennes de contacter les responsables de l’agence de secours des Nations unies pour les Palestiniens, Mme Thomas-Greenfield a, fait rare, prévenu qu’elle suivait « avec une grande inquiétude la proposition de loi israélienne qui pourrait modifier le statut juridique de l’UNRWA ».

Elle a évoqué les allégations concernant l’UNRWA et a affirmé que seul « un petit pourcentage » de son personnel a des liens avec des groupes terroristes et a participé au massacre du 7 octobre.

Son homologue israélien Danny Danon l’a de son côté jugée « infiltrée à Gaza par le Hamas » et « irréparable ».

Israël estime que 10 % environ des personnels de l’UNRWA à Gaza sont liés au terrorisme et que les établissements d’enseignement sous les auspices de cette organisation incitent à la haine d’Israël et glorifient le terrorisme.

Début octobre, l’agence de presse Reuters avait en effet évoqué ces « nouvelles limites bureaucratiques » qui avaient entraîné de facto la baisse dans les livraisons d’aide alimentaire à Gaza.

Cette toute nouvelle réglementation douanière s’applique aux convois affrétés par l’ONU pour acheminer l’aide humanitaire venue de Jordanie via Israël, ont indiqué sept sources proches du dossier à Reuters. En vertu de cette réglementation, les membres des organisations humanitaires qui convoient de l’aide doivent remplir un formulaire indiquant leur numéro de passeport et endosser la responsabilité de toute fausse information concernant un envoi, ajoutent les sources.

Ces sources précisent que les agences humanitaires contestent le principe de cette nouvelle exigence, annoncée à la mi-août, et craignent que la signature du formulaire n’expose ses personnels à des problèmes juridiques si l’aide venait à tomber entre les mains du Hamas ou d’autres ennemis d’Israël.

En conséquence, depuis mi-septembre, l’aide ne transitait plus par la Jordanie, un acteur pourtant clé pour l’approvisionnement de Gaza. Le conflit n’affecte pas l’aide acheminée via Chypre ou l’Egypte, ajoutaient les sources.

Aussi dans son discours prononcé à l’ONU fin septembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait mis en garde contre le fait que groupe terroriste palestinien du Hamas profitait des aides, en les vendant aux Palestiniens.

« Maintenant, mesdames et messieurs, même si les capacités militaires du Hamas sont dorénavant considérablement réduites, les terroristes continuent d’exercer un certain pouvoir à Gaza, volant la nourriture que les agences humanitaires font entrer à Gaza avec notre permission. Le Hamas vole la nourriture, puis il augmente les prix. Ses membres se nourrissent avant de remplir leurs coffres avec l’argent qu’ils extorquent à la population. Ils vendent cette nourriture volée à des prix exorbitants et c’est ainsi que le groupe terroriste se maintient au pouvoir. Ça aussi ça doit cesser, et nous nous efforçons d’y mettre un terme, » avait expliqué Netanyahu.

Mi-septembre, la chaîne israélienne N12 avait diffusé des enregistrements qui semblaient indiquer que des éléments du groupe terroriste palestinien du Hamas discuter de la manière de se débarrasser de l’aide débordante qu’ils avaient saisie dans l’enclave.

Dans les enregistrements de conversations radio, un terroriste dit : « Nous avons des camions débordant de marchandises ». Le deuxième terroriste décline l’offre en disant : « Nous avons tout. En attendant, nous n’avons plus de place dans les magasins ». Il suggère alors d’envoyer les marchandises à Khan Younès.

Selon le reportage télévisé, ces enregistrements témoignent des difficultés à faire pression sur le Hamas, qui gagne des millions en prenant le contrôle des centaines de camions d’aide internationale qui entraient chaque jour dans la bande de Gaza.

Le reportage indiquait également que l’armée israélienne envisageait de réexaminer les efforts visant à permettre aux commerçants privés d’importer des marchandises dans la bande de Gaza, car le Hamas s’est arrogé 20 % de tous les bénéfices tirés de ces transactions.

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